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Saboteur! - Saboteur II : The Avenging Angel.
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La scène se passe lors de la finale des masters d'une émission télévisuelle hautement culturelle, où l'on gagne des dictionnaires quand on n'est pas bon et des encyclopédies quand on est balèze. La présentation est assurée par un par certain «J.L.» :
-"Top, je suis mal rasé, créé par Tom Clancy et spécialiste de l'infiltration chez Ubisoft. Quand je me fais discret dans le noir, j'ai la loupiotte vert flashy dans le dos visible à 100 mètres. Je ..."
-"Sam Fisher, Splinter Cell"
<ding !>
-"J'ai un code barre sur l'arrière du crane, j'assassine à tour de bras mais je suis pas vraiment méchant car on m'a lavé le cerveau. Conçu chez Eidos, les ambusca..."
-"L'Agent 47, Hitman"
<ding !>
-"Né en 1987 sur MSX puis porté sur NES, j'apparais d'abord dans des jeux 2D. A l'ère de la 3D je fais un carton sur playstation. Venant de chez Konami, je m'infiltr..."
-"Solid Snake, Metal Gear"
<ding !>
-"OH OUI ! TROIS à la suite ! Dernière question, plus difficile. Je suis ce que l'on peut considérer comme le premier jeu d'infiltration, sorti sur ce qui s'apparente aujourd'hui plus à des pièces de musées qu'à des fleurons de technologie. Je fais un carton, toutes proportions gardées pour l'époque. Vêtu de noir, je suis un ninja chargé de missions tenant sur moins de 64 ko. Je suis apparu dans deux épisodes sortis à deux ans d'écart, je suis, je suis, je suis..."
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Le jeu
La Firme
Commençons donc cette review par quelques mots sur l'entreprise à l'origine de Saboteur! : Durell. Cette société a été fondée en 1983 par Robert White. Son activité première fut le jeu et son terrain (de jeu) les ordinateurs 8 bits : Amstrad CPC, C64, C-16, ZX Spectrum et Oric. Durell a connu son heure de gloire avec Harrier Attack vendu à 250000 exemplaires. D'ailleurs, un Harrier Attack 2 est dans l'air... Il sera réalisé par Durell Games, un spin off récemment créé à partir de l'entreprise originelle. Et pourtant, malgré de bons titres, en 1987, Durell cède les droits sur ses jeux à Elite Systems. Dès lors, l'activité principale de Durell sera... les logiciels de gestion et de finance! Reconversion réussie puisque la société existe toujours. |
L'ambiance
En fait ce qui m'a attiré dans les Saboteurs c'est l'ambiance. Certes, les softs ont vieilli. Mais à l'époque j'étais un gamin (oui, moi aussi j'ai vieilli). Et ce type de joueurs, et bien, ils ont un atout pour se plonger corps et âme dans le jeu : leur grande imagination. Dans les Saboteurs , on était un NINJA et rien que ça, ca suffisait à me motiver. Ma fascination pour ce tueur exotique, discret et remarquablement efficace trouvait sa concrétisation imaginaire lors de parties de Saboteurs.
Le Saboteur en hélico. (ZX Spectrum)
Le scenario est simple mais efficace : en tant que mercenaire et dans un contexte de dictature, vous devez infiltrer un bâtiment de haute sécurité déguisé en entrepôt, récupérer des données contenant une liste de chefs rebels avant que celle-ci ne soit divulguée. Et si vous pouviez tout faire péter en partant, ce serait pas mal.
La faible palette de couleurs arrive plutôt honorablement à créer un environnement graphique immersif : le repère des vilains est plutôt convainquant (sauf sur C16, voir ci-après: les différentes versions). Les métros souterrains, l'arrivée en Zodiac, les caisses entreposées, les caméras qui tirent des projectiles... tout cela contribue à assoir une ambiance cohérente.
Quelque part, on se croirait à la fin d'un James Bond des années 60. Vous savez ? Quand 007 est dans la base des méchants, qu'il s'apprête à faire échouer un plan de suprématie mondiale élaboré par un cerveau diabolique entouré de tout plein de sous-fifres incapables qui montent mollement la garde...
Saboteur et la très haute technologie... (C64)
Le Gameplay
Quant à la question du Gameplay de Saboteur!, ce sont littéralement les prémisses de l'infiltration qui s'esquissent. Non, rappelez votre plombier italien, moustachu et dépendant des champignons qui fond grandir, je ne parle pas d'infiltration d'eau.
Non, je parle bel et bien ces jeux où le héros a une mission constituée d'objectifs, où il devra, pour les accomplir, essayer d'éviter de se faire repérer. En cas de détection, des empêcheurs de tourner en rond deviendront agressifs et il faudra alors les neutraliser.
Et bien dans saboteur, les objectifs, il y en a :
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Pénétrer dans le repère des affreux,
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récupérer une bombe à retardement cachée quelque part,
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voler une disquette (Et dire que le support original de saboteur sur les 4 machines était une cassette... la disquette, en 1985, c'était on ne peut plus 'high-tech'),
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poser la bombe,
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se barrer en hélico avant qu'elle n'explose.
Le seul objectif qu'il faille impérativement réussir consiste à prendre la file de l'air... Après, le reste n'est que bonus :
La fiche de paie du saboteur. Je devrais faire ça plutôt qu'informatique.
Critiquez pas le score dans l'exemple ci-dessus, je l'ai fait en mode Dimanche-matin-dans-le-gaz-j-ecris-mon-article-ma-copine-dort-encore-je-vais-pas-la-réveiller.
En ce qui concerne l'IA, elle n'est pas vraiment du style à passer le test de Turing. Mais elle a le mérite (surtout à l'époque) de balbutier...
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(Version C64) |
Afin d'augmenter la durée de vie du titre, le jeu propose en fait la même mission à des niveaux de difficulté croissants. Portes fermées (à ouvrir à l'aide d'interrupteurs disséminés), détecteurs de mouvements plus rapides, degré d'agressivité des ennemis, temps alloué moindre... Tels sont les éléments venant enrichir la complexité.
Lors que le niveau de difficulté augmente, certaines portes doivent être ouvertes avant de pouvoir passer. (Version CPC) |
Si le niveau 1 (extremly easy) est assez dur à finir lorsqu'on découvre le jeu, le niveau 9 (extremly hard) est tout simplement infernal. Pour corser encore la chose, la bombe ne sera pas au même endroit selon le niveau de difficulté.
Au niveau 1, les clébards vous mordillent en passant |
Z |
Au niveau 9, ils sont beaucoup plus collants. |
En ce qui concerne les armes, le saboteur commence avec un shuriken. Après, il fera avec ce qu'il trouvera : couteaux, grenades, briques, cailloux, genoux, choux, hiboux... Et oui, ils doivent s'adapter, les ninjas.
Qui dit Ninja, ne dit pas Shiva. C'est qu'il n'a pas quatre bras le bougre ! Il ne porte qu'un objet à la fois. Le sac qu'il a dans le dos n'étant là que pour faire joli. Lorsqu'on ramènera la disquette, il faudra donc ne pas compter sur les armes.
Ici le saboteur tient la disquette (icone de gauche), il la posera s'il ramasse la brique(icone de droite).
(Version CPC)
Lorsqu'il est immobile, la vie du saboteur remonte. Pas de bonus de vie donc. Il faudra juste bien gérer son timing et éviter de s'en prendre plein la tête dans un court laps de temps.
La principale critique que je pourrais (et que je vais) faire concernant Saboteur!, c'est l'approximativité des graphismes concernant le décor. Il est des fois où l'on n'arrive pas à identifier si ce qui est en face est un mur, une porte ou un élément de déco qui ne sert à rien. Bon, il suffit d'avancer dedans pour le savoir, mais quand même.
Les differentes versions
Le Commodore 16 dans toute sa splendeur. |
Je vais vite passer sur la version C-16: cette dernière est une adaptation sur une machine plus beaucoup plus faible et est donc, très logiquement, beaucoup plus faible. C'est cette même version qui sera destinée au Plus/4. Graphismes cubistes, architecture du niveau simplifiée (pas de métro sous-terrain, shame!), jouabilité bien mais pas top. A part pour les nostalgiques de la machine, préférez les autres versions. |
Un chien jaune se cache sur cette capture: Il est où le cul-cul? Elle est où la tê-tête ?
(Version C-16)
Mis à part le cas particulier de la version ci-dessus, le jeu est exactement le même (tableaux, armes, objectifs) sur C64, CPC et ZX Spectrum. Jeu, oui, réalisation, non.
J'ai, pour ma part, découvert les saboteurs sur CPC. Plus précisément chez mon cousin, qui avait un super poster de la Yamaha Ténéré sur le mur de sa chambre. Vous n'en avez que faire ? Et alors ? C'est moi qui suis au clavier j'écris ce que je veux ! Mwouah ah ha hA HA !!! Ok, j'arrête le hors-sujet, mais c'est bien parce que c'est vous. Je continuerai cette intéressante digression sur http://moncousin.org.free.fr.
Mais force est de constater que la version CPC n'est pas la meilleure. En fait, elle se traîne pas mal face aux deux autres adaptations... Le code de cette version est loin de faire honneur à la machine. Bon d'accord, le CPC n'est pas un ordinateur du style à faire tourner Unreal Tournament, si vous voyez ce que je veux dire, mais quand même. Cela étant dit, les graphismes sont un tantinet meilleurs (bien que très sombres parfois) et le son est correct.
La version ZX Spectrum est proche de la version CPC au niveau des graphismes mais plus réactive. En revanche côté son... Ben, c'est du ZX quoi. Il paraît que la société Quies (prononcez Kiesse) a participé à l'élaboration du chipset sonore pour remonter en bourse (Je suis méchant). En même temps, du son, y'en a pas des masses sur Saboteur!
La version C64 est rapide, les sons sont très bons (C64 oblige) MAIS. Et oui, y'a toujours un mais. Les graphismes sont beaucoup moins détaillés que dans les autres versions, et des fois, le plumage cède la place au ramage (habile jeu de mots pour dire que ça rame).
Il n'est donc pas de version fondamentalement meilleure que les autres, chacune ses forces et ses faiblesses.
Sur CPC / Zx Spectrum...
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Sur C64 ...
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...Toutes les armes sont des boules. Les boules !!! |
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...et un shuriken est un shuriken. |
Quoi de mieux que des médias plutôt que un long discours ? Rien, je suis bien d'accord avec vous.
Le coin du petit joueur
Pour apprécier pleinement Saboteur! je vous conseille fortement de le découvrir en l'explorant : apprendre la topologie du niveau, les endroits dangereux voire de créer au fur et à mesure votre propre carte.
A chaque fois que j'ai fait ça dans un jeu, l'implication est devenue plus forte et l'amusement était encore plus grand. Faire les plans des donjons d'Ishar 2 par exemple reste un très bon souvenir. Aujourd'hui, les jeux dévoilent la carte au fur et à mesure de votre progression... étant donné qu'on est parti dans le "roots". Jouons-la à l'ancienne !
Si toutefois vous ne vous sentiez pas l'âme exploratrice, vous pouvez compter sur cette carte, un travail titanesque et de qualité réalisé par Artu Ylärakkola (solvalou.com)
Vous pouvez aussi vous inspirer de la vidéo-walkthrough, au level 6 sur C64, de Reinhard Klinksiek (c64 long replays). Téléchargez-le directement ICI ou visionnez-le sur youtube. Encore une fois, je vous recommande néanmoins le plaisir de la découverte.
CONCLUSION
Saboteur ! est un bon jeu. Un vieux jeu, mais un bon jeu. Oldie but goldie comme disent les bouffeurs de gélatine à la menthe. Si vous arrivez à faire abstraction de l'ancienneté et à plonger dans le jeu, je vous garantis de bons moments, foi de Marskilla.
Un remake PC a été réalisé. A mon goût, il a complètement perdu l'esprit de l'original mais bon, il a le mérite d'exister...
D'ailleurs, sur le site de Jabler, on trouve une refonte pour téléphones portables !!! Il a l'air plutôt fidèle à l'original, même s'il est en polonais (D'ailleurs 'saboteur' comme 'sabotage' sont les mots qui sont utilisés dans toutes les langues. Comme si "aller foutre la merde chez le voisin sans être pris" était un concept bien de chez nous... comme c'est étrange, vous ne trouvez pas ?)
Attention, me faites pas dire ce que j'ai pas dit, je fais pas de pub pour Jabler, je documente. D'ailleurs, je n'ai même pas testé cette version (encore vendue et sous copyright). Si vous achetez ce jeu, c'est à vos risques et périls.
Si Hollywood nous appris une chose, c'est qu'on ne fait jamais de remake, même mauvais, d'un original insipide et sans succès. Considérez ça comme une attestation, s'il en fallait, de l'empreinte de Saboteur! sur les esprits de l'époque.
En ce qui me concerne, il y a un jeu dans le même genre qui m'a plus marqué que celui-là, vous le trouverez sur la deuxième page car il s'agit de Saboteur2.
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