Accueil > Articles |
Tecmo World Cup Soccer
(1/1)
|
"Tout à fait Thierry, tout à fait..."
Si je vous parle d'un évènement sportif ayant lieu tout les quatre ans, que me répondez vous ? Et que se passe-t-il justement en ces mois de Juin/juillet 2010 ? La coupe du Monde de football justement, qui se déroule en Afrique du Sud au moment où cet article est écrit. Et que voit-on dans la boîte à images ? Des gus sur fond vert et arborant diverses marques de lave-linge, d'opérateurs téléphoniques en tout genre, ainsi que moult marques de préservatifs. Qui sont-ils ? Des représentants publicitaires ? Pas loin !! Eh oui, c'est la Coupe du Monde, mes amis ! Un tournoi où s'affrontent les joueurs les mieux payés de toute la planète, et tout ça tourne autour d'un simple et ridicule petit ballon rond, star parmi les stars sur le terrain, derrière lequel cavalent 22 loustics exactement comme le fait mon chien lorsque je lui lance sa baballe en mousse qui fait coin-coin quand on la presse.
Plus sérieusement, un tournoi qui rassemble autant d'équipes nationales, ça ne passe pas inaperçu. Et ainsi donc, lors de ces périodes troubles où de mystérieux klaxons et pétards se font entendre jusque tard dans la nuit en cas de victoire/défaite de son équipe, il est également rentré dans les habitudes de voir débarquer sur nos consoles de salon son jeu vidéo, officiel ou non, reprenant les traits de la compétition alors en cours, permettant au joueur de refaire le tournoi à sa manière, et de venger la défaite de son équipe préférée en finale, ou encore de remonter le niveau en gagnant un match virtuel là où son équipe nationale réelle n'a même pas été foutue de marquer ne serait-ce qu'un seul but face à l'Uruguay. M'enfin j'dis ça, j'dis rien...
Mmmh... je crois qu'il n'ira pas au fond celui-là | En voilà un que j'aurais pas du laisser tout seul... |
"Une magnifique... tête du nez"
Et comme le veut la "tradition", chaque compétition voit donc son lot de jeux débarquer dans les foyers, allant du très bon au très nul. Un peu chaque éditeur y va de son coup de sifflet pour sortir son jeu à lui, et en l'occurrence, Tecmo, éditeur qui n'a plus à faire ses preuves et qui en cette année 1990 et sa coupe du monde de football se déroulant en Italie, le pays des tricheurs et des simulateurs (NdS : Roohhh), se servit d'une part de gâteau du marché des jeux de foot pendant la coupe en nous pondant son Tecmo World Cup Soccer, adapté de l'arcade "Tekhan World Cup" sorti alors en 1985, Tekhan étant à l'époque tout bêtement l'ancien nom de Tecmo. Reste à savoir si cette part de gâteau fond dans la bouche, ou plutôt pad en main, ou alors s'avère être une part de Pudding à l'arsenic.
Mais partons confiants, car ce n'est pas n'importe qui aux commandes, et avec un Tecmo en grande forme à l'époque, il n'y a pas forcément de raison d'avoir un mauvais titre entre les mains. Après tout, Tecmo, c'est pas Electronics Arts, hein.
Tecmo WCS se présente donc en vue du dessus, où la caméra gardera constamment la balle en son centre. La vision du terrain est large, et même si les joueurs sont un tout petit peu petits, cela ne pose pas de réels problèmes pour ce qui est du suivi général du match en cours.
Un choix d'équipes plutôt confortable |
Mais qu'est-ce qui fait d'un jeu de foot un bon jeu de foot ? Pas forcément ses graphismes où le minimum syndical peut parfois faire des miracles, comme ici, mais surtout sa jouabilité. Nombreux sont les jeux de foot à l'agonie avec des joueurs qui ont des pompes qui pèsent trois tonnes, ou qui tapent dans un ballon en acier qui semble aimanté au sol. Résultat ? Un vol de cartouche par la fenêtre et une humeur de chien pour le reste de la journée. Ici, il n'en sera rien. Jouabilité par excellence rime avec Tecmo WCS.
Les joueurs sont rapides, pour peu qu'on prenne une bonne équipe ceci-dit, genre Allemagne ou Brésil. Essayez un peu de jouer avec le Japon ou encore la Pologne, et c'est la douche froide niveau rapidité. Rien à dire côté réactivité, tous les joueurs répondent au doigt et à l' œil, et même si dans l'absolu, le joueur évolue avec une équipe relativement moyenne, un bon placement est souvent la clé de la réussite dans ce genre de jeu. Pour le reste, eh bien c'est un peu comme dirait l'autre dans le générique d'un certain Tsubasa : "une passe, un crochet, et on a marquéééé."
Une magnifique esquive d'un tacle arrière !! |
"Il s'avance, il tire... ! Et Ahlàlà c'est la godasse sans le ballon qui est partie !!"
Concernant les commandes, le fait de tourner sur une manette à 2 boutons limite forcément les possibilités. Etant donné que la croix directionnelle sert bien évidemment à déplacer son joueur, le bouton B va servir à faire des passes longues en hauteur, idéales pour relancer l'action de l'autre bout du terrain, tandis que le bouton A, qui lui sera à double-emploi, servira à faire des passes courtes ainsi que les shoots. Si vous faites une passe longue face aux but, soyez certain que la balle ira au-dessus. Alors qu'en avançant bien gentiment, et en tirant dans les coins, vous aurez alors toutes les chances de marquer un but.
Petit bémol cependant concernant la sélection du joueur contrôlé, car celle-ci se fait automatiquement par le jeu. Comprenez que vous ne serez pas directement responsable du joueur que vous allez contrôler, ce qui aura tendance à vous induire plus d'une fois en erreur si vous pensiez contrôler un défenseur en face d'un attaquant balle au pied, alors qu'en fait, vous étiez en train d'aller n'importe où avec un milieu de terrain, sans réellement avoir pigé que vous étiez en train de le contrôler. Et en général, lorsque vous vous en rendez compte, l'adversaire aura déjà pas mal avancé dans votre partie de terrain, mettant en danger votre défense, qui contrôlée par l'IA, n'est pas franchement très futée.
Si cela peut poser certains problèmes d'aiguillage et de direction de votre équipe lors de vos premières parties, il s'agit en fait d'une habitude à prendre. Une fois le truc pigé, vous serez bien plus à l'aise et serez plus à même d'anticiper les attaques adverses. A noter qu'une fois que le danger s'approche d'un peu trop près de vos buts, c'est vous-même qui aurez le contrôle du gardien. Il faut donc être assez attentif au moment où le contrôle du joueur passe sans prévenir d'un défenseur lambda au gardien, afin de ne pas le diriger n'importe où au moment où le ballon est tiré en plein dans vos buts.
En revanche, lorsque vous attaquez, c'est bien entendu le joueur qui a la balle au pied que vous contrôlerez.
Oh oui je crois qu'il est bon la ! | Admirez cette formidable détente du gardien de but |
"Et oh mais y'a main la !! Ah non c'est le gardien de but, il y a droit a la main, LUI !"
Si la jouabilité est au poil, qu'en est-il donc pour ce qui est de la gestion des collisions ? Car en effet, il suffit que cette dernière soit foireuse pour complètement ruiner un jeu de foot, même si ce dernier est réussi graphiquement. Précisément, je veux parler de l'exactitude des passes, des réceptions de ces dernières, ainsi que la qualité des tacles en cours de jeu.
Concernant les passes courtes, rien de bien spécial à signaler. C'est assez précis, et le ballon arrive très bien au pied du joueur, que ce soit l'équipier qui devait récupérer le ballon, ou bien un adversaire qui intercepte. En revanche pour les passes longues, il se sera pas rare de faire sortir la balle en touche si la passe s'effectue un peu trop sur le côté, la faute à la force de frappe, qui ne peut pas se jauger. Une passe forte = une sacrée patate dans la balle il faut le dire, et à moins de s'assurer d'avoir une bonne distance en face de soi, il sera très préférable de faire des passes longues droit devant.
Finissons sur les tacles, qui n'ont pas beaucoup de choses à se reprocher non plus. Les collisions sont correctes, l'allonge du tacle n'est pas spécialement longue, mais dans un souci de crédibilité... c'est mieux comme ça, c'est pas Dhalsim qui joue au foot non plus. Ceci dit pour réussir votre tacle, vous devrez avoir une bonne appréciation des distances, car un tacle raté est quand même vite arrivé.
A noter qu'il n'y a pas d'arbitre présent sur le terrain, et même si les sorties de balle du terrain seront bien sûr sifflées, aucune faute ne le sera. Donc je vous le dis d'avance, si vous prenez l'Italie en espérant simuler dans la surface de réparation pour avoir des penalty a l'œil, vous pouvez tout bonnement oublier. La règle du "hors-jeu" est également inexistante dans ce titre.
J'ai mis 7-1 contre la France... ouais pas de soucis... le jeu est réaliste !! |
Snif'.. il est où Pelé ? Il est où Johan Cruyff ? Pas de doutes, ouais, c'était mieux aaavang'...
Petit passage sur l'aspect technique du jeu. Eh bien... rien de bien transcendant à signaler. Rien de très beau en somme, mais en même temps, rien de moche non plus ! Le tout est très correct, les quelques menus sont propres et surtout, une quasi absence de clignotements qui rend tous les joueurs bien visibles a l'écran. Certes, les joueurs se ressemblent un peu tous, mais la couleur des maillots est là pour les différencier.
Musicalement, il est à déplorer que dans tout le jeu, on n'aura qu'une seule et même musique dans les oreilles pendant les matchs. Si cette dernière se révèle être de bonne facture malgré tout, ça n'aurait pas été du luxe quand même de jongler entre deux ou trois musiques supplémentaires au rythme d'une piste différente par match. Ou encore d'avoir un thème particulier pour le match de la finale. On devra donc se contenter d'une seule et même piste, mais on peut quand même se réjouir d'avoir une musique vraiment pas mal du tout, bien dans le ton de l'action sportive, rythmée comme il faut et maintenant l'attention du joueur constamment en éveil.
Côté difficulté, bon point ici avec une difficulté plutôt bien dosée, qui augmente régulièrement au fil des matchs joués. Au début de la compétition, vous affronterez généralement des équipes en mousse, genre Japon, Pologne... bref des équipes qui valent pas tripette, ce qui vous permettra de vous habituer à la dynamique du jeu et de commencer à prendre vos marques. Une fois un peu plus avancé dans la compétition, lorsque vous tomberez sur des Allemands, des Anglais ou des Brésiliens aux crampons affûtés comme il faut, la différence de niveau saute assez à la figure du joueur. Il ne reste plus qu'à s'adapter et faire de son mieux, le tout sur une quinzaine de matchs, ce qui offre une durée de vie plutôt confortable au titre. Avec par dessus le marché, un système de mot de passe pour ne pas recommencer du début.
Terminons sur les modes de jeu disponibles, qui, il faut bien le reconnaitre, ne sont pas très nombreux. Il y en a juste 2 en fait. Le mode solo bien sûr, où le joueur enchainera les matchs contre l'IA, et un mode deux joueurs des plus classiques, où deux joueurs humains pourront s'affronter. A noter, en cas d'égalité en fin de match, la présence d'une séquence de tirs aux buts, vraiment très bien fichue. Sprites bien plus gros et détaillés, musique à part... que du bonheur, ces tirs au but.
Oh oui qu'il est BEAUUUUUU | Piouf... enfin le "boss final" !! |
En bref :
- les graphismes : du très simple pour du très efficace. Les joueurs sont tous reconnaissables, même pour ceux ayant un mailot vert sur le terrain vert. Pour le reste, il n'y a pas grand chose pour piquer les yeux, tout est propre et bien présenté, et on finit par un petit peu se prendre d'affection pour ces si petits bonhommes qu'on fait avancer sans jamais se prendre la tête.
- les musiques : tout pareil que juste plus haut. La musique lors des matchs a beau être seule durant tout le jeu, elle n'en demeure pas ennuyeuse pour un sou, et même si ça finit par tourner en boucle au bout d'une dizaine de matchs, elle se renouvelle assez d'elle même pour cacher la misère d'avoir une seule piste dans tout le jeu. Petite mention spéciale pour la musique de la séquence des tirs au but, qui est également tout ce qu'il y a de plus efficace pour motiver les troupes.
- durée de vie : en prenant le temps de faire la quinzaine de matchs proposés par le titre, et en prenant en compte une difficulté bien dosée qui ne cesse de croître, il se sera pas rare de perdre plusieurs fois le même match, mais cela se fait sans frustration aucune. Le fait que les matchs soient relativement courts en eux-même suffit à ne pas lasser le joueur de jouer une demie-heure pour rien, et recommencer après une défaite n'est pas un fardeau. En tout et pour tout, il faudra compter environ une bonne heure pour en faire le tour en une seule fois. Une durée de vie tout à fait honorable pour un jeu de ce genre sur console 8-bits.
- jouabilité : orientée arcade sans complexe (le même titre est d'ailleurs sorti également sur borne d'arcade à la même époque, mais ce dernier n'a rien a voir avec cette version NES), c'est un véritable plaisir de déplacer ses joueurs, et ce dès les premières minutes de jeu. C'est rapide, fluide, pas de ralentissements... on s'amuse même si on perd. C'est bien là la marque d'un grand nom du monde de la simulation de foot, on s'emmerde pas une seconde, on s'améliore, et on finit par gagner là où on avait perdu. Accessoirement, il est assez intéressant de jouer en essayant plusieurs équipes afin de comparer les caractéristiques de ces dernières, qui influent plus ou moins sur la maniabilité.
- au final : loin d'être un incontournable de la console, ce petit Tecmo WCS n'en reste pas moins franchement agréable au possible, et fait partie de ces jeux où le plaisir est immédiat. Même si le finir une fois, ça suffit, on y revient quand même pour s'en "refaire une petite" sans rechigner, ou encore pour y jouer avec un ami, et on se rend compte qu'on prend toujours autant de plaisir qu'au début. Et plus on progresse, plus on s'amuse. Signé Tecmo, l'un des maîtres en la matière à l'époque, et encore aujourd'hui, il serait criminel de ne pas lui reconnaître ses qualités qui finissent par mettre ses défauts de côté.