Hamelin no Violin Hiki

(1/1)

Nom :
Hamelin no Violin Hiki
Editeur :
Enix
Développeur :
Daft
Console :
Super Nintendo
Année :
1995
Genre :
Plate-forme

Roms :
Jeu
Langue :
US
 
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Que cache ce nom étrange ? Un excellent jeu de plateforme, qui plus est entièrement basé sur un concept bien perché : un anti-héros complet, égoiste et raleur qui martyrise son amie afin de traverser, bien à l'abri, les épreuves...

Intro

Un jour, ma grand-mère m'a dit un truc énigmatique que je viens de comprendre. Je venais de tomber de mon vélo pour la quinzième fois de suite et pendant que j'étais occupé à l'insulter, elle s'approcha doucement m'apaisant ainsi : "la vie nous réserve des trésors dans chaque épreuve, alors relève-toi et tiens debout un peu, raclure"... C'est peut-être quelque peu avant-gardiste dans la forme mais dans le fond, quand même, ça vaut pas au moins les conneries freudiennes peut-être ? Bref, aujourd'hui, j'ai donc enfin compris ce doux conseil susurré à 95db dans les oreilles : lorsque tu souffriras en testant Super Back to the Future 2, tu regarderas la liste des jeux faits par son développeur et tu tomberas sur Hamelin no Violin Hiki... Perso, je la trouve nettement plus impressionnante qu'un Nostradamus mais bref

En y regardant de plus près, il s'agit de l'adaptation d'un manga qui mérite lui aussi un bon coup d'oeil.
Il nous dépeint, hilare, un héros lamentable, égocentrique, sérieusement mysanthrope et à priori étranger à toute forme d'empathie... Mais comment Daft a-il transposé une ambiance si particulière ?

Ben je vous le dis : avec brio... (c'est bon, vous pouvez arrêter de lire le test, je viens de vous spoiler la fin, ouais insultez-moi allez-y ouaaaais)

Petit panoramique animé pour introduire le pays, des eye-catch, etc... L'habillage est particulièrement soigné
Le concept entier du jeu repose sur le héros martyrisant son accolyte...
Histoire

Un village, des monstres... Vous l'avez compris, un drame se joue : les monstres envahissent le village et sont sur le point de piétiner un petit garçon lorsqu'intervient Flute, idole du village. Elle est grande, elle est belle, tout de rose vétue et elle est sur le point de se faire tabasser bien comme il faut par l'armée des monstres lorsqu'une étrange mélodie vient caresser la scène... Hamel, le légendaire combattant au violon vient de faire son entrée et use déjà de sa plus terrible (car unique) arme : son pouvoir de manipuler les êtres vivants par sa musique.

Les monstres battent bien vite en retraite pendant qu'Hamel réclame un cadeau pour aller les pourchasser : Flute. Demande singulière mais immédiatement acceptée par le chef du village apparemment pas spécialement concerné par le sort de la demoiselle... D'ailleurs, même lorsque le village sera sauvé et que Hamel, obsédé par l'idée d'aller vers le nord (on apprendra pourquoi avec la rencontre de Raiel dans la dernière région), demandera à emmener Flute avec lui, le doyen n'y verra toujours pas le moindre inconvénient...

Le voyage n'en sera pas moins éprouvant pour la pauvre demoiselle puisque le duo fonctionne un peu à l'image d'un Leonard / Disciple : Hamel passera le jeu entier à l'utiliser le plus souvent avec perte et fracas.

Et une bonne part de ce concept repose lui-même sur des déguisements à lui coller
Le level design est d'ailleurs intelligent intégrant même des niveaux entiers dédiés aux costumes les plus intéressants
Gameplay

On se retrouve donc avec deux personnages, un jouable Hamel et un géré par l'IA, Flute. A cette époque contrôle automatique rimait le plus souvent avec "Rah mais qu'est-ce qu'il fout celui-là !" mais ici, ça marche bien. La raison est simple : personne ici n'a cherché à faire paraitre le perso super autonome. Elle suit simplement Hamel reproduisant les actions qu'il fait et le bouton X permet de la faire s'arrêter où elle est. Simple et efficace.

D'ailleurs, conscients qu'elle reste un perso automatique, les développeurs n'ont pas fait l'erreur de lui donner une barre de vie classique. Les statistiques sont formelles, perdre à cause d'un allié qu'on ne contrôle pas fait pleurer les joueurs plus facilement qu'un PSN indisponible. Malgré tout, il y a là aussi de l'idée puisqu'au lieu d'être simplement invincible, elle se voit dotée d'une petite barre lui permettant d'encaisser quatre attaques. Après ça, elle ne meurt pas mais perd quelques pièces d'or à chaque coup reçu (pièces qui permettent d'acheter déguisements et objets divers). Là encore, on est à fond dans le simple et efficace...

A part ça, le premier niveau introduit en douceur les possibilités qui nous sont offertes : briser des murs en balançant tout et n'importe quoi dessus, Flute incluse, la piétiner pour atteindre des plate-formes élevées et, bien sûr, la déguiser. Ces déguisements sont le coeur du jeu et tous les niveaux sont construits autour d'eux. Bien sûr, au début ils se contentent de les introduire mais très vite, ils se transforment en petit casse-tête où il faudra à la fois réfléchir à l'enchainement de déguisement nécessaire pour traverser tel passage et faire preuve de dextérité pour réellement faire ce qu'on voulait... (la grenouille surtout demandera de l'entrainement)

Ce système est brillant et l'excellent level design nous obligeant à enchainer à la volée les déguisements renforce l'impression de fluidité qu'on ressent une fois qu'on les maitrise tous.
En parlant de level design, on remarquera des niveaux entiers dédiés aux costumes les plus agréables à manoeuvrer comme un niveau aérien pour l'aigle, un sous-marin pour la pieuvre etc..

En plus de cela, Hamel peut tirer une note de musique comme projectile. C'est peut-être là où on peut trouver ce qui ressemblerait le plus à un défaut (mais de loin) : en plus de s'éloigner du manga, cette possibilité de tirer en plus des déguisements rend le jeu bien facile et rares sont les ennemis capable de poser un quelconque problème. Ne pas lui fournir de tir aurait permis de se rapprocher de l'idée de départ (un perso sans défense qui utilise sans remords Flute pour affronter les dangers) et remonter le niveau de difficulté. Ceci dit, on est quand même dans du chipotage, le jeu fonctionne extrêmement bien tel quel.

Bref le gameplay est une véritable réussite entre l'humour et l'intelligence d'adapter ainsi ce manga pourtant bien casse-gueule pour un jeu vidéo, les level design millimétrés, les capacités et la maniabilité différentes pour chaque déguisement... Tout y est pour un cas d'école de Gameplay exemplaire.

Le premier déguisement que vous trouvez permet de bien la mettre minable d'entrée et accessoirement, de passer au dessus des pics
Ca ne s'arrange pas par la suite rassurez-vous...
Technique

Je suis à bout de synonymes pour dire que le gameplay est excellent, alors passons au reste. Ca va pas beaucoup m'aider puisque ce reste est tout aussi excellent mais on va essayer de s'en sortir.
Donc vous l'avez vu sur les screenshots, les graphismes sont très bons et au-dela de l'aspect technique apportent une patte graphique appuyée. De plus, les screenshots ne peuvent pas trop le montrer mais le jeu foisonne de détails démontrant une finition irréprochable. Chaque lettre est animée lors des dialogues, au début d'un nouveau monde on a droit à une petite animation montrant un panoramique sur la région, etc.

Cette merveilleuse transition, dédicace à moi, glissant vers l'animation étant faite on peut noter les mimiques funs des sprites, héros comme ennemis et le fait qu'il n'y a pas moyen de trouver un seul ralentissement même lorsqu'il y a beaucoup de monde à l'écran. Aucun fausse note non plus du coté de la musique (ouais cette transition-là elle est trop moisie), elles sont toutes remarquables même si quelques unes de plus n'aurait pas été de refus.

Seul petit bémol, la durée de vie est pas énorme avec quatre régions de 5 ou 6 (grands) niveaux chacune. Il ne faudra pas compter plus de 2 ou 3h pour le terminer d'autant plus que le tout est facile, comme je le disais plus haut.

Apprenant la disparition d'un enfant parti seul attaquer les monstres, Hamel vient juste de proposer de se barrer...
Il lui arrive aussi de refuser que Flute s'en aille quand ça devient dangereux prétextant que c'est justement dans ces moments là qu'elle sert...
Je sais, l'animation de Flute lorsqu'elle parle est pas super variée quand même
Les fans du manga seront pas surpris de trouver Sizer en boss final
Note : 15/20

Qui prendrait le risque de faire un jeu sur un manga décrivant un anti-héros notoire qui s'accapare les récompenses et la gloire tandis qu'il ne doit ses victoires qu'à son absence totale de remords lorsqu'il s'agit de manipuler ses amis ? Et surtout qui arriverait à pondre un jeu à la fois bon et collant à cet esprit ? Pas grand monde probablement mais y a au moins un dev : Daft.

Mix improbable entre gameplay lêché, originalité à toute épreuve, second degré omni-présent et ambiance décalée, Hamelin no violin hiki est l'exemple même du jeu injustement méconnu. Bien sûr, il n'est sorti qu'au japon mais il faut réparer cette injustice, tous avec moi on télécharge la rom.

(tous en même temps... Je veux voir les serveurs de Planetemu tomber sous le nombre de téléchargements de cette rom ! En plus, on pourra accuser les Anonymous après, vous imaginez pas la pub !!)


Les plus

- Concept !!
- Graphismes réussis
- Musiques envoutantes
- Animation fouillée et fun

Les moins

- Durée de vie moyenne
- Facile

 
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Article rédigé par Shinobi le 10/08/2011
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