Rayxanber III

(1/1)

Nom : Rayxanber III
Editeur : Data West
Console : PC Engine Super CD Rom²
Année : 1992
Genre : Shoot them up
Nombre de joueurs: 1

 

1992, une année mythique pour tout amateur de shmup, jugez plutot: Thunder Force IV, Gate of Thunder, Axelay, Super Aleste, Gley Lancer, Parodius (Da!), Star Parodia, Last Resort, Viewpoint, Spriggan Mark 2, Truxton 2, Toilet Kids... oui heu non peut être pas celui là. Bref vous avez compris cette année 92 il y avait de quoi se rouler par terre en bavant partout vu l'avalanche de titres exceptionnels qui déferla sur les machines de salon et en arcade. Difficile de se faire une place au milieu de ceux-là sans avoir l'air ridicule, mais que peut donc bien faire Data West, un studio dont le nom semble être une mauvaise blague dirigée vers le célèbre Data East ? Eh bien nous sortir le troisième épisode de leur série au nom à coucher dehors, Rayxanber. Le second opus, également sur PC Engine Super CDrom², malgré une réalisation des plus honnêtes avait vu son CD rom recyclé en frisbee par des joueurs complètement excédés par une difficulté ignoble et hors normes. Revoici donc le cauchemar des possesseurs du super CD rom², alors a-t'il mal choisi son année pour repointer le bout de son nez? 

 
Il faut souvent manoeuvrer serré   Le vaisseau géant, passage obligé dans un shmup

Beau comme un cauchemar

Rappelons que le second épisode accueillait le joueur avec des voix genre bande de potes bourrés qui scandaient à tue-tête le nom du jeu, au contraire Rayxanber III se présente avec un écran titre assez sobre servi par une musique classieuse. Pas de démo tournante, on choisit son niveau de difficulté (normal ou maniac) ou on fait un petit tour dans le sound test et on lance sa partie. La première chose qui frappe, hormis les premiers instants un peu mous du jeu qui nous gratifient d'un fond noir en guise de décor (mais un très très gros et joli sprite de vaisseau mère), c'est l'esthétique du jeu qui se rapproche beaucoup de celle d'un R-Type avec ses décors organiques très fouillés. Rayxanber III est indéniablement une réussite graphique, le niveau de détail est impressionnant tant pour les sprites que les décors. Arpenter les étroits conduits de ces grottes mêlant roche et chair sanguinolente est un véritable plaisir pour les yeux, surtout si vous êtes sensible au style H.R Giger (Alien). Les boss sont énormes affichant moult petits détails et leur design est souvent excellent. Pas de gros ralentissements à signaler non plus, bref visuellement on se situe clairement dans ce qui se fait de mieux sur la console, et ça n'est pas rien quand on connait les références qui font la loi sur PC Engine, Rayxanber III peut se pavaner devant les Winds of Thunder et consorts sans rougir une seule seconde. 

 
Les boss ont une anatomie particulière
  tous les sprites sont très détaillés

Mis à part ça le jeu se présente comme un shoot horizontal mais le scrolling se permet beaucoup de libertés tout au long de la partie. Certains passages se font de gauche à droite, à la manière classique, mais ça scrolle aussi en diagonale, de bas en haut et même vers l'arrière. Il faut donc adapter son positionnement en conséquence et si il y a bien des vagues d'ennemis à détruire le jeu fait également la part belle au pilotage genre créneau millimétré le jour du passage du permis. L'armement ne présente rien de bien dépaysant, un tir frontal non augmentable et trois types d'armes secondaires à ramasser. Ces armes sont orientables pour mieux coller à la physionomie du niveau, mais il faut se décider avant de les ramasser, le power-up tourne sur lui même et il faut s'en saisir au moment où il est tourné dans le sens désiré, une fois celui-ci acquis il n'est plus modifiable à moins de re-ramasser le même bonus.

On peut également calmer tout le monde à grands coups de missiles en maintenant appuyé le bouton de tir de manière à remplir la jauge en bas de l'écran et en le relâchant une fois celle-ci pleine. Choisir l'armement adéquat et utiliser à bon escient l'attaque chargée est la clef pour faire face à toutes les situations. D'autant que parfois du fait du sens du scrolling votre puissance de feu se trouvera fortement diminuée en efficacité si elle est orientée dans une direction peu intéressante. Il faudra aussi utiliser avec adresse l'effet de propulsion, il permet aussi bien de se faufiler rapidement vers sa cible (il faut parfois se placer derrière les boss pour les blesser) et d'esquiver que de se crasher dans le décor comme un gros naze. Attention son utilisation est tout comme les missiles, soumise à une jauge.

 
Et ca bave, et ça dégouline...
  Un niveau de détail étonnant pour de la Pce

 La difficulté et la prise en main, gros points noirs de Rayxanber II, ont été réajustés,le vaisseau ne pose aucun problème de maniabilité, sa vitesse est adaptée au rythme du jeu et même si le challenge reste présent c'est devenu abordable pour le commun des mortels, à condition d'être un peu persévérant. Les boss représentent des ennemis de taille, leur attaques sont parfois vicieuses. On ne croule pas souvent sous les tirs ennemis mais le terrain accidenté complique les choses. Pas impossible, loin de là, mais toujours un peu corsé d'autant que la gestion des vies repose sur un système de check points, quand on meurt on ne réapparait pas instantanément sur le lieu du drame, mais au dernier palier franchi (qui parfois est le début du niveau). Malgré la difficulté le jeu n'est pas extrêmement nerveux l'ambiance n'est pas survoltée, on est loin de la frénésie d'un Thunder Force IV par exemple. Le déroulement est plutôt dans son ensemble calé sur un rythme tranquille, mais attention ça ne veut pas dire que vous allez vous tourner les pouces. 

 
Certains sprites sont très grands
  Piou piou des missiles (oui c'est naze)

 Entre symphonie et boules quies

La bande son quant à elle est à la fois excellente et atroce, si si c'est possible. Commençons par la bonne nouvelle, les musiques enregistrées sur le CD sont de grande qualité, dans un style synthétique, un peu lancinantes mais aussi entrainantes et à fort pouvoir immersif elles collent parfaitement au rythme du jeu. Les différents thèmes sont d'excellente facture, le dernier boss qui mesure plusieurs écrans est accompagné d'un air très doux, avec quelques petits accords au piano, l'effet est superbe et ça change du gros metal enervé souvent de rigueur sur les shoots PC Engine. Yasuhito Saitô, le compositeur, nous a gratifiés d'une BO plutot originale qui mérite le détour. Après ce si joli tableau, si je peux me permettre cette image étant donné qu'on parle de son... voici maintenant la mauvaise nouvelle: les bruitages sont atroces, mixés à fond les ballons et couvrent largement la musique. Un choix assez incompréhensible de la part des développeurs, si le but était de forcer tout le monde à couper le son ou à éteindre sa console après une minute de jeu c'est réussi.

Quiconque tenant un peu à ses tympans prendra d'ailleurs l'une de ces deux mesures radicales. Un terrible gâchis qui ne tient pourtant qu'à peu de choses, quelques décibels de moins sur les ignobles piou piou et prrrr prrr des tirs et explosions et le tout passait en douceur. Il existe tout de même un moyen d'épargner ses nerfs si on joue en émulation, il suffit de baisser la piste des bruitages (le channel PSG) et l'ensemble redevient parfaitement écoutable sans séquelles et on profite enfin pleinement de la bande son et des musiques. Si on joue sur le support original c'est plus compliqué, je vous donne une méthode vue ailleurs, shmup.com pour ne pas les citer: «branchez votre câble RGB sodipeng à la TV et baissez le son de celle-ci de façon à entendre juste un peu les bruitages. Ensuite vous branchez 2 enceintes via le port casque du lecteur CD Rom² (il ne gère que la musique du jeu) et vous réglez le volume de la musique directement sur les enceintes.» 

 
Un niveau que ne renierait pas Irem
  Il faut se faufiler de l'autre côté pour l'abattre


Conclusion
Alors que dire de ce Rayxanber III au final? Eh bien c'est tout simplement un des meilleurs shoot them up de la PC Engine, et sur ce support hautement concurrentiel pour ce type de jeu ça veut tout dire. Des graphismes d'une finesse étonnante, un parti pris esthétique séduisant (enfin il faut aimer le genre quand même), une mécanique de jeu simple et rapide à prendre en main mais très efficace. Peut être un léger manque de rythme par moments mais rien de bien méchant, le challenge est bien là, corsé mais sans excès, les musiques sont très agréables, une très belle BO si on a réussi à surmonter le gros problème des bruitages, mais une fois celui-ci réglé c'est le pied. En revanche si vous n'y parvenez pas, il ne reste plus qu'à pleurer, ça entache sérieusement le plaisir de jeu. Ce désagrément réglé Rayxanber III apparait incontestablement comme un des poids lourds de la console d'Hudson, Gate of Thunder reste indétronable mais on aurait tort de ce priver de ce joli succés de Data West, zigouillez moi vite ces effets sonores de merde et faites-vous plaisir! Arpenter les glauques boyaux rocheux en se laissant bercer par la musique lancinante du jeu devient planant (enfin stressant aussi, on est dans un shoot quand meme!), 1992 est décidément une belle année pour un shooteux*.



Stage cassé, mais le jeu, il marche encore?


* Un shooteux ça ressemble à un boutonneux, ça a les memes lunettes, à peu près autant d'acné mais ça joue qu'aux shoot them up.

Article rédigé par kimuji le 02/09/2009
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