Rolling Thunder 2

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Ecran titre
  • Nom : Rolling Thunder 2
  • Editeur : Namco
  • Console : Megadrive
  • Année : 1991
  • Genre : Action/plateformes
  • Joueurs : 1-2 (simultanés)
C'est amusant comme notre perception des choses, et plus particulièrement des jeux, change en vieillissant. Par exemple, quand j'ai eu ma Megadrive, il y avait Altered Beast en bundle. Et bien pour moi, ce jeu était un pur chef d'œuvre, et j'y ai passé 2 mois non-stop. En même temps, je n'avais pas trop le choix puisque c'était mon seul jeu jusqu'à ce que mes parents m'achètent Quackshot.
Bref, je parcourais goulument les magazines de l'époque, d'autant plus impressionnée que je savais (pensais) que je ne pourrais jouer à la plupart des jeux présentés. Ce qui donnait à certains titres une petite aura de mystère.

C'est le cas de Rolling Thunder 2. Présenté comme un très bon jeu lors de sa sortie, les deux pages du test sont encore présentes quelque part au fond de ma mémoire et pourtant je n'ai jamais eu l'idée de lancer la rom. Ce n'est qu'en voyant le jeu sur un vide-grenier qu'il s'est rappelé à mon souvenir, et je me précipitai donc de l'acquérir pour un prix dérisoire, et de l'insérer dans ma console.

 Bon, je vais faire un peu de shopping, moi.
 Et voila ! Un petit pas en arrière dans le noir,
et on ne me voit plus !


A la vision de l'intro et de l'écran-titre, ultra classieux, mes souvenirs d'enfance remontent à la surface, et l'émotion m'étreint. J'appuie donc sur Start, et je choisis mon agent entre Albatros et Leila. Va pour Albatros, de toute façon je doute qu'il y ait une différence.
Et là, fin du rêve éveillé : poulala, que ce n'est pas joli. On est sur Megadrive ? Vous êtes sûrs ? Non parce que, ces décors minimalistes et tout pixellisés, ces sprites pas très bien définis, cette animation raide...on ne dirait pas qu'on est sur la console qui a vu apparaître Alladin. En fait, seuls les sprites des héros (et des panthères) ont été traités avec soin, en particulier leur animation. Côté son, c'est également loin d'être la panacée, avec des musiques aux mélodies certes très agréables mais répétitives, et la désagréable impression que la console a des glaires au fond de son processeur.

Aparté n° 1 : Rolling Thunder, premier du nom

Déjà développé par Namco pour l'arcade en 1986 (soit un an avant Shinobi), le premier Rolling Thunder avait déjà introduit la quasi-totalité des éléments repris par sa suite, à savoir l'ambiance façon James Bond, le choix entre les deux personnages, le gameplay avec les portes, etc. Il ne manque que le mode deux joueurs. Bien que graphiquement sommaire, le jeu se paye le luxe de posséder une meilleure animation que sa suite (surtout en ce qui concerne les ennemis, qui en plus sont rigolos comme tout).


Signe de son succès, Rolling Thunder fut adapté sur Megadrive, NES et la plupart des ordinateurs de l'époque. Oh, et il est très, très difficile.


Le principe donc : Rolling Thunder 2 est un jeu de plateformes/action en 2D, à la Shinobi. Vous devez donc traverser plusieurs niveaux ultra-linéaires et vous débarrasser des sbires qui vous barrent la route en leur tirant dessus. Il est également possible, d'un saut gracile, de monter d'un étage, pour peu que celui-ci soit pourvu d'une rambarde. Votre perso dispose au début de deux points de vie ; une balle ennemie vous tue instantanément, alors que l'explosion d'une grenade ne vous retire qu'une unité d'énergie.
Pour ceux qui se poseraient la question, oui, il y a un scénario. Que je vous laisse le soin de découvrir vous-même, puisqu'il est détaillé tout au long de l'aventure via des cut-scenes.

Ben quoi, il n'y a pas que les femmes qui aiment faire les boutiques !
La déco est sympa, mais l'accueil est déplorable...

Revenons à nos moutons. Les munitions de votre arme sont limitées, mais heureusement la plupart des ennemis meurent après un seul coup de feu. Les deux étages sur lesquels vous progressez sont parsemés de portes. La plupart servent juste d'entrée pour les ennemis, mais d'autres (qui sont marquées d'un panneau), contiennent des munitions et parfois un fusil mitrailleur, à l'efficacité et à la cadence de tir plus importantes que votre beretta. Certaines portes, qui elles ne portent aucun signe distinctif, peuvent contenir des bonus, comme un point de vie (vous démarrez avec deux) ou du temps supplémentaire.

Le principe est donc ultra-classique : aller d'un point A à un point B rapidement, en tuant les ennemis qui se présentent à vous et en ramassant des bonus. Je vous entends baîller, et jusque-là vous n'avez pas tort. Mais alors, qu'est ce qui fait de Rolling Thunder 2 un excellent jeu ? Non, franchement, vous n'avez toujours pas compris ce qui fait la différence dans un jeu ? Vous êtes sur un site d'émulation, où on parle en bien de jeux moches comme tout, et vous ne savez toujours pas ? Pfff, c'est désespérant.

Aparté n°2 : la version arcade.

Avant d'être adapté sur MD (et cette fois-ci seulement sur MD), Rolling Thunder 2 vit le jour en arcade. Si cette version est bien sûr plus réussie techniquement, on se rend compte que la 16-Bits de Sega n'est pas ridicule pour autant. De plus, la version console possède 3 stages supplémentaires.



Oui, voila, je savais que vous alliez trouver : c'est la finesse de son gameplay. Je ne suis en principe pas très fan de ce type de jeu, mais si Rolling Thunder 2 m'a séduite, c'est parce qu'il est exigeant sans pour autant être très difficile, du moins pas avant les derniers niveaux. Bourriner ne sert à rien, sinon à gâcher vos munitions et vous exposer à une mort certaine. Il n'y a pas 36 solutions pour aborder chaque situation ; la disposition des ennemis, des obstacles, des plateformes, des cachettes ne doit rien au hasard, et de fait, votre comportement non plus. De plus, si, au début, ni le temps ni les munitions ne posent problème, vers la fin du jeu il en sera autrement et il faudra être efficace, c'est-à-dire ne pas confondre vitesse et précipitation. La maniabilité qui semblait rigide lors des premières parties s'avère finalement agréable, et on apprend à tirer parti de certaines astuces de jouabilité, comme le fait que le héros devienne invincible quelques instants quand il entre en contact avec un ennemi. De fait, le jeu devient de plus en plus intéressant au fil des niveaux, qui sont plutôt nombreux d'ailleurs.

Pas follement original ce décor...
Il est possible de passer derrière les filets pour éviter les ennemis et leurs balles.

Etant donné qu'une seule balle suffit à vous tuer, qu'en cas de décès on repart d'un check point et que les bonus de vie ne sont pas conservés d'un stage à l'autre, il n'est pas facile de venir à bout du jeu. Pas facile, mais pas infaisable non plus : deux ou trois essais ainsi qu'une bonne dose de sang-froid suffisent à terminer le jeu, et si les moins habiles d'entre vous peuvent toujours utiliser le système de mots de passe (bien fichu d'ailleurs), les vieux briscards tenteront de boucler les deux tours d'une seule traite.

Alors certes, la technique est loin de faire honneur à la Megadrive (bien qu'en définitive cette esthétique colle plutôt bien au jeu), et certains d'entre vous pourront être rebutés par l'austérité du jeu, et son manque d'originalité ; mais je vous conseille quand même de faire un effort et de pousser un peu plus loin, et vous découvrirez un jeu à l'ambiance particulière, à la jouabilité soignée et qui offre un agréable challenge quelque soit votre niveau et qui en plus propose un mode deux joueurs en simultané. Bref, un vrai bon jeu, plus subtil qu'il n'en a l'air, et  typiquement old-school comme on les aime.

Article rédigé par Shenron le 12/09/2007
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