Double Dragon 2

(1/1)
Ecran titre
  • Nom : Double Dragon 2
  • Éditeur : Technos
  • Console : GameBoy
  • Année : 1990
  • Genre : Beat'em all

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Alors que nous autres, fidèles gamers, étions encore sous le coup de la sortie de Double Dragon premier du nom, qui non seulement n'a de cesse d'enrichir les gérants de salle d'arcade, mais en plus n'arrête pas de faire parler de lui comme étant devenu la référence du Beat'em all, réputation ma foi qu'il n'a pas volée, et acquis a la sueur de son front. (ou plutôt, acquis du sang coulé du front des ennemis, a force de leur taper dessus) qu'une suite pointa le bout de son nez.

Il était bien évident qu'une poule aux œufs d'or pareils n'allait pas rester sans suite. Et cette dernière ne se fit donc pas attendre bien longtemps. La même année ou presque, sortit sur un peu tous les supports le très attendu Double Dragon 2. Jouissant sur la monochrome de Nintendo d'un excellent portage de la borne du premier du nom, la question était : est-ce qu'on allait avoir un  nouveau portage ? Car même si des éléments étaient passés à la trappe, le résultat était là. Et quelle ne fut pas la bonne surprise à l'époque, pour les heureux possesseurs du GameBoy, de découvrir que leur version de Double Dragon 2 était en fait un volet complètement inédit ?

 

La jalousie est un vilain défaut !

Ne changeons pas une équipe qui gagne. Encore moins une formule qui réussit. L'histoire , qui se passe toujours a New-York, fait indirectement suite a Double Dragon 1, et Willy et ses Blacks Shadows ne sont plus qu'un mauvais souvenir. Billy et Jimmy décidèrent de rester en ville pour perfectionner leur art martial. Ils rejoignirent ainsi une organisation appelée "Scorpions", dirigée par un certain Gordon.

Au vu de leurs talents, ils devinrent rapidement professeurs au sein de l'organisation. Il n'en fallait pas plus pour provoquer la jalousie d'Anderson, qui enviait les jumeaux. Il tua à l'aide d'une arme à feu Wright, également membre de l'organisation, en faisant bien entendu accuser Billy. Gordon ordonna alors  Anderson de ramener Billy a son bureau par tout les moyens. Et comme cet Anderson n'est qu'une sale crapule, un bandit de bas-étage, mais avec tout un tas de traînes-savates sous le coude, qu'il ne se gêne pas d'envoyer à sa place pour capturer Billy, une nouvelle bataille dans les rues de la métropole est sur le point de s'annoncer.

 
Anderson, alias : toutou en chef des Scorpions
 Ils me disent quelque chose, ces mecs...
Bon.. on commence à connaître la recette d'un Double Dragon qui se respecte, n'est-ce pas., qui est accessoirement celle de tout bon beat'em all de la grande époque. On déplace notre Billy adoré dans l'écran de jeu en 2,5D, à savoir avec une certaine profondeur, et on tabasse des vagues d'ennemis qui ne cessent de vous assaillir par groupe de deux ou de trois. Une fois l'écran vidé, on progresse dans le niveau, on tape les vagues suivantes, et ainsi de suite jusqu'a arriver au boss, qui une fois battu, vous donnera accès au niveau suivant.
Au menu, on trouvera un petit peu les mêmes genres d'ennemis que dans le premier opus, à savoir des voyous fringués comme des pouilleux, des punks stylés années 80 (donc bien ringards), ainsi que des variantes armées de battes de base-ball ou de chaînes.
Globalement, le bestiaire de DD2 se retrouve assez faiblard comparé à celui de son grand frère. En effet, c'est un peu toujours les mêmes ennemis qui reviennent, encore et encore. Certains ennemis présents dans DD1 ont été supprimés, à savoir les filles, leur fouet (remplacé par la chaîne), ainsi que les boss légendaires de la licence. Eh oui, fini Abobo qui casse les murs, ou encore Chen, qui ne connaît pas l'existence du coiffeur.
Ces derniers étant encore a l'hôpital suite aux blessures infligées par Billy lors de sa première aventure, il rencontrera toutefois de nouveaux adversaires faisant office de boss, dont un boxeur, un ninja, un gros lard américain, ainsi qu'un tueur à la tronçonneuse avec un masque de hockey sur la tronche.
 
Je t'avais pas dit que j'étais dentiste dans une autre vie ? Et ça, c'est cadeau !!
Je suis pas déjà passé par là y a quelques temps... ?
Anderson ordonne donc a ses sbires de capturer Billy, et comme ce dernier n'a pas l'intention de se laisser faire, il compet donc aller par lui-même voir Gordon. Pour ce faire, il va devoir à nouveau traverser la ville en passant par tout ses coins et recoins. Là non plus, on ne sera pas spécialement surpris on voyant qu'on traversera les endroits habituels visités dans le premier opus, à savoir des rues mal famées, un chantier... mais il va falloir faire cette fois avec une nouveauté, et ce des plus appréciables, à savoir qu'entre deux niveaux, sous forme de quartiers de la ville, que Billy traversera en train, il faudra en fait nettoyer les gares qu'il empruntera.
Là où le bât blesse, c'est que ces gares sont absolument identiques. Mais le simple fait de se retrouver dans une gare avant et après un nouveau niveau suffit à varier la somme de décors présents dans le jeu, un peu comme un interlude à chaque niveau, où l'on assiste notre héros lorsqu'il se rend au prochain, là où dans la plupart des autres jeux, on passe directement du niveau terminé au suivant. Ici, il faut aller à la gare et prendre le train, accompagné bien sûr d'une carte de la ville informant le joueur de sa progression.
Avec tout ça des décors en général bien beaux, relativement bien construits et pas spécialement répétitifs, bien détaillés avec une certaine profondeur de champ où l'on peut voir de grands buildings en arrière-plan, et remarquer moult détails comme des tags et autres vitres brisées, qui auront pour effet de renforcer cette ambiance de parcourir une ville en proie à la violence et à l'anarchie.
 
Sympa le contrôleur... J'vous jure m'sieur j'ai mon ticket !!
Pour une fois que c'est pas la Marion qui se fait enlever.
Double Dragon en lui-même ne sera pas un jeu très long a finir. Un habitué du genre ne mettra pas vingt minutes pour en voir le bout. De même que pour le premier volet sur GB, le portage de l'arcade se terminait assez vite et assez facilement. Concernant sa suite, ça suit un peu le même chemin. Même si les niveaux sont plus nombreux que dans le premier, ils n'en demeurent pas plus longs, ni pas spécialement plus durs. Les ennemis sont toujours aussi bêtes et viennent naturellement tendre la joue pour se prendre un coup de pantoufle en pleine poire.
A certains endroits, il faudra juste veiller a ne pas trop avancer d'un seul coup dans le niveau en laissant des ennemis derrière qui seront susceptibles de vous encercler avec ceux arrivant d'en face. Mais même dans ces situations là, il ne sera pas trop dur de s'en sortir sans trop de bobo.
Mais il faut bien avouer que la facilité avec laquelle on progresse dans le jeu est un peu (beaucoup même) celle de la faute de Billy. Car en effet, après son combat contre les Blacks Shadows, et comme annoncé dans l'introduction du jeu, notre héros pixelisé s'est durement entraîné pour perfectionner son art et devenir encore plus fort, un peu a la manière de certains guerriers de l'espace dans une salle du temps dans le ciel.
 
L'attaque ancestrale du prout qui tue ! La carte du jeu et ses quartiers a traverser
Même pas besoin d'armes pour cette fois !
Donc, même si Billy n'a pas encore atteint le stade de super-guerrier de l'espace qui déchire la culotte à mémé, il n'en demeure pas moins que ses compétences en matière de "tiens-prend-ça-dans-ta-gueule" ont sérieusement évolué. On retrouvera bien sûr les très classiques coups de poing dans les dents et de pied dans les roustons, deux choppes différentes avec attaques au corps-à-corps qui diffèrent selon l'utilisation de la mimine ou du peton. Mais que ce soit l'un ou l'autre, le résultat est le même : les deux sont terriblement efficaces.
Mais la botte secrète de Billy a toujours été son fameux coup spécial en appuyant simultanément sur A et B, ce qui dans le premier volet, avait pour effet d'exécuter un coup de pied sauté.. Dans cette suite, cette attaque spéciale a été supprimée au profit d'un redoutable uppercut,  à la suite duquel on peut enchaîner un coup de coude au sol pour achever l'ennemi. L'uppercut n'est pas obligatoire pour effectuer le coup de coude, puisqu'il suffit simplement de mettre un ennemi a terre pour l'exécuter en se rapprochant de l'adversaire au sol et d'appuyer sur A.
Mais les plus résistants s'en relèveront. Alors que combiner l'uppercut au coup de coude vous fera faire tout bêtement l'attaque la plus puissante du jeu, qui vous permettra de fumer n'importe quel gus avec ce combo. Du coup, même si il devient terriblement jouissif d'exécuter ces deux attaques avec le style de Billy qu'on lui connaît, il devient foutrement facile de se débarrasser de tout ennemi se pointant à l'écran. Uppercut + coude = mort. Et tout ça pour en plus faire un max' de points. Il devient alors très facile de "bêtement" progresser dans le jeu en ne faisant que cette technique. Seuls les boss résisteront un peu, mais au bout de trois ou quatre enchaînements, ils montreront très vite leurs limites.
 
J'ai toujours voulu savoir si mon poing rentrais dans ta bouche Désolé mon grand, mais on est pas Vendredi 13 !!
Terminons la partie des attaques par un petit coup de gueule. Double Dragon a toujours été synonyme d'utilisation des armes laissées par les ennemis. Battes de base-ball, fouets, barils... que l'on pouvait ramasser et utiliser. Certes, ça se cassait un peu trop vite, mais au moins on pouvait fracasser quelques bouches avec. Eh bien dans DD2, tout simplement, on ne peux plus utiliser d'armes. On affrontera bien des brouettes entières de gus armés de battes et de chaînes, mais on ne pourra plus les ramasser après avoir vaincu les porteurs. C'est bien dommage, mais que voulez-vous... that's life !
A noter également qu'avec la disparition du coup de pied sauté au profit de l'uppercut, c'est tout simplement la possibilité de sauter qui a disparu dans cette suite. Rappelez-vous, dans le premier volet, il y avait certains petits passages plate-formesques qui avaient pour eux de varier un tantinet le gameplay général du jeu. Notamment le niveau 4, où il fallait gérer ses sauts au pixel près pour ne pas tomber nez-à-nez avec un ennemi qui allait vous envoyer dans le vide. Eh bien dans sa suite, fini les sauts, fini les plate-formes. On avance et on tape jusqu'à ce que mort s'ensuive... en s'apercevant en fin de compte que ça ne manque pas tant que ça, et ne plombe en rien la qualité du titre, ni son potentiel en matière de défouloir.
 
Un ninja pas très Gaiden... C'est pas qu't'es lourd, mais... tu pèses quand même ton poids !!
Digne suite de Double Dragon
Alors oui, cet épisode est un inédit dans la saga, oui, il a ses petites différences qui nous changent un peu des habitudes que l'on avait acquises dans le premier volet, il n'en demeure pas moins que ce Double Dragon 2 a tout d'un grand. Très beau, avec une jouabilité aux petits oignons qui fait que déplacer notre Billy national se révèle être une véritable régal pour nos petits pouces chéris. On jouit des nouveaux mouvements, tout en profitant des classiques, et on ne cesse d'avancer avec le sourire aux lèvres, continuellement motivé par la bande son, qui saura accompagner l'aventure avec une franche réussite.
Dès le début, la piste de l'écran titre ouvre le bal. On se souviendra toujours bien entendu du très légendaire thème d'ouverture du premier volet comme étant le meilleur de toute la saga, d'ailleurs plusieurs fois repris pour d'autres suites, mais il ne faudra sûrement pas oublier ce thème de l'écran titre de ce DD2 sur GameBoy !! Des notes sombres et bien orchestrées qui témoignent d'une certaine agressivité dans les ennemis que vous allez rencontrer, avec au passage un écran titre tout aussi réussi.
Le reste des pistes s'enchaîne sans pour autant se ressembler, et ne manqueront pas de dynamiser l'action avec des pistes bourrées d'adrénaline qui motiveront le joueur à chaque début de niveau.... jusqu'à son dénouement, avec sa piste de combat contre les boss, avec une musique qui s'aura s'imposer comme l'un des éléments moteurs du jeu, promettant de sacrés combat contre des vilains avec un sens de l'humour très approximatif.
 

Coutume a l'époque : se retaper tout les boss du jeu avant le boss final ! Et avec le sourire...

Qui plus est... alors que ce n'était point possible dans le premier sur GameBoy, il est déormais permis de jouer a deux ! Et un Double Dragon à deux joueurs avec un ami, c'est comme Eurocard Mastercard, ça n'a pas de prix. Tout  y est simplement multiplié par deux, ne cessant de prolonger le plaisir de jeu.
En bref :
- les graphismes : du très bon pour de la GameBoy. C'est beau, c'est propre, c'est détaillé. Les sprites sont également très réussis, et il est toujours un régal de taper du boss encore plus gros que soi. Particulièrement le boss du gros lard, qui lui, est vraiment TRÈS gros. Mais plus c'est gros et plus on aime taper dessus, c'est bien connu (bravo la rime au passage).
- les musiques : tout pareil ici que pour les graphismes. Une excellente piste pour le titre qui fait honneur à la saga, des pistes générales de bien bonnes qualité qui ne laisseront aucun temps mort, entraînant le joueur à constamment avancer, ne serait-ce que pour découvrir et redécouvrir le fameux thème des boss, qui d'une certaine manière, récompensera le joueur de s'être tapé tout le niveau, du fait de son indéniable qualité.
- durée de vie : point faible ici... le fait est qu'il n'est vraiment, mais alors vraiment pas très long. Une bonne vingtaine de minutes seront nécessaires pour en venir a bout. Encore faut-il être un spécialiste du genre et déjà connaître le jeu par cœur. Mais même pour un débutant, il ne sera pas trop ardu d'avancer sans trop de bobos. Et au pire, en s'accrochant un peu, ça finit quand même par passer.
- jouabilité : miam ! Encore !! Ahlala.. si tout les beat'em all pouvaient se jouer ainsi... on saurait vraiment plus où donner de la tête. On a ici une jouabilité vraiment agréable, souple et légère qui ne posera vraiment aucun problème à la progression du joueur. On prend tout ça très vite en main, et très rapidement, c'est comme si on y avait joué depuis toujours. Particulièrement appréciable si, comme moi, vous avez connu le jeu à sa sortie et que... vous y avez joué depuis toujours, mais pour de vrai. Les vieux réflexes ne mourront jamais, et même des années après, vous serez toujours le maître en arts martiaux que vous étiez jadis.
- au final : du Double Dragon dans toute sa splendeur. Meilleur que le premier, qui même si il était fidèlement adapté de l'arcade, souffrait quand même de quelques lacunes, qui se voient en parties corrigées dans cette suite. Un épisode inédit sur GameBoy, il n'en fallait pas plus pour propulser ce jeu au rang des meilleurs jeux du supports, forgeant par la même occasion sa réputation de beat'em all tout bonnement énorme, qui n'aura pas laissé indemne ceux qui l'ont pratiqué a l'époque.
Incomparable bien entendu à d'autres titres du genre sur consoles de salon, ou encore sur bornes d'arcade, il n'en reste pas moins que ce DD2 aura su tirer parti de toutes les qualités de la petite monochrome, et s'en sort avec tous les honneurs pour rester un jeu culte devant l'éternel, auquel on y rejouera avec toujours autant de plaisir jusqu'à la fin des temps !! Et ça, c'est bien moi qui vous le dis, ouais.
 

 

Article rédigé par VinceGaiden le 21/07/2010
2001-2024 Planet Emulation