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Motörhead
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Les Guignols du cuir et de la moustache
Le scénario est simple : Les potes de Lemmy se sont faits enlever par des gens qui n'aiment visiblement par le rock. Pour ne pas passer pour un idiot sur scène (parce qu'un chanteur, même avec une basse, il tiendra pas un concert sans se faire jeter des bières dans la face s'il n'y a pas le reste du groupe derrière), Lemmy doit libérer ses amis et coller une bonne raclée aux zigotos qui lui cherchent des noises (notez ici l'imitation presque parfaite d'une personne telle qu'elle parlait dans les années 80-90). Pour parvenir à ses fins et pouvoir enfin terminer son concert devant une salle de trois ou quatre personnes et un chien, notre héros devra passer par les rues de la téci pour corriger les garnements qui se prennent pour Ice Cube et Snoop Dogg, aller fouetter le derrière des cow-boys fans de Johnny Cash et autres Dolly Parton, mettre fin à un gang de yakuzas fanas de karaokés, défoncer le groupe Judas Priest et ses riders satanistes, casser la figure aux goths qui écoutent du Cure et se croient dans le clip de Thriller (hi-hiiii !) et enfin aller saccager une rave party au milieu de types qui plââânent.
Les six niveaux du jeu: du rap à la techno en passant par les goths ou les karaokés japonais, tous les courants musicaux (ou presque) sont explorés
Premier point important, nous sommes transportés dans un monde totalement cartoonesque. Lemmy et les membres du groupe sont reconnaissables, mais se présentent sous des formes adaptées à un petit écran, laissant surtout la place aux décors , lesquels sont loin d'être laids. Le thème de chaque niveau est respecté, et, si Lemmy est effectivement réduit à l'état de toon, c'est aussi le cas de ses ennemis. Des danseurs à l'allure funky en survêtement, casquettes, des femmes tout droit sorties des bars texans accompagnées de leurs gros bras cow-boys, le visage caché par un gros chapeau…pas de doute, nous sommes bel et bien dans le comique et dans la parodie style « guignols de l'info », le latex en moins.
Ma gueuule ? Qu'est-ce qu'elle a ma gueuuule ?
En revanche, les musiques et les sons sont loin d'être irréprochables. Il est vrai que l'on aurait préféré les grands hits du groupe (ou alors ils sont bel et bien présents mais en tout cas ils sont très difficilement reconnaissable, et pourtant nous parlons bien d'un Amiga, donc au chip sonore comparable à celui d'une Super Nintendo), et les développeurs n'avaient aucune raison de ne pas le faire puisque c'était techniquement largement faisable.
Et v'lan ! La première bière !
Le rock, seul maître sur scène
La prise en main semble facile diront les uns, lorsque l'on constate au premier abord que le jeu reprend les codes de l'arcade: trois vies au départ, des tableaux relativement linéaires et seulement six niveaux avec une difficulté croissante à chaque fois. Pour aller vraiment au fond des choses, on pourrait tout de même même déplorer le manque d'originalité de Lemmy puisque certes, il frappe avec sa basse, il peut lancer un pouvoir musical avec celle-ci, et après ? Tout le reste (crachat de cornichons – oui j'ai bien dit « cornichons » vous ne rêvez pas - , lancer une boule d'énergie de sa bouche) ne semblent être que des « ajouts ». Des pouvoirs qui collent mieux à l'esprit du groupe, il faut pour cela aller chercher vers les "super pouvoirs": en plus des pouvoirs qu'il obtient en ramassant des objets, Lemmy peut lancer un "super pouvoir" avec au moins une tête de diable, insigne du groupe. Cela dépend du nombre de têtes possédées mais on peut alors voir une belle blonde séduire les ennemis et les appâter le temps de quelques instants ou carrément une tête de diable géante apparaître et réduire en cendres tout ennemi présent près de Lemmy. Bien utile quand cela se bouscule au portillon.
A la tienne Lemmy !
Salut les musclés !
Le reste du jeu, bourré de références au monde du rock comme frapper des « dj'euns » de la cité ou des cow-boys permettent de pallier à ces détails, la parodie ne résultant alors non plus dans le groupe lui-même, mais dans celle du monde musical de l'époque, bordé entre le funk, le rap, la country, etc souvent critiquées par le groupe qui affirmait que le rock était la seule vraie musique à écouter. Au final, le but du jeu n'est plus seulement de sauver les autres membres de Motörhead, mais bien de flanquer une rouste à ceux qui oseraient, en 1992, dire que le « Rock is dead ».
Qui ose dire que le rock est mort ?