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Urban Strike
(1/1)Nom :
Urban StrikeEditeur :
Electronic ArtsConsole :
MegadriveAnnée :
1994Genre :
Action / ShootRoms :
JeuLangue :
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C'est reparti. Après Madman et son fils, c'est au tour d'un certain Malone de péter les plombs et de menacer les Etats-Unis. Heureusement, un héros se dresse en travers de sa route. Ce héros est Ego, déjà copilote dans la campagne de Jungle Strike, par contre il se dresse pas longtemps puisqu'il se fait tuer comme une merde dans l'intro...
Urban Strike est sorti en 1994 sur Megadrive avant d'être, comme ses ainés, adapté sur d'autres plateformes : Game Gear, Super Nintendo et Game Boy. Ce titre est célèbre pour être le plus détesté
de la série, considéré souvent comme un simple épisode alimentaire recyclant sans états d'âme le concept des premiers opus. Pourtant, plusieurs détails laissent entrevoir une autre possibilité.
Il faut dire qu'il a une place bien difficile : il arrive après Jungle Strike, carton planétaire.
Aurait-il simplement plié sous le pression malgré de bonnes intentions ?
"Maintenant c'est personnel". Ah, ça vous fait rire ce genre de réplique ringarde ? Bah arrêtez parce que c'est vous qui l'avez dit... Enfin du moins c'est votre personnage, le pilote anonyme de
la série, en apprenant que son ex-collègue et ex-ami Ego venait de se faire tuer par Malone. Ah, je vous sens fébrile, hé oui c'est le moment d'aborder l'histoire du jeu et après les
scénarios parfaitement lamentables de Desert et Jungle, je comprend votre appréhension. Et pourtant...
Malone est un homme politique charismatique qui a raté la présidence de peu en 2000 malgré ses discours bien démago sur la sécurité et les réponses à y apporter. Des réponses toute personnelles :
il a mis en place des milices de grande envergure disposant d'un armement plutôt démesuré. L'agence Strike, inquiète devant son pouvoir grandissant, décide d'envoyer Ego l'espionner de l'intérieur.
Celui-ci finit par découvrir que Malone prépare la construction d'une arme inspirée par la guerre des étoiles de Reagan mais se fait donc tuer avant d'avoir pu en apprendre beaucoup plus.
Il nous communique quand même un indice important : une partie de l'arme transite actuellement à Hawaii. Vous vous doutez de la suite : le temps de faire chauffer le moteur diesel de l'hélicoptère
et on fonce là-bas empêcher le transfert et tenter d'en savoir plus.
Le scénario n'est pas fabuleux et n'évoluera pas tellement au fil du jeu mais on aura droit à quelques petites surprises mollassonnes comme le fait d'apprendre l'identité réelle de Malone à la fin
de la première mission ou une plus surprenante attaque sur le World Trade Center ! Car il faut re-situer : le jeu a été développé en 1994 mais est censé se dérouler en 2001 ! Ce n'est pas un avion
mais la coïncidence reste frappante d'autant que l'image du WTC en partie éventré parait étrangement familière.
Bref c'est pas génial malgré des dons de voyances au moins aussi bluffants que ceux de madame Soleil, mais y a tout de même un gouffre entre lui et les scénarios ridicules des deux premiers jeux !
Urban Strike fait clairement office de brouillon pour les épisodes suivants avec en plus la première allusion à une agence Strike, point d'orgue de Soviet et Nuclear. (Dans Desert et Jungle,
l'hélicoptère était simplement un prototype appartenant à l'armée)
Le concept de base ne change pas : on pilote son hélicoptère en enchainant des objectifs au cours de diverses missions. L'idée étant d'offrir un maximum d'informations pour nous permettre
de connaitre notre ennemi, on dispose toujours de la sacro-sainte carte qui affiche les objectifs, les ennemis, les ravitaillements ainsi que des données précises diverses et notamment la
résistance et la puissance de chaque adversaire.
Après avoir joué à Desert Strike et Jungle Strike, on se rend bien compte qu'il n'y a pas grand chose à faire pour l'améliorer : rendre l'hélicoptère plus agile,
continuer sur la voie de Jungle en ajoutant plus de véhicules bonus et de nouveaux environnements, insister sur le coté carré en donnant des informations toujours plus précises et ciblées au
joueur... Bref, du détail, rien de plus.
Hé bien c'était pas l'avis des développeurs d'Urban Strike : tout d'abord, ils ont ajouté l'option 6 boutons qui est bien pratique puisqu'elle permet de voler en crabe avec le bouton X et de lâcher
des charges transportées avec le bouton Y ce qui s'avère très pratique puisque sinon les deux sont attribués au bouton A soit le même que les missiles. Mais en plus de ce choix judicieux, ils en ont fait
deux autres nettement plus discutables : les phases à pied et le côté futuriste. Et pour couronner le tout, ils ont massacré l'idée des véhicules bonus inaugurée par Jungle !
Ainsi, nous avons bel et bien droit à des appareils en plus de l'hélicoptère mais tout d'abord ils ne sont plus que deux et surtout ils sont aussi inintéressants l'un que l'autre. Le premier est
un hélicoptère inspiré du BlackHawk.
L'original est déjà pas bien beau et pourtant, il est encore pire ici avec les ailettes et la queue redessinées. Mais au-delà de son apparence, c'est son concept qui fait tâche : c'est un
transporteur, pas un appareil de combat, il n'est donc ni maniable ni bien armé. L'autre véhicule est un
tank ridicule dont on nous dit qu'il a été dessiné par des techniciens militaires et des... Game designers ! Il est résistant et très puissant mais aussi rapide qu'une Lada en rodage.
Quant aux idées nouvelles, on a tout d'abord les phases à pied. Au nombre de trois, elles comptent pour de petits niveaux permettant d'infiltrer des bâtiments ennemis. Au premier abord, elles
semblent excessivement difficiles mais très vite on se rend compte qu'il est possible de tuer les soldats ennemis de loin sans qu'ils puissent répliquer. Ainsi, tant qu'on avance prudemment, ils
ne présentent plus la moindre menace et seules les tourelles et mitrailleuses peuvent répliquer grâce à leur portée supérieure... Ces phases sont en tout cas loin d'être une réussite. Tout
d'abord, elles sont hors sujet, on a pas signé pour ça. Quand on achète un Strike, on s'attend à piloter un hélicoptère, préparer des attaques de places fortes en cherchant le meilleur angle et
en calculant les armes à utiliser, bref on veut du Strike... Au lieu de ça, dans ces niveaux, on se retrouve avec un sprite à la démarche ridicule tuant de loin des ennemis médiocres dans des
environnements très laids... C'est ni intéressant ni engageant en résumé.
L'autre idée concerne le design des unités : en 1994, un scénario se déroulant en 2001 c'est le futur donc exit les unités réelles. Premier effet : l'hélicoptère est un "Mohican". Ce n'est pas un
prototype ni même un projet avorté, comme presque tout le reste il a été
inventé pour le jeu. Bon, il n'a pas l'esthétique raffinée du Comanche ou le style brut de l'Apache mais il se laisse tout de même regarder. D'autres unités sont pas mal non plus,
le Shark, un redoutable char urbain, ou le Scorpion, un hélico à deux cockpits. mais le plus souvent, ça reste très moyen voire carrément mauvais comme ce malheureux F29.
Pour l'anecdote, ce nom fait allusion au vieux jeu (1989) F29 Retaliator qui proposait deux avions, le F29 et un F22 qui ne ressemble pas au véritable F22. Son avion est
une vue d'esprit dessinée avec les maigres informations disponibles à l'époque. C'est ce vrai-faux F22 qui a servi de modèle pour le F29 qui nous intéresse aujourd'hui : on y retrouve la
forme générale et les deux dérives en biais. Des ailes repliables ont simplement été ajoutées et l'avant a aussi été quelque peu modifié en déplaçant les canards par exemple.
Bref ce design futuriste aurait pu être intéressant mais il n'a finalement abouti qu'à des unités plutôt fades. D'autant plus qu'il y a très peu d'ennemis différents : les soldats à pied, un petit
bateau, un gros (au design existant d'ailleurs puisque c'est un Sea Shadow), quatre véhicules au sol plus ou moins lourds, deux avions et deux tourelles, c'est tout !
Pour ne pas finir sur une note négative, terminons avec le dernier ajout qui n'est autre que les missions minutées. C'est un détail mais qui fait plaisir, certains objectifs déclenchant un chrono
visible sur votre écran-carte. le premier de ce type sera dans la seconde mission lorsque vous devrez sauver des naufragés. C'est une bonne idée qui ajoute à l'ambiance mais qui concerne vraiment
trop peu d'objectifs pour être significative.
Techniquement, le jeu reste dans la moyenne de la série. Un point a évolué très nettement par contre : les décors. Jungle Strike avait souvent été critiqué pour leur
pauvreté avec notamment Washington DC qui ressemblait à un pré sur lequel on aurait posé des routes et quelques bâtiments. Granite Bay a bien noté ces griefs et nous offre de très belles cartes.
La première est classique mais s'oublie très vite après une nuit dans un Las Vegas assiégé et quelques tours au dessus des toits de New York ou de la brume de Los Angeles. le bilan est
moins positif pour les unités par contre, comme on l'a vu plus tôt, le design futuriste nous offre un résultat en demi-teinte avec des modèles variant du moyen au mauvais à l'exception d'un ou
deux assez sympathiques.
L'animation se contente de proposer le minimum syndical mais le fait bien et il n'y a pas de ralentissement du moins sur la version Megadrive. Car la version Super Nintendo rame terriblement dès
qu'on approche d'ennemis. Inutile d'essayer de jouer avec.
Pour la partie audio, rien de bien nouveau. Pratiquement pas de musique et des bruitages bien passables. Le pot pourri servant de musique à l'écran titre est à écouter par contre... (il faudra
de toute façon se le taper une bonne minute avant de pouvoir accéder à l'introduction... Soyez forts)
Enfin la jouabilité reste la même que chez les grands frères, un bon point par contre : les roquettes et missiles sont envoyés plus vite ce qui ajoute à leur efficacité, une passe au
dessus d'un ennemi en tirant à la fois au canon et en rafale avec les roquettes est bien plus dévastatrice qu'avant.
Un dernier mot pour l'enrobage, on a droit à une introduction assez étoffée et quelques animations entre les missions mais la fin se résume à une simple image fixe pendant dix secondes avant de
passer au générique !! C'est vrai que ça fait de lui le premier Strike où on ne serrera pas la main de Bush mais quand même, ça n'excuse pas tout.
En parlant de fin, autant évoquer la durée de vie : là où Jungle Strike demandait un peu moins d'une dizaine d'heures, ici on retombe à environ quatre ou cinq. Il y a pourtant sept missions
classiques et trois à pied mais les premières sont un peu courtes et les secondes le sont beaucoup...
Urban Strike a énormément déçu à l'époque, il faut dire que tout le monde attendait de lui qu'il confirme l'éclatante prestation de Jungle Strike. Au lieu de ça, on a eu droit à cet épisode bancal.
Pourtant, sa réputation insistante de jeu alimentaire n'est pas si méritée. En y jouant, on voit qu'il y avait la volonté de faire mieux mais on voit surtout que les ambitions ont dépassé les
moyens. On a là un jeu qui a très certainement accumulé suffisamment de retard pour imposer des coupes franches. La durée de vie en a lourdement souffert, le nombre d'ennemis différents aussi et
même la fin est devenue une simple image fixe alors que l'introduction était contée par une belle scène animée et détaillée...
En clair, ce n'est pas le meilleur mais si on fait abstraction des phases à pied poussives qui ne durent que trois fois dix minutes après tout, il est tout de même meilleur que Desert Strike.
Si vous aimez la série, il mérite donc votre attention malgré tout. Les phases en hélicoptère n'ont absolument pas à rougir même face à Jungle Strike, elles perdent seulement un peu en ambiance
avec un design futuriste pas toujours heureux et de très mauvais véhicules bonus...
- Concept de la série
- Design futuriste
- Net effort sur les environnements
- Léger mieux sur le scénario
- Peu d'ennemis différents
- Design futuriste...
- Durée de vie en chute libre
- Véhicules bonus très médiocres
- Phases à pied
- Pas de vraie fin !