Accueil > Articles |
L'Histoire du MSX
(1/1)NdS : Bien qu'il soit publié sous mon nom, cet historique est l'oeuvre du grand fan du MSX du forum, Carcharodon
L'histoire
du MSX débute en automne 1983. Ordinateur personnel basé sur un processeur Zilog
Z80, le standard MSX est le fruit de la coopération entre un japonais, Kazuhiko
Nishi, ingénieur chez ASCII, et un américain, Bill Gates, dirigeant de Microsoft
qu'on ne présente plus. Une alliance, qui aujourd'hui, serait plus
qu'improbable…
Parce
que le Basic fourni est une extension du Microsoft Basic, on lui aurait donné
le nom de « MicroSoft eXtended Basic » d'où MSX, mais d'après
l'inventeur de la machine, Kazuhiko Nishi, cela viendrait de Matsushita Sony X Machine et qu'au départ il voulait l'appeler NSX pour Nishi Sony X mais le
sigle NSX était déjà pris par le constructeur automobile Honda.
M.
Nishi donnera une dernière explication en 2001 que l'on retiendra :
Machines (hardware) with Software eXchangeability.
Pour la petite histoire, Microsoft a soutenu que le MS venait de MicroSoft jusqu'en 1986 où la firme nia ces propos voyant que le succès du MSX n'était pas au rendez-vous...
Il
existe à ce jour 4 sortes de MSX sortis chronologiquement : le MSX, le
MSX2, le MSX2+ et le MSX Turbo-R.
Le
premier standard MSX est donc lancé fin 83 et tout de suite des géants de
l'époque comme Sony, Yamaha, Panasonic, Toshiba, Sanyo et Philips, entre autres,
s'occupent de la fabrication d'ordinateurs tous compatibles entre eux. Le seul
modèle vendu aux USA fut le SpectraVideo.
Le
cœur du premier MSX est un CPU Zilog Z80
cadencé à 3,579MHz (8 bits) et il est équipé d'une RAM allant jusqu'à 64 Ko. Le
système vidéo est construit autour d'une puce de chez Texas Instruments TMS9918/28
ou encore TMS9929 utilisées aussi dans les ordinateurs Texas instruments
TI-99/4, ColecoVision et Coleco Adam. Ces puces ont toutes les mêmes
caractéristiques et proposent 16 Ko de VRAM permettant l'affichage de 32 sprites
sur 4 modes différents et une résolution d'écran de 256x192 en 16 couleurs.
Le
son, quant à lui, repose sur un processeur sonore General Instruments PSG (Programmable
Sound Generator) 3 voies sur 8 octaves performant pour l'époque. Plus tard, le
MSX aura droit à quelques nouveautés technologiques comme les puces SCC
insérées dans les cartouches de jeux Konami, qui ajoutent 5 voies sonores aux 3
du PSG de base donc 8 voies, une interface synthé FM-PAC nommée MSX-Music pour
les musiciens, et même la lecture de laserdiscs vidéos, chose rarissime dans
les années 80, possible avec le modèle Palcom de chez Pioneer (seulement
disponible au Japon).
Cela
dit, le nouveau venu joue le rôle du retardataire : perdant de nombreux
mois à se faire connaître, il laisse s'installer les standards américains (C64,
Apple 2).
Le
MSX fut très populaire en Asie (Corée, Japon) en Amérique du Sud (Brésil, Argentine)
et anciennement en URSS. En Europe les résultats sont plus contrastés. En
France, il faudra attendre Octobre 1984 pour voir débarquer officiellement le
MSX1. Malheureusement, le MSX est sabordé par une commercialisation bâclée (peu
d'importateurs, des prix exagérés, aucune information sur les produits…) et par
un accueil déplorable de la presse spécialisée qui ne jure que par la marque au
crocodile, Amstrad. On se souviendra des articles méprisants dans SVM, de la
mauvaise foi de Tilt qui présentait les versions MSX des jeux comme étant
systématiquement inférieures, techniquement, aux autres supports, parfois même
en dépit de la vérité. Seulement deux magazines dédiés, Micro MSX et MSX News
devenu plus tard Micro News donneront l'occasion aux fans de la machine de se
tenir informés sur les sorties au Japon. 40 000 MSX1 auraient été vendus dans
notre pays entre 1984 et 1987. Aux Etats-Unis le MSX passera totalement
inaperçu.
Après
un succès mitigé, le MSX ressort sous une nouvelle gamme en 1985 sous le nom de
MSX2, toujours basé sur un Z80 pour une rétrocompatibilité avec les MSX première
génération. Le succès ne sera toujours pas au rendez-vous pour les mêmes
raisons que le MSX1. Malgré ses 256ko de RAM et la possibilité d'afficher une
résolution de 256x212 en 256 couleurs le Z80 n'est hélas qu'un 8 bits et les 16
bits sont déjà présents sur le marché comme l'Atari ST et son concurrent de
toujours l'Amiga.
Le
MSX2 aura bien du mal à se faire une place au milieu de cette génération
d'ordinateurs trop puissants pour lui, sauf au Japon où il rencontre un franc
succès.
En
1986, peu de temps après la sortie du MSX2, Microsoft retire ses billes du
projet MSX, et efface cet épisode informatique de son histoire. Bill Gates
préfèrera s'orienter vers un autre standard : le PC.
ASCII
y croit encore et nous sort le MSX2+ en 1988 avec un design qui ne laisse pas
les fans du MSX indifférents encore aujourd'hui. Seuls trois fabricants sont
encore sur le coup, on verra ainsi quelques modèles MSX2+ de chez Panasonic,
Sanyo et Sony sortir seulement au Japon où il ne rencontrera pas de succès à
cause d'un gain de performances bien trop timide.
La
mort du MSX est annoncée en 1993 malgré l'existence d'une nouvelle
machine : le Panasonic FS-A1 XT qu'on ne verra jamais sur le marché.
Le
MSX a une histoire particulière, il est ignoré par beaucoup de monde mais adoré
par ceux qui en ont eu un entre les mains. Les fans ont toujours tenu le MSX à
bout de bras pour qu'il ne tombe pas dans l'oubli. Aujourd'hui le MSX revit
grâce à des sites qui lui sont dédiés et à l'émulation qui permet de rejouer à
des jeux qui, eux, sont connus par tout le monde et qui continuent leur saga
sur d'autres supports.
Tous
ces jeux MSX s'arrachent désormais à prix d'or sur les sites spécialisés en
occasion. Ne comptez pas moins de 350 euros, à l'heure où je vous parle, pour
un Metal Gear 2 : Solid Snake sur MSX2…
Malgré tous les obstacles qui ont nui à la réussite commerciale du MSX, on assiste en 2005 au revival hardware de ce dernier ! Coup de théâtre, la société ASCII lance le projet fou du One Chip MSX mais l'objectif des 5000 pré-commandes nécessaires à sa réalisation n'est pas atteint. En Août 2005, D4 Entreprise reprend le projet et relance l'idée d'un boîtier capable d'émuler un MSX2 et proposant des connectiques classiques (ports cartouches) et modernes (ports USB). Les modèles sont distribués au Japon pour moins de 200 euros, quant à l'Europe c'est Bazix qui s'occupera de la distribution courant 2007. Le MSX peut-être renaîtrera-t-il de ces cendres comme le Phoenix ?