Double Dragon

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Ecran titre
  • Nom : Double Dragon
  • Éditeur : Technos
  • Console : GameBoy
  • Année : 1990
  • Genre : Beat'em all

Quoi de plus fort qu'un dragon.. ? Deux dragons ?!

Il faut bien reconnaître une chose, à une certaine époque, dans les années 80/90, l'arcade occupait une place prépondérante dans le milieu du jeu vidéo, un peu comme la mafia dans les années 30. Les deux avaient à peu de choses près le même mode opératoire fallait dire. La borne d'arcade comme l'autre, on les respectait, les deux tapaient très fort, mais surtout... faisaient cracher beaucoup de fric au malheureux qui était devant !! Bon ok la mafia c'était pas à coup de 10 francs le crédit, mais quand même.. faites le compte de toutes les pièces que vous avez engouffrées dans ces machines du démon... ah vous rigolez moins là, hein !!

Et en cette année 1987 naquit une légende, à savoir la sortie de la borne de Double Dragon en salles d'arcade, qui eut comme l'effet d'une bombe dans le milieu... et qui se répercute encore aujourd'hui. Certes, ce n'était pas la première fois qu'on devait taper sur des vilains, mais là,  on avait tout. Ambiance générale anthologique, style incroyable... bref Double Dragon n'avait pas fini de marquer les esprits au fer rouge. Et bien évidemment, on aura eu droit au portage de la borne d'arcade sur un peu tous les supports existants, ainsi que la portable de Nintendo : le GameBoy, qui fut servie en 1990 avec le portage de l'une des légendes les plus béton de l'histoire du jeu vidéo.

Ah bah on les voit, les courageux !!

 

Tout commence par votre chère et tendre, je veux bien sur parler de Marion, belle blonde aux cheveux de feu, et aux formes généreuses, qui accepte un rencard du premier venu sur Internet. La malheureuse... à peine s'était-elle rendue dans cette ruelle délabrée que BIEN SUR, la pauvre se retrouve face à trois gaillards, qui l'assomment et la kidnappent. Ce sont les hommes de Willy le Gunner, le chef du gang le plus connu et le plus violent de la ville : les Blacks Shadows. Si la belle avait suivi ses cours de "me-touche-pas-sinon-t'es-mort" par correspondance, elle aurait sûrement mis une raclée à ces trois branleurs, mais voilà ! Miss préférait se faire les ongles et se maquiller en écoutant Lara Fabian, résultat : enlevée la bimbo !

Malheur à eux ! Car le hasard a voulu que Marion soit la nana de Billy Lee, grand spécialiste des arts martiaux. Lui et son jumeau, Jimmy Lee, vont alors se jeter tête baissée dans les quartiers les plus infâmes de la ville pour aller sauver Marion. Et une greluche enlevée de plus, une !!

 

Tu l'veux mon gourdin, hein ? Hein qu'tu l'veux ?!! Tu veux voir mon coude de plus près ?

 

Et le meilleur endroit où commencer les recherches ? L'endroit où le drame s'est produit bien sûr. Le jeu débute donc dans les rues mal famées, précisément là où Marion s'est faite enlever. Continuant sur la piste, Billy n'aura de cesse de pister le gang de Willy, traversant la ville et ses décors urbains, mais aussi des hangars pas très accueillants, un chantier plein de squatteurs à la solde de Willy, mais aussi une forêt bien mal fréquentée. Il devra escalader des montagnes, traverser une grotte et franchir moult obstacles... pour enfin localiser le temple des Blacks Shadows, trouver et vaincre Willy, sauver Marion et repartir avec la belle blonde sous le bras.

 On va donc se balader un petit peu partout, de la ville à la montagne, en passant par plusieurs décors en intérieur. Tout ça va s'étendre sur cinq niveaux, et il faut bien le dire... pas très très longs en eux-mêmes. Même si certains sont coupés en sous-niveaux, on va tabler sur une petite vingtaine d'ennemis par niveaux, ce qui ne fait pas très lourd.

Un spécialiste du genre mettra une vingtaine de minutes pour finir le jeu, mais après tout, on est sur GameBoy, et pour une conversion du monument d'arcade, c'est déjà très bien. Bien sûr que des niveaux sont passés à la trappe, mais l'essentiel a été préservé, et celui qui aura fini l'original arcade reconnaîtra les lieux du premier coup d'œil !

 

Tu me diras si en bas, il fait meilleur ! Alors toi je vais t'attraper par les cheveux tu feras moins l'malin...

 

Niveau ennemis, on va taper dans le classique, mais là encore, en reprenant presque au pixel près les ennemis de l'arcade. Les bad boys coiffés rétro, les noirs vénères (qui sur GameBoy N/B deviennent blancs), les poufiasses qui m'auront sacrément fait fantasmer lorsque j'étais môme, et bien entendu, l'un des méchants les plus caractéristiques de la saga Double Dragon : non, pas Corinne Touzet. Mais nan.. pas Patrick Puydebat non plus !! Je veux parler du très célèbre Abobo bien sur !! A la limite, on le connait plus lui que les frères Lee.

Je parle même pas de Willy, le boss de fin, lui on le voit justement... qu'à la fin, on lui pète la bouche en moins de deux, on récupère la blonde et hop, fini. Mais alors le Abobo !! Excusez-moi du peu, mais voilà, ENFIN, un véritable méchant, digne de figurer dans un Beat'em all qui se respecte, bordel ! S'il y en a bien un qui viens nous casser les pieds tout au long du jeu, alors c'est bien lui. En la voyant arriver, on a autant peur qu'envie d'aller lui taper dessus. En revanche, on a pas trop envie de se faire taper... nan mais c'est qu'avec Abobo, c'est le même dilemme qu'avec tout les costauds, on a envie de les faire chier et de leur taper dessus, mais faut surtout pas que eux, ils nous mettent la main dessus. C'est qu'un poutou a 3/4 barres de vie, ça fait réfléchir !!

Mais même si on le rencontrera quelques fois au cours de la partie, on le verra pas nous foncer dessus en cassant les murs, comme c'est le cas a la base... <verse une petite larmichette de crocodile...>

 

Abobo et son légendaire sens de l'humour... aïe Est-ce que vous croyez que... mais nan, bande de cochons, va ! C'est bien mon genoux qu'elle est en train de se prendre !!

 

Comme je l'ai dit plus haut, quelques niveaux ont sauté sur cette conversion GameBoy. C'est donc cinq niveaux que le joueur devra parcourir, pas spécialement longs, mais il faut également souligner que la difficulté générale du titre a également été revue à la baisse. Si Abobo cogne toujours aussi fort, reste que le pauvre s'en retrouve aussi un peu plus con que sur support original. Certes, il n'était déjà pas bien malin avant, eh bien là c'est pire.

Bon c'est quand même pas comme le T-Rex, où si vous ne bougez pas, il ne vous verras pas. Essayez ça contre un Abobo, vous en ressortirez avec la tête encastré dans vos épaules.

Il en est de même pour la plupart des ennemis, qui il faut bien le dire, ne vous opposeront pas une résistance d'enfer. A part avancer et tendre la joue pour se faire bastonner... mais bon, quelque part, on leur en demande pas plus, n'est-ce pas ? Et rien de tel que de bons sacs en mousse qui se croient méchants pour se défouler après une journée de boulot, où vous vous serez tapé Hervé, le fifils à son patron, que plus lèche-cul tu meurs, toute la journée dans votre bureau. Du coup, tous les ennemis s'appellent Hervé. Et puis après tout, c'est bien fait pour lui, hein...

 

Hop-là... et un gros qui vole, un ! Je vais te faire réviser tes leçons de chant moi, tu vas voir, répète après moi : aaaAAAAHH !!!

 

Musique Maestro !! Double Dragon ne serait sans doute pas ce qu'il est aujourd'hui sans... ses légendaires musiques. Ceux qui ont joué au jeu à l'époque s'en souviennent encore très bien, et rien que de repenser au thème de l'écran titre, j'en bouge la tête tout seul. Et oui.. il y a des musiques, comme ça, qui traversent le temps sans prendre une ride aucune, et qui se permettent même se se jouer de ce dernier pour acquérir le titre de culte au fil des ans. Et Double Dragon a la chance de faire parti du lot.

Le fait est qu'ici, donc sur ce portage GameBoy, le résultat obtenu est tout simplement bluffant. Les musiques sont incroyablement réussies, et comme j'ai dit, saisissent le joueur aux tripes, et ne le lâchent plus jusqu'à ce que la partie soit terminée. Game Over ? Ben ma foi, c'est pas grave, hein, on se remotive et on y retourne !

 

D'habitude j'frappe pas les femmes... ... mais va pour cette fois ! Elles vont prendre pour toutes les autres que j'ai pas tapées !!

Bon un petit mot sur la gestion des collisions, qui même si on est sur GameBoy, on parle de Double Dragon, hein, donc rien de bien spécial à signaler ici. Quand on tape, ça touche, et si ça touche pas, c'est tout simplement que l'on est pas à portée de poing. Un petit pas en avant... et ça touche ! Mais la gestion des collisions, c'est bien beau, mais... et les techniques de combat dans tout ça ? Eh bien... pour reprendre les bases instaurées par le maître-jeu d'arcade, on retrouve dans cette conversion la plupart des coups classiques, à savoir poing/pied, mais on remarquera vite par exemple que le coup de tête à la Zidane est passé a la trappe. En revanche, on a un coup de coude, qui si il n'est pas très puissant en lui-même, fera faire un petit vol à celui qui se le prendra dans le nez.

En appuyant sur les deux attaques simultanément, on fera bien sûr le coup de pied sauté. On trouvera bien entendu les fameuses choppes, qui consisteront à attraper votre adversaire au corps-à-corps après lui avoir cassé quelques dents, vous aurez alors tout le bonheur de lui opérer ses dents de sagesses, ainsi que toutes les autres... avec votre genou. Le nez peut également y passer, cela ne peut faire que du bien par là où ça passe.

Ça, c'est avec le pied (dans la tronche haha), mais si vous pressez le bouton de poing, vous ferez alors une projection tout ce qu'il y a de plus standard. Très classique, mais très efficace. J'oublie rien ? Ah, mais oui bien sur... les armes !!  Double Dragon, c'est aussi les ennemis qui viennent nous attaquer à coups de batte de baseball, de fouet... qu'on peut ramasser par terre une fois qu'on a défoncé leur précédent propriétaire ! "Excusez-moi... je voudrais vous emprunter ceci s'il-vous-plait... merci !"... et BAM !

Et on pourra se féliciter quelque part de disposer d'un beau petit arsenal tout ce qu'il y a de plus mignon, entre les classiques battes de baseball, les fouets des prostituées, et les couteaux a lancer, on pourra également croiser du plus gros, comme des barils, ou encore des cailloux. Mais... même remarque qu'en arcade, les armes ne durent jamais très longtemps, et en général, une fois l'écran vidé de ses ennemis, l'arme disparaitra. .

 

La dernière ligne droite ! Avec ses foutus pièges... Eh bé c'est bien un boss final, ça !! Même pas cap' de venir se taper avec moi a mains nues, 'faut qu'il nous ramène sa pétoire en mousse ! Hop ! Esquive !!

 

Et donc tout ça sur fond de Beat'em all pur et dur, on se promène librement dans la profondeur du décor, ou simplement sur des graphismes 2D standards, on attrape le premier qui passe à portée de pied et on lui enfile son slip sur la tête.

Vous l'aurez compris, cette conversion GameBoy de Double Dragon est une vraie petite perle, même si, et ça il ne faut surtout pas faire l'impasse dessus, il est clair qu'elle reste une sous-version de l'arcade. Bon.. on va pas se lancer à faire des comparaisons de performances entre la brave petite monochrome et une borne d'arcade, hein...
 

On remarque que c'est l'animation qui en prend le plus pour son grade. Là où en arcade, les personnages sont assez souples, on passe presque à une rigidité cadavérique sur GameBoy. Pareil lorsque les coups sont envoyés, adieu souplesse, et bonjour balai dans le cul.

Les niveaux eux-mêmes ont subi de sérieux coups de scalpel. De structures bien longues à parcourir en arcade, on se retrouve sur GameBoy avec presque des "minis-niveaux", qui ont perdu beaucoup de leur charisme par rapport à l'arcade. La plupart des obstacles ont sauté, bref.. ce ne sont plus que des lignes droites, à peu de choses près.

La plupart des boss également... 'apu boss. Du moins, on se tapera des Abobo's et des Chen's comme si il en pleuvait à la fin des stages, mais pour les autres...

L'un des points forts de l'arcade était notamment de pouvoir afficher 4/5 bonhommes, + les deux frère Lee sur le même écran, et de faire bouger tout ce beau monde, non sans saccades, certes, mais ça restait jouable. Pour des raisons techniques dont vous vous doutez, le nombre général d'ennemis rencontrés sur GameBoy a donc été revu à la baisse. Un seul écran ne pourra supporter que 3 ennemis au grand max', pour en tout une trentaine de lascars rencontrés dans un niveau, et encore... en voyant large.

Et oui... c'est que partant d'un hit en force sur arcade, la transition peut être violente lorsqu'il s'agit d'adapter tout ça sur un support portable de moindre puissance. Je dois sûrement oublier de mentionner deux ou trois autres petites différences, mais pour l'essentiel, tout est dit. Ceci dit, j'ai dit, je répète, et je persiste, que cet adaptation n'en reste pas moins d'une certaine qualité, et il est toujours très agréable de se lancer une partie de Double Dragon premier du nom sur GameBoy... si l'on a pas trop la version arcade dans la tête à côté.

 

Elle a l'air suuuper contente de me voir, la miss........

 

En bref :

- les graphismes : remettons les choses à leur place. A savoir, se concentrer sur cette version GameBoy, qui en dépit de ses carences techniques s'en tire plutôt bien. Les décors reprennent très correctement ceux de l'arcade, sont assez beaux en eux-mêmes, bien détaillés dans l'ensemble, et surtout, à aucun endroit, le joueur d'arcade ne se sentira perdu. Graphiquement donc, la version GameBoy fait honneur non seulement à son modèle d'arcade, mais aussi à son support portable.

- les musiques : eh bien... un peu pareil que pour les graphismes. Les pistes sont de qualité, et reprennent très bien celles de l'arcade, qu'on reconnaîtra à la première note. Donc, ben pareil qu'au-dessus, ça fait honneur a l'arcade, ainsi qu'au support. Très beau coup de main pour ces musiques, sonnant typiquement la bonne vieille GameBoy increvable, dans le ton d'un Double Dragon qu'on aimera toujours.

- durée de vie : c'est là où le bât blesse. Les ennemis sont plus inoffensifs, les stages moins nombreux, et bien plus courts, et donc on se retrouve avec un titre assez court pour le coup. Mais ce n'est sûrement pas pour cette raison que le joueur aguerri va s'endormir sur ses lauriers, au risque de vite se faire remettre les idées en place par un Abobo à qui on a craché dans leYop, donc super vénère, et qui va  vous rappeler que ce qu'il n'a pas dans le crâne.. il l'a dans les bras !!

- maniabilité : là encore, celui qui n'a grandi qu'avec la version arcade va faire des bonds. Non pas que la maniabilité des frères Lee soit foncièrement mauvaise, mais aà comparer aux experts des arts martiaux d'arcade, on a d'un coup l'impression de se retrouver avec un bastonneur des rues. Reste que pour de la "simple" GameBoy, on a ici un perso parfaitement maniable, assez rapide, et qui ne traînera pas pour taper quand on lui en donne l'ordre, et c'est bien là l'essentiel. Bien joué les gars pour cette rubrique aussi !

- au final : au final.... eh bien, il faut bien reconnaître que c'est quand même un peu non sans mal que cette adaptation de Double Dragon se sera faite sur la monochrome de Nintendo. Mais avec un tel fossé technique, il fallait bien s'y attendre, et faire au mieux avec les outils disponibles. Et là je n'ai qu'une chose a dire... félicitation Technos !! Sous son apparence de "sous-Double Dragon", on a en fin de compte un super petit Beat'em all, très représentatif du genre. On se ballade dans le décor, on avance, on tape, on fait usage des armes, etc, et ainsi de suite, et on s'emmerde pas une seule seconde, surtout.

A ce propos... Tradewest étant l'éditeur du jeu, mais le développeur n'était autre que Technos. Ce ne vous rappelle rien ? Mais si voyons... BlazBlue, ça vous parle ? Ce jeu de baston qui sorti sur nos consoles HD. Regardez bien les crédits, et vous verrez ce petit nom de Tradewest circuler quelque part. Si ce n'est sûrement pas les mêmes personnes derrière le projet, ça fait plaisir de voir qu'un si vieux studio est encore d'actualité, et revient en nous proposant cet excellent jeu de combat.

Ca, c'est fait... maintenant, va faire a manger, Femme !!!

 

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Article rédigé par VinceGaiden le 29/04/2010
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