Gynoug

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Ecran titre
  • Nom : Gynoug
  • Editeur : NCS Corp
  • Console : Megadrive
  • Année : 1991
  • Genre : Shoot'em up

I believe I can fly

Un des arguments des segafans dans les années 90, lors de la Guerre des 16 Bits, était que la
ludothèque de la Megadrive s'adressait à un public plus adulte que celle de la Super Nintendo.
Rétrospectivement on se rend compte que ce n'était pas forcément vrai : si on exclut le portage des titres arcade de Sega, le ton était sensiblement le même chez les deux compagnies. Cependant il est vrai qu'au début de sa carrière, la MD nous a apporté des jeux à l'ambiance particulière, parfois assez sombres, ce qui, sans-doute, fut la cause de sa réputation de console plus "mature" (toutes proportions gardées, l'âge moyen des joueurs était bien plus bas à l'époque).

Bon, il faut quand même admettre que souvent c'était un genre que l'éditeur voulait donner au jeu, en créant des boîtes au design travaillé, qui donnaient souvent dans l'heroïc fantasy et qu'on retrouvait rarement dans le jeu, ou alors juste dans l'écran-titre (comparez la jaquette de Onslaught et le jeu lui-même, vous m'en direz des nouvelles). Bref, tout ça pour vous dire que Gynoug est un des rares jeux de l'époque à allier le fond et la forme, la volonté des développeurs et le résultat final.


I'm loving angels instead



Car en fait, Gynoug est typiquement le jeu qui fait un peu déplacé sur console, et qui aurait bien plus eu sa place sur micro, ne serait-ce que par sa thématique : un shoot horizontal où on incarne un ange qui affronte des hordes de monstre dans un monde conjuguant des éléments antiques et modernes, on n'en croise pas souvent sur nos écran de télé.

Pour accomplir votre mission, vous disposez de 2 armes : un tir principal illimité, qui peut prendre trois formes différentes (en éventail, avant/arrière et tout droit) et une arme secondaire, que vous obtenez en ramassant les parchemins laissés par certains ennemis.
Le système d'armes secondaires est assez sympathique : vous disposez de 3 emplacements pour les stocker ;  en appuyant sur A vous sélectionnez la première stockée (il n'est malheureusement pas possible d'en choisir une autre), et vous l'utilisez avec C. Si vous avez stocké 2 ou 3 armes identiques, en appuyant sur A non seulement vos munitions seront plus nombreuses, mais en plus l'arme sera plus puissante.



Rock 'n roll angels bring thine Hard Rock Hallelujah
Demons and angels all in one have arrived

Cette arme bonus peut prendre la forme d'un bouclier, d'un tir multidirectionnel ou encore de tirs annexes (trois fées/anges/déesses tournent autour de vous et tirent). Cet arsenal n'est pas de trop pour affronter les hordes d'ennemis qui vous assaillent. D'ailleurs, "ennemis" est le seul qualificatif possible tant tous les "trucs" qui vous attaquent n'ont rien de commun : mouettes, statues grecques, démons sortant de leur cercueil, petits bonshommes qui vous lancent des roquettes... En fait le seul élément commun à tous ces machins est qu'ils sont extrêmement bizarres.

Et ce n'est rien à côté des boss qui, en plus d'être gigantesques ( à quel point que le décor s'efface à leur apparition pour laisser souffler la console), sont à la fois hideux et magnifiques. Etranges, glauques et parfois répugnants, mais aussi incroyablement stylés et détaillés. Les décors se font plus discrets ; ils sont peu nombreux (seulement six) et pas très détaillés ; par contre nous avons droit à un festival de parallaxes (mention spéciale au parallaxe inversé du dernier stage), de scrollings multidirectionnels et de déformations plus ou moins vomitoires, qui renforcent le malaise -relatif- qui règne. Malheureusement cela manque un peu de variété, et les niveaux semblent parfois bien longs.


 Les Boss sont le point fort de Gynoug ; ils sont énormes,
très détaillés et bien, bien glauques. Raison de plus pour les éclater !

Sorry angel, sorry so...

Mention bien pour le son, car si les bruitages sont une fois de plus quelconques (une habitude sur MD), les musiques compensent largement, avec des thèmes épiques et rythmés qui mettent parfaitement dans l'ambiance.

Et la jouabilité ma bonne dame ? Rien à signaler. Wor se dirige avec aisance, et la difficulté est bien dosée : le jeu est facile comme tout en Easy, se corse sérieusement en Normal et est infernal en Hard. Cependant un élément peut faciliter grandement le jeu : NE RAMASSEZ PAS TOUTES LES PLUMES !!! Au delà de deux ou trois, Wor devient trop rapide et le contrôler de façon précise devient impossible. Et la précision est plus utile que la vitesse pure dans ce jeu, d'autant qu'à l'exception du dernier stage, qui ne laisse aucun répit, le jeu n'offre pas beaucoup de moments de bravoure, à moins de jouer en Hard.


Gynoug est donc un jeu de qualité, ça ne fait aucun doute. Il est cependant très classique dans son gameplay, et il ne fait aucun doute qu'avec un background plus classique, il serait passé relativement inaperçu. Heureusement les petits gars de NTS ont eu la bonne idée de le doter de cette ambiance sombre et un peu glauque qui à la fois le distingue du tout-venant du genre, et lui permet de ne pas souffrir de la comparaison avec les cadors du genre sur la console, comme Thunderforce III.
Note : 15/20

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Article rédigé par Shenron le 05/11/2006
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