Batman

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  • Nom : Batman
  • Editeur : Sunsoft
  • Console : Game Boy
  • Année : 1990
  • Genre : Plate-Forme

Si les jeux vidéo à licence ont souvent été médiocres, dans les années 80, une franchise faisait plus qu’échapper à la règle : sous la houlette d’Ocean, les jeux Batman étaient parmi ce qu’on faisait de mieux sur CPC. À la sortie du film de Burton, Sunsoft récupère le bébé, et le bichonne sur NES, Megadrive, et dans le cas qui nous occupe ici, sur GameBoy.

 

Des cinématiques en écran fixe, classiques pour l'époque 

 

Commençons en deux mots par le scénario, et décrivons les différents mondes au passage : l’homme chauve-souris affronte un bandit nommé Jack Napier, et le fait tomber dans une cuve d’acide. Défiguré, le gangster se fait alors appeler le Joker, et attaque le Flugelheim Museum. La chauve-souris le poursuit dans son batplane, avant de faire taire l’homme qui rit dans la cathédrale de Gotham. Chacun sait qu’il faut rester sérieux dans une église. Bref, à peu près comme dans le film dont le jeu n’est pas l’adaptation. En effet, il ne dispose pas de la licence Warner, mais uniquement de celle de DC Comics. Du coup, des compositions des Japonais de Sunsoft remplacent celles de Danny Elfman, et on ne s’en plaindra pas, puisque les musiques du jeu sont rythmées, entraînantes, stylées. Ce Batman dispose tout simplement d’une bande-son d’exception, qui résonne encore dans nos oreilles des heures après qu’on ait éteint la console.

 

Le petit gros, là, c'est pas Mario qui fait un cosplay, mais bien Batman.

 

Si la musique interpelle immédiatement, on peut en dire autant de l’écran-titre, déformation verticale du logo, tournoyant telle une pièce de monnaie. Cet effet spécial, que l’on retrouvera à chaque début de stage, est le seul du jeu, très sobre graphiquement. Un décor basique pour la profondeur, des plates-formes on ne peut plus carrées, des sprites simple et de petite taille : techniquement, c’est du Super Mario Land. Y compris pour le héros, et ça choque un peu de voir le Dark Knight avec le physique de Passe-Partout. Mais le plaisir de jeu aide à rapidement oublier ce petit détail.

 

En effet, ce Batman sur Game Boy bénéficie d’une jouabilité aux petits oignons. Les sauts sont précis, la vitesse de déplacement est suffisamment rapide pour ne pas frustrer, suffisamment lente pour rester jouable, et aucune inertie pour gêner, ce qui rend le tout très carré. En revanche, la palette de mouvement du Caped Crusader est réduite au minimum : A pour sauter, B pour tirer (uniquement à l’horizontale), la croix pour se déplacer à gauche et à droite, avec la possibilité d’avancer accroupi. Et c’est tout. Ce qui rend le gameplay original, c’est la gestion des bonus, et le level design qui va avec.

 

 Un mauvais saut, et c'est la mort, ou pire, une mauvaise arme...

 

Au début, Batman a un tir peu puissant, qui va tout droit, et ne peut pas avoir qu’une balle à l’écran en simultané. En ramassant l’icône appropriée, il peut augmenter le nombre de projectiles simultanés, jusqu’à neuf, et peut également changer d’arme : outre le tir normal N, la chauve-souris peut avoir, par ordre de puissance, le tir ondulé W, le tir puissant P, le batarang R, et le laser T. Chaque arme a ses avantages et ses inconvénients : le tir ondulé touche plus facilement les ennemis, mais sa trajectoire rend les blocs difficiles à viser. Le batarang est puissant, mais a une portée limitée, et reste longtemps à l’écran, ce qui est gênant par rapport au nombre de projectiles simultanés. Jusque-là, c’est relativement classique, mais il faut rajouter que les bonus d’armement (il en existe d’autres types, mais je vous laisse les découvrir) sont conservés lorsqu’on perd une vie, ou même lorsqu'on utilise un continue. Que le laser T est quasiment indispensable pour finir le jeu, et n’est présent qu’en un seul exemplaire au niveau 2-2. Si vous terminez le deuxième monde sans ce bonus : éteignez la console, vous perdrez moins de temps.

 

Le niveau shmup, aussi original que molasson

 

Précision supplémentaire : le jeu est parsemé de blocs destructibles blancs ou noirs, qui peuvent servir de plates-formes, mais font parfois obstacle. Les bonus se trouvent dans les blocs noirs. Les malus aussi : il existe en effet un item qui baisse le nombre de tirs simultanés, et un autre qui fournit un tir miteux, peu puissant et de très faible portée.

La difficulté dans Batman réside donc dans la gestion des bonus. Une fois qu’on sait lesquels doivent être pris, quels sont les blocs à ne pas détruire, le jeu est une promenade de santé jusqu’au niveau 4-1 compris. À noter que le troisième monde délaisse la plate-forme pour un shoot horizontal qui serait honnête si le bruitage des tirs n’était pas insupportable.

 

Le stage 4-2 marque un véritable saut dans la difficulté

 

Batman est donc un jeu de plate-forme plaisant, qui se distingue par une musique d’exception, une très grande facilité globale… Si on excepte un niveau 4-2 rendu très ardu par un scrolling imposé et un level design sadique, juste imbuvable si on ne dispose pas du bon tir, suivi par un dernier boss assez résistant. Rien qui ne soit insurmontable à force d’apprentissage, mais cette difficulté mal dosée empêche ce Batman Game Boy d’être le grand jeu à la hauteur de sa bande-son.

 

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Télécharger la ROM du jeu, qui est sympa de tout de même

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Article rédigé par tfoth le 18/03/2011
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