The Punisher

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Ecran titre
  • Nom : The Punisher
  • Editeur : Capcom
  • Support : Arcade (CPS-1)
  • Année : 1994
  • Genre : Beat'em all
  • Joueurs  : 1-2 (simultanés)
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Nous sommes en 1994. La vie du CPS-1 touche à sa fin, et tout le monde attend déjà son successeur, le CPS-2, avec à son bord la bombe Super Street Fighter 2. Mais Capcom ne va pas abandonner comme ça le système qui lui a apporté la reconnaissance, l'affection des joueurs et tout un tas de pépettes.
Après l'impressionnant Final Fight et ses sprites gigantesques, le très pop-corn Captain Commando et l'exubérant Cadillacs and Dinosaurs, Capcom adapte à nouveau un comics en beat'em all, mais cette fois-ci s'attaque à un monument du genre : the Punisher.

Bon choix à priori, puisque le pitch s'y prête ; la vendetta d'un ex-flic qui, pour venger le meurtre de sa famille, devient un véritbale vigilante qui va inlassablement traquer les criminels. Mais à la différence des autres super-héros (dont il n'a d'ailleurs pas les pouvoirs),  qui se contentent de remettre les malfrats à la police, le Punisher permet d'économiser l'argent des contribuables en rendant lui-même justice, et en appliquant directement la peine, immuable ; la mort.
Autre différence avec les autres héros de comics : le Punisher sait que son combat est dérisoire, que pour chaque malfaiteur liquidé, un autre prendra sa place. Pas d'idéal à défendre, pas de discours patriotique, juste un homme et sa vengeance.

Lâchez vos armes ou je tire...oh et puis merde !  Ah, le doux craquement des os des ennemis...ou alors je viens de me claquer, je sais pas trop

Vous incarnez donc Franck Castle, alias the Punisher, ou Nick Fury (un autre personnage de Marvel qui rencontra the Punisher à plusieurs reprises) pour traquer et éliminer le Kingpin, chef d'un puissant syndicat du crime qui dirige la ville. Evidemment ce gros lâche se cache (prononcez cette phrase plusieurs fois à voix haute pour améliorer votre élocution), et vous envoie ses sbires pour vous barrer la route.
Pour vous en débarasser, vous disposez de la palette de coups classique de tout beat'em all, mais surtout, surtout, de très nombreuses armes.
Ben oui,  tuer quelqu'un à coups de poing, c'est long et salissant. Alors pourquoi ne pas utiliser une des nombreuses armes qui jonchent les rues ?

En effet, alors que dans les autres jeux du genre, le combat au corps à corps est la règle et l'usage des armes, épisodique, ici c'est complètement l'inverse ; vous passez en effet le plus clair de votre temps une arme à la main, et d'ailleurs vous commencez le jeu avec un pistolet.
Comme tout vigilante et ex-marine qui se mérite, Franck Castle peut utiliser tout et n'importe quoi pour faire son office ; des armes classiques bien sûr, comme un uzi ou une mitrailleuse, mais pas seulement ; vous aurez donc le plaisir de manier des lance-flammes, des marteaux, des haches ou encore (mon arme préférée), une lance. Si vous serez rarement démuni, le sol n'est heureusement pas trop encombré et il est rare de prendre une arme sans le vouloir.

En plus de cet arsenal, vous avez la possibilité de ramasser des grenades, que vous pouvez lancer en sautant et en appuyant sur les deux boutons à la fois, et qui remplacent votre coup spécial quand vous ne possédez plus assez d'énergie pour l'utiliser.

Bon sang, je vous dis qu'on ma déjà retiré l'appendice !  Ah ah, tu as vu, pour moi aussi ça roule !

Encore une fois, Capcom nous offre un tout nouveau style graphique ; les sprites sont bien plus gros que dans les précédents jeux du genre, et les décors bien plus détaillés. Le trait est marqué, et les couleurs sont plus saturées que dans Cadillacs & Dinosaurs. On se croirait vraiment dans un volume du comic book. Pour renforcer cette impression, les coups sont ponctués d'onomatopées et les stages sont entrecoupés de courtes cut-scenes. On note également des détails sympathiques, comme le fait que si vous balancez un sabre, il se plantera dans le sol.
Côté son, rien à redire ; les musiques font très "série policière" et collent bien à l'action, et les bruitages sont plutôt pas mal, avec des impacts bien punchy et des ennemis qui hurlent d'agonie avec un bel entrain.

Je parlais d'ailleurs au début de cet article de la violence et de l'ambiance sombre du comic book. Evidemment, le jeu a été quelque peu édulcoré, mais on est quand même loin d'un Captain Commando, où on coupait les ennemis en deux certes, mais dans la joie et la bonne humeur. Ici, on ne rigole pas. On ressent sans problème la violence des coups, on imagine facilement les balles perforer la chair des ennemis, et le sang (y compris le vôtre) gicle à tout va. L'animation, rapide et assez sèche, accentue également le côté brutal du jeu. Sans oublier le petit sourire sadique qu'affiche en permanence le Punisher, en particulier lorsqu'il pointe le canon de son arme sous la jugulaire d'un ennemi...

Si avec ça je n'obtiens pas un super cliché
pour Voici...
Non pitié, pas le nouvel album de Patrick Fiori !

The Punisher est considéré par beaucoup comme le meilleur beat'em all de tous les temps. Pourquoi ? Pas à cause de ses qualités techniques -réelles, mais dépassées depuis-, de son originalité (proche de zéro), ou de la variété de l'action (idem, en plus il n'y a qu'un personnage jouable). Non, ce qui fait de The Punisher un des fleurons du genre, c'est son gameplay aux petits oignons.
D'abord, la palette de coups est extrêmement complète, à tel point que j'ai du mal à voir ce qu'on aurait pu ajouter de plus. Je ne vais pas tout vous détailler, mais par exemple, si vous empoignez un adversaire, quatre choix s'offrent à vous :
  • Faire un enchaînement classique (qui peut varier selon l'arme que vous possédez)
  • Le balancer sur ses petits copains
  • Sauter et le balancer une fois en l'air
  • Utiliser votre coup spécial, qui change alors.
En tout, vous avez à votre disposition une douzaine de coups différents, ce qui est assez énorme.
Il faut également ajouter à cela une gestion fine des armes : d'une part, elles sont extrêmement variées. Je n'ai pas compté, mais le chiffre de 20 ne me semble pas exagéré. D'autre part, elles sont toutes utiles, c'est à dire plus efficaces que votre enchaînement de base, ne serait-ce que parce qu'un coup envoie valser les malfrats. Enfin, leurs effets sont réalistes, à savoir que deux coups de hache tuent la majorité des adversaires, alors que la batte de baseball nécessite 4 ou 5 coups.

 Come on baby, light my fire ! Décidément, quelqu'un chez Capcom a une dent contre les bidons...

Un mot sur la difficulté : raisonnable, même si un ou deux boss sont très pénibles, une douzaine de crédits et le jeu est plié.

Avec The Punisher, Capcom a démontré son savoir-faire en matière de beat'em all, et sa maîtrise parfaite du CPS-1. On voit avec ce jeu le chemin parcouru depuis Final Fight, et les indéniables progrès effectués. Un exemple que l'on aimerait voir se reproduire plus souvent !


Note : 18/20

Article rédigé par Shenron le 08/07/2009
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