Darius Gaiden

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 Nom : Darius Gaiden
Editeur : Taito
Supports : Arcade, Saturn, Playstation, Pc
Année : 1994
Genre : Shoot them up
Nombre de joueurs : 2

1994, Taito n'a pas sorti de nouvel épisode arcade de sa série Darius depuis cinq ans, le dernier en date étant Darius 2 ; entre temps plusieurs conversions on vu le jour sur console ainsi que quelques épisodes inédits, mais rien de neuf en arcade. Deux ans se sont également écoulés depuis l'apparition de leur système arcade F3, véritable monstre pour la 2D, il était donc grand temps d'organiser une rencontre au sommet entre celui-ci et l'une des séries fétiches de l'éditeur. Et c'est ainsi qu'un certain Darius Gaiden pointe le bout de ses nageoires cette année là.

 
Ouh qu'il est vilain, ouh qu'il fait peur!
 
Vous voilà prévenus, notez que King Fossil est une vieille connaissance de Darius

Cette fois-ci Taito a laissé tomber le rendu sur les fameux trois écrans alignés des opus précédents, retour au bon vieil écran classique. Ce n'est pas vraiment un mal, l'effet était sympa mais finalement en terme de jouabilité ça n'apportait pas grand chose. Mais si chez Taito ils ont décidé de virer les deux écrans de trop ils ont gardé l'essentiel:  l'humanité doit encore faire face à la horde des amis de feu le commandant Jaqcues-Yves Cousteau, la faune et la flore marine de l'univers entier sont sur le pied de guerre et bien décidés à mettre à sac un maximum de galaxies... et si possible de faire la peau à un maximum de marins pêcheurs. Le vaillant Silver Hawk, votre vaisseau, encore et toujours, se dresse sur leur passage, résolu à se payer les dernières tranches de thon rouge avant extinction de l'espèce.

 
 Il n'y a pas que des fonds marins dans Darius Gaiden, loin de là
 
 Je veux le même papier peint pour chez moi

Côté gameplay peu de changements radicaux, simplement quelques ajustements et ajouts qui mettent au goût du jour le système de la série qui commençait un peu à dater. On garde les deux armes traditionnelles : le tir frontal et des missiles pour atteindre les cibles au dessus et au dessous. Mais à présent ces deux armes sont contrôlées par un seul bouton en mode autofire, fini donc les crampes aux doigts à force de marteler les deux boutons de tir en même temps comme une brute. Ce gain de confort est plus que salutaire étant donné que dans Darius Gaiden le challenge est très élevé, cela permet de mieux se concentrer sur l'action plutôt que sur l'endurance de ses phalanges.

On note également l'apparition d'une smart bomb, une nouveauté dans la série, dont l'efficacité n'a d'égal que l'effet complètement psychédélique qui accompagne son explosion. Ces bombes, au nombre de trois par vie, sont censées créer des trous noirs mais apparemment chez Taito on pense que les trous noirs c'est un peu comme quand on a trop bu lors d'une soirée en boite. Celles-ci trouvent rapidement leur utilité car vous serez souvent débordé dans le jeu et faire un grand coup de ménage s'avère parfois salutaire. On retrouve également les divers bonus classiques de la série: le power up frontal, le power up pour les missiles, le bouclier, celui qui rajoute des points, celui qui blesse tous les ennemis à l'écran, la très très rare vie supplémentaire et le petit nouveau, violet qui redonne une smart bomb.

 
 Ne réglez pas les couleurs de votre moniteur, ceci est normal
 
 Le gros poissons qui vous suit est un allié

Au niveau de la gestion des vies, que vous allez perdre par paquets de douze au début, le système de check point a été abandonné ce qui n'est pas un mal. A présent, comme dans Darius Twin, quand on meurt on réapparait instantanément sur place mais avec la puissance du tir frontal baissé d'un cran, les missiles quant à eux gardent leur niveau. Et comme ils sont prévoyants et qu'ils se doutaient bien que vous alliez aligner les crédits à grande vitesse les développeurs ont même prévu un petit cadeau lorsque vous remettez une pièce après avoir perdu vos trois vies, un allier vient gentiment vous livrer une petite série de bonus et power up pour vous aider à redémarrer. Tous ces petits changements sont un réel apport en terme de confort de jeu et évacuent les soucis de frustration qui pouvaient poindre dans les précédents Darius. Le select stage qui permet de choisir son itinéraire a bien sûr été conservé et si sept stages se dresseront entre vous et la fin, le jeu ne compte pas moins de vingt-huit niveaux en tout. Il y a vraiment de quoi faire pour tout découvrir et varier les plaisir.

 
 Le fameux système d'arborescence des Darius
 
 Toi, t'as pas une gueule de porte bonheur

Les graphistes de chez Taito se droguent et c'est tant mieux pour nous, tout est très coloré, parfois c'est limite trop même, et très détaillé. On est à vingt mille lieues (sous les mers, haha elle est bonne celle là) de Darius Force sur Snes et de ses fonds noirs et gris. Les décors sont tous très travaillés, ils mélangent 2D pure et divers effets de distorsion, de zoom et de fausse 3D. Le tout fonctionne très bien ensemble, sur vingt cinq niveaux il y en a certes quelques uns qui se ressemblent mais Darius Gaiden propose une variété et une diversité plus qu'intéressantes certains environnements étant "réalistes" et d'autres complètement sous acides avec des dégradés des plus improbables qui flashent et se distordent de manière très psychédélique.

Les ennemis quant à eux ont bénéficié d'un très grand soin dans leur design, ils devaient surement réserver leur talent pour cet épisode lorsqu'ils planchaient sur Darius Force. Le bestiaire est des plus fourni et spécialement les boss, ils sont absolument magnifiques. La plupart sont énormes et bénéficient d'une très bonne animation, la palme revenant à Golden Ogre, l'énorme boss du premier stage, et son entrée fracassante. Le voir se mouvoir est un réel régal, son corps est constitué de sprites qui zooment et se déforment, on jurerait de la 3D mais non il s'agit bien d'artifices 2D, impressionnant!

 
C'est ce qu'on appelle un joli coup de queue...
 
 ... sans sous-entendu aucun bien sûr

Les boss parlons-en, plus que jamais ce Darius est un jeu qui tourne autour des confrontations contre ces géants. Les niveaux ne sont pas très longs, mais très intenses et si ils sont souvent corsés les choses sérieuses démarrent vraiment quand le Warning d'approche caractéristique des boss de la série retentit. Les affrontements sont absolument dantesques, outre leur taille souvent imposante ils disposent de motifs de tirs très vicieux et serrés. N'espérez pas vous en tirer sans avoir pris le temps de bien étudier leurs techniques destinées à vous faire ravaler vos crédits en un temps record.

On est pas encore dans un manic shooter mais ce Darius en prend doucement le chemin, on se fait sérieusement canarder. J'allais oublier de signaler qu'il y a aussi des boss de mi-niveau, ça n'aurait pas été très grave si ceux-ci n'étaient pas matière à une autre innovation : ces bestioles ont généralement une boule bleue sur leur corps et si vous parvenez à la détruire avant de les achever le demi-boss changera de camp et viendra vous prêter main forte pendant un temps limité. Et se balader en compagnie d'un sprite qui prend un tiers de l'écran est une chose plutôt sympa. Ce concept sera d'ailleurs repris plus tard et poussé plus loin dans G-Darius

 
 Quelques bébés seiches en entrée?
 
Encore un qui va finir en sashimi

Pour soutenir toute cette débauche visuelle et le gameplay survolté il fallait une bande son à la hauteur et encore une fois heureusement pour nous les musiciens du studio Zuntata, le studio musical interne de Taito, se droguent au moins autant que leurs collègues graphistes. Darius Gaiden dispose de musiques sorties d'un autre monde, elles mélangent rock, electro, piano, pop et vocalises façon opéra. Ça fait un peu peur dit comme ça mais le résultat est vraiment étonnant et sort complètement des sentiers battus. Les musiques collent très bien à l'univers piscicole hallucinatoire du jeu, parfois planantes, parfois excitées et souvent les deux à la fois. Et une fois encore les combats contre les boss profitent à fond de ce délire musical. Cette BO est véritablement unique en son genre et personnellement j'adore. Les bruitages sont de bonne facture et dans le ton eux aussi, je regrette juste qu'ils n'aient pas étés mixés un poil moins fort pour qu'on puisse mieux profiter de la musique.

 
 Des vapeurs provenant surement de substances illicites
 
Vous avez souvent combattu des cyber-anémones de mer géantes?

Darius Gaiden connaîtra des portages sur différents supports: Saturn, Playstation et PC. Les versions consoles sont toutes d'excellente facture, "arcade perfect", je n'ai pas pu tester la conversion PC. Le jeu est également présent sur la compilation Taito Legends 2 sortie sur PS2, XBOX et PC, et il peut à lui seul justifier son acquisition (et puis G-Darius et Puzzle Bobble 2 sont également présents autant ne pas se priver tant qu'à faire!). Un hack est également sorti en arcade baptisé Darius Gaiden Extra, il est encore plus barré que la version originale.

 Conclusion
 Voilà je pense que vous avez compris que j'adore ce jeu, Taito a vraiment frappé un grand coup avec Darius Gaiden qui transcende totalement la série et la porte à un niveau de qualité bien supérieur à l'ancien. On pourra certes reprocher que la réalisation sous amphétamines pousse le délire un peu loin parfois donnant une légère impression de joyeux bordel et que certains arrangements de couleurs ne sont pas toujours du meilleur goût comme les dégradés verts/bleus fluo qui ondulent et se distordent dans le fond de certains décors mais l'ensemble est vraiment solide et réussi.

28 niveaux différents, pas moins de 7 boss finaux possibles, 7 fins différentes, la durée de vie n'est pas en reste non plus. Le design des ennemis, la qualité de l'animation (qui ne ralentit jamais) et la musique complètement allumée associés à une jouabilité sans faille et des combats anthologiques contre les boss font de ce jeu un des meilleurs shmup horizontaux jamais créés. Sortie en 1997, sa suite en 3D, G-Darius, est également excellente, mais mon préféré restera sans hésitation ce Darius Gaiden. Et je vous sers encore un petit mur de screens pour la route.


Article rédigé par kimuji le 10/07/2009
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