The Terminator

(1/2)
Ecran titre
  • Nom : The Terminator
  • Editeur : Virgin
  • Console : Megadrive
  • Année : 1992
  • Genre : Action
















Les adaptations de films à succès en jeux vidéo ne datent pas d'hier. A peu près tous les films qui ont cartonné au box-office ont eu droit à leur avatar vidéoludique, pour le meilleur et pour le pire (ceux qui ont essayé E.T. sur Atari savent de quoi je parle). Cependant, l'adaptation de films plusieurs années après leur sortie est déjà plus rare, bien que compréhensible dans le cas qui nous occupe aujourd'hui : si le succès de Terminator fut immédiat, c'est bien plus tard, et surtout grâce à sa suite, sortie en 1991, qu'il acquit son statut de film culte, et donc son potentiel de machine à brouzoufs.


 Une intro qui donne des frissons...
Si je bouge pas il me verra pas, si je bouge pas...

L'histoire du film, tout le monde la connaît, mais comme il faut un peu meubler,  je vais quand même la résumer : en 1997, les machines ont gagné la guerre contre les humains. Seules quelques poches de résistance subsistent, dirigées par un homme, John Connor. Lorsqu'ils apprennent que les machines ont envoyé un androïde, le T-800, dans le passé pour tuer la mère de John Connor avant que celle-ci ne le mette au monde, ils envoient un des leurs, Kyle Reese, pour la protéger. Le jeu reprend exactement la trame du film et vous met dans la peau de Kyle Reese. Et oui, ce n'est pas aujourd'hui que vous pourrez enfin désouder Sarah Connor.

Le jeu commence dans un futur envahi par les machines. Votre première mission est de faire sauter une base adverse, avant de prendre la machine à remonter le temps. Puis, une fois dans le passé, à vous de retoruver Sarah Connor, de la protéger du T-800 et de créer tout plein de paradoxes temporels. Si au début vous disposez d'un fusil d'assaut très efficace (du moins si vous ne jouez pas en Hard), dans le passé vous devrez vous contenter d'un simple fusil à pompe pour dessouder le Terminator. Heureusement c'est plus que suffisant pour descendre les punks et les flics qui se mettront en travers de votre chemin.


 Les cut scenes sont plutôt réussies.
Bizarrement, tirer dans le bas-ventre des policiers ne les tue pas.

The Terminator propose des graphismes sobres mais très efficaces. Les décors sont réalisés "à l'ancienne", comprenez qu'ils n'offrent pas un grand luxe de détails, mais des lignes épurées et un excellent choix dans les couleurs. Cela dit, le fait que l'action se déroule intégralement de nuit facilitait la tâche des programmeurs, qui n'ont pas eu besoin de piocher dans l'intégralité de la palette de la MD. Le point fort du jeu se situe cependant dans ses scènes intermédiaires qui font le lien entre les différents niveaux et qui sont de toute beauté.

L'animation du personnage principal est très réussie, en particulier le fameux mouvement qu'il effectue lorsqu'il sort son arme de son imperméable. D'ailleurs je suis sûre que vous êtes plus d'un à avoir bavé devant les images de la vidéo Sega montrant ces passages !
Cependant Kyle Reese a bénéficié d'un traitement de faveur, puisque ses ennemis se montrent bien plus raides que lui. C'est peut être normal pour les androïdes, mais ça l'est moins pour les humains. Les musiques sont plutôt réussies, bien qu'assez discrètes, et seule celle du Tech'noir est vraiment marquante.


 Bourrinez le Terminator pour avancer.
I told you I would be back !

La jouabilité est correcte sans être exempte de défauts. On note certains défauts de collision, et l'animation parfaitement décomposée du héros pose problème en certaines circonstances, mais en fait ce n'est pas vraiment gênant. Ce qui l'est, c'est la durée de vie du jeu. D'une part, le jeu n'est pas très difficile. Le premier stage est le plus corsé (surtout en mode Hard), mais ensuite il n'y a pas de vraie difficulté, même si la profusion d'ennemis peut être agaçante. Mais ce qui pose le plus problème, c'est que le jeu est court, très court : quatre niveaux, pas bien longs de surcroît, ce n'est vraiment pas assez.

Les développeurs ont voulu jouer à fond la carte de la fidélité au long-métrage. C'est très louable, mais ça limite grandement le nombre de situations et d'ennemis : un passage dans le futur, puis on atterrit dans la rue, le Tech'noir fait office de Boss Stage, le commissariat et pan ! On se retrouve dans l'usine à affronter le Terminator. Croyez-moi, arriver aussi rapidement à ce qu'on sait être la fin du jeu fait une drôle d'impression. Le jeu se termine donc en un gros quart d'heure, ce qui fait peu pour le prix d'une cartouche standard, vous en conviendrez.


Les commissariats sont étrangement labyrinthiques aux USA...
Un squelette en adamantium, c'est comme un parachute : quand on n'en a pas, on s'écrase !

Faut-il alors brûler The Terminator ? Pas vraiment. D'une part, techniquement il ne brûlera que dans le 2. Ensuite, il faut avouer que l'ambiance du film est particulièrement bien rendue. L'intro, qui reproduit le générique du film, est sublime, les cut-scènes itou, et on passe un vrai bon moment. Et quand on y pense, il aurait été difficile d'ajouter des niveaux supplémentaires sans trahir cette volonté de coller au plus près au film. Il faut se mettre à la place des pauvres hères qui ont payé plein pot à l'époque, et qui n'étaient pas assez fans pour terminer le jeu plusieurs fois. Mais ce problème ne se pose plus aujourd'hui, et cela ne doit donc pas vous dissuader d'essayer ce jeu fort sympathique. Mais court. Bon, je vous aurais prévenu !