La saga Bomberman sur PC Engine

(3/3)

Bomberman'94

  BOMBERMAN'94

1993

HUDSON SOFT


Deux années séparent le premier et le deuxième Bomberman, mais, profitant de l'engouement pour le petit artificier, Hudson ne perd pas de temps et sort une suite dès l'année suivante. D'ailleurs, le fait d'avoir nommé cet opus "94" nous donne deux indications : d'une part, qu'Hudson avait sûrement l'ambition de continuer sa franchise un bout de temps (raté en partie), et d'autre part que, à l'instar des titres annuels d'EA, nous risquons d'avoir affaire à une mise à jour en lieu et place d'un jeu inédit. Et une fois le jeu lancé, on s'aperçoit qu'on n'en est pas très loin.

Car pour l'instant, qu'avons-nous eu ? Bomberman avait posé les bases ; Bomberman'93 a introduit quelques nouvelles options, amélioré l'aspect technique et surtout développé le mode Battle. Mais que nous apporte donc ce nouvel opus ?

 L'ambiance est particulièrement chaude ici.
Ouh, à qui appartiennent ces yeux globuleux ?

D'abord, un mode solo plus abouti : si le principe ne change guère (au lieu de détruire tous les ennemis, il faut faire sauter des sphères), les niveaux ont subi une refonte totale. Moins nombreux (5 niveaux composés de 3 ou 4 stages, plus celui du grand méchant), ils sont par contre plus longs, certains demandant 4 ou 5 minutes pour être traversés, contre 30 ou 40 secondes pour ceux des volets précédents. Certains stages sont divisés en 2 ou 3 tableaux, et ils sont globalement mieux agencés, avec quelques astuces sympathiques, comme les charriots de mine du niveau 2.
Par contre, ne rêvez pas : le jeu se boucle toujours en 1h30, et le fait que les ennemis soient un peu moins stupides est compensé par la vitesse à laquelle votre arsenal croît, mais au moins le mode solo est beaucoup moins ennuyeux que les précédents.

Le mode Battle n'a pas vraiment évolué. Le joueur a désormais le choix entre plusieurs personnages, mais cela n'a pas d'influence sur les parties. Les arènes, par contre, sont plus nombreuses, et surtout mieux conçues. Ce n'est pas forcément facile à expliquer, car on ne s'en rend compte qu'en jouant, mais les flèches, trappes et tapis roulants sont mieux placés et donc, plus utiles. On note aussi l'apparition de deux futurs classiques : l'arène "ultra-rapide", et la "Power Max", où tous les Bombies démarrent avec la puissance de feu maximale et un paquet de bombes.
En tous cas, les parties sont indéniablement plus dynamiques et amusantes.

Les tapis roulants sont de retour,
et ne quitteront plu la série.

 Cette arène, avec ses flèches pour guider les bombes, semble se situer en France.

Techniquement, le jeu en jette encore plus que son prédécesseur : les décors sont incroyablement détaillés et animés (avec des effets de déformation terribles), les couleurs, admirablement choisies, sont chatoyantes, et l'animation est encore un peu plus fluide. Grosse amélioration au niveau sonore également ; le thème du mode battle a été légèrement remixé, et les musiques du mode solo sont toutes choupinettes tout en étant bien pêchues.

En fait, la grosse innovation du jeu est poilue, et vous allez monter dessus : ce sont les Louies.
Sous ce nom ridicule se cachent les seules nouvelles options du jeu, communes au mode solo et au mode Battle. Parfois, à la place d'un bonus classique, les briques laissent apparaître un œuf. Quand vous vous en approchez, il éclot et ô ! miracle, voila que vous avez enfourché une espèce de kangourou mutant, anormalement coloré. Ces kangourous, ce sont des Louies. Enfin ça, c'est leur nom officiel, mais je me suis rendue compte que chacun a un petit surnom pour eux. Pour ma part, je les appelle les Poui-Poui, vous en faites ce que vous voulez.

Donc, en plus de pousser des petits cris mignons et de mourir à votre place en cas d'explosion, chaque Poui-Poui possède une capacité spéciale selon sa couleur :

Le Louie bleu peut taper dans les bombes pour les faire passer par dessus les briques.
Le Louie jaune peut déplacer les briques destructibles.

Le Louie vert pique des sprints.

Le Louie violet est le plus intéressant, puisqu'il peut sauter, et ainsi passer par dessus les blocs et éviter les explosions.

Le Louie rose....danse. Et c'est tout.

Petit problème : dans le mode solo, le bouton pour déclencher les bombes à retardement est le même que pour utiliser votre Louie, ce qui assez gênant si vous chevauchez le vert ou le violet, mais on s'en accommode facilement.

Bref, Bomberman'94 n'apporte pas grand chose de nouveau, mais il améliore énormément la série, et la lance sur de nouvelles bases ; par exemple, les Louies seront réutilisés dans Super Bomberman 3 sur Super Nintendo, et dans l'épisode Saturn. Si vous ne devez jouer qu'à un seul Bomberman, c'est à celui-là !


  MEGA BOMBERMAN

1994

HUDSON SOFT


Etrangement, la Megadrive fut la seule console à avoir les honneurs d'une conversion. Et là, attention, je me dois de crier au scandale : certes, rien ne manque : tous les niveaux sont là, ainsi que les personnages et les arènes du mode Battle (mais on ne peut plus jouer qu'à quatre) ; le jeu est toujours aussi jouable et aussi amusant, et d'ailleurs quand j'ai acheté le jeu à sa sortie, je me suis vraiment éclatée.

Mais ça c'était avant de découvrir la version PC Engine. Car en comparant les deux, la seule phrase qui vient à l'esprit est : "c'est pas vrai, bon sang, où les bits supplémentaires de la MD ont-ils bien pu passer ?". Car franchement, cette adaptation est une énorme fumisterie. Entendons-nous bien : en règle générale, je prête peu d'importance aux graphismes dans un jeu, mais là, Hudson s'est clairement foutu de nous. Et comme une image vaut tous les discours, en voici la preuve :


Un des premiers stages du mode solo sur NEC
 Et son équivalent sur Megadrive. La rivière n'est même plus animée...

L'arène enneigée du mode Battle sur PC Engine...
 Et... "la même" sur Megadrive. No comment.

Convaincus ? Et encore, ce n'est pas tout...tous les décors, je dis bien tous, du mode Battle ont été tronqués, comme par exemple celui avec les flèches (voir plus haut), qui n'a plus de public. Et me croirez-vous si je vous dis qu'il y a des ralentissements au début de chaque stage en solo, le pire étant le tout dernier niveau, qui parfois rame sévère ?

Même les musiques ont été modifiées ; elles ne sont pas mauvaises, juste complètement différentes de la version PC Engine, mais pourquoi ? On est sur Megadrive, une console 16 Bits, et qui plus est en fin de carrière, donc censée être connue des programmeurs, et on se retrouve avec....ça !

Alors oui, le jeu est toujours aussi fun, ce n'est pas le problème. Le problème c'est que Mega Bomberman est l'archétype de la conversion bâclée, et qu'il ne fait honneur ni à la série, ni à la console qui l'accueille.



Enfin, pour ne pas finir ce dossier sur cette merveilleuse série sur une note négative, voici, pour  ceux d'entre-vous qui ne savent pas du tout à quoi ressemble une partie de Bomberman en multi, une vidéo d'une partie rapide. Très rapide même.

Article rédigé par Shenron le 19/09/2007