Discussion: [SNES] Soul Blazer
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Vieux 01/12/2007, 10h57   #1
Léon
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Léon sait se tenir
[SNES] Soul Blazer

Jeu : Soul Blazer
Editeur : Enix
Année : 1994
Genre : Action RPG
Machine : Super Nes



"La cupidité d'un seul peut faire sombrer un royaume entier".


Le roi Magridd apprit ce vieil adage (pondu pour l'occasion) à ses dépends lorsque désireux d'accroître sa fortune, il décida de pactiser avec Deathtoll, le dieu du mal en personne. Afin de mener à bien son sombre dessein, le monarque fit enlever le docteur Léo, un éminent inventeur, qu'il contraignit à créer une machine capable d'ouvrir les portes du royaume des ténèbres. S'il avait eu un peu de perspicacité, le roi aurait du savoir que traiter avec les forces occultes n'est jamais dénué de risque : en échange de chaque pièce d'or accordée, Deathtoll exigea l'âme d'une créature vivante et l'ensemble de son œuvre. Petit à petit les six mondes du royaume se vidèrent de leur substance et devinrent des territoires sans vie, nouvellement colonisés par des monstres maléfiques…


Dans le but de réparer cette petite bévue, le Maître des Cieux intima son meilleur disciple, fin guerrier capable de manier épée et sortilèges, de libérer les âmes emprisonnées, et de délivrer les six mondes du joug diabolique. Ce guerrier divin... ben c'est vous ! Et, croyez-moi vous avez du pain sur la planche !


Sur Super NES, Soul Blazer constitue le premier volet de la "Trilogie de Gaïa" de chez Enix (avec Illusion of Time et Terranigma en vf), qui succède au très bon Actraiser. Sorti sur Super Famicom en 1992 sous le titre original Soul Blader, ce n'est qu'en 1994, alors que la Super Nes accusait déjà son âge avancé, q'Ubisoft le distribua en France. La honteuse politique de Nintendo en matière de sortie de jeux avait encore une fois privé l'Hexagone de la riche production ludique nipponne.


Quand aventure rime avec action


Soul Blazer est donc un A-RPG en vue aérienne (à la Zelda quoi !…), au principe un peu particulier. Comme je l'ai mentionné plus haut, votre rôle est de détruire chacune des créatures du mal que vous rencontrerez afin de rendre aux six mondes (la plaine, la forêt, l'océan, la montagne, le laboratoire du docteur Léo et le château du roi Magridd) la vie qui l'habitait jadis. Concrètement, chaque monde se subdivise en deux zones distinctes :


- La zone de village d'abord, véritable désert au début, sert à converser avec les habitants et récolter de précieuses informations au fur et à mesure que vous la reconstruisez.


- La zone de combat qui l'entoure vous oppose, vous et votre fidèle épée, à une profusion d'adversaires sanguinaires, issus de sortes de dalles rougeoyantes, véritables générateurs malfaisants. Une fois tous les monstres d'un même générateur vaincus, ce dernier explose dans un nuage de fumée et laisse au sol un interrupteur que vous devez activer. Appuyer dessus fait alors apparaître un nouvel élément dans la zone de combat (porte, coffre…), ou dans le village (apparition d'un habitant, d'un bâtiment…) assurant ainsi la continuité de votre progression.


Il est ainsi possible de passer régulièrement d'une zone à l'autre au moyen de divers passages ou de systèmes de téléportation. Ce petit jeu se poursuit donc jusqu'à la rencontre d'un boss gardien du monde qu'il vous faudra vaincre avant d'accéder au monde suivant. Bien entendu vos péripéties passeront par l'exploration de nombreux endroits, temples et donjons et la découverte d'ustensiles variés dont il faudra user à bon escient. Pas moins de 8 armures, 8 sortilèges et 8 épées, parsemés de part le royaume ne demanderont qu'à être récupérés. Quant aux ennemis vaincus, leur mort vous apportera des points d'expérience améliorant votre barre d'énergie ainsi que des gemmes alimentant vos attaques magiques, elles-mêmes issues d'une sphère lumineuse tournoyant intempestivement autour de vous. Tout cela durera ainsi jusqu'à la confrontation finale avec Deathtoll.


Du beau, rien que du beau !


Même si Soul Blazer n'est plus tout jeune, Enix avait à l'époque su le réaliser avec soin. Là je vais raconter un peu ma vie, mais un de mes meilleurs potes (Tib la-belle-pièce le bien-nommé) avait réussi à se le procurer en import dans sa version originale l'année de sa sortie. Bien que nous ne comprenions rien au flot de kanjis qui déferlait devant nos yeux, il faut admettre que nous avions rarement vu un jeu aussi beau. Le redécouvrir par le biais de l'émulation me le confirme aujourd'hui : les graphismes sont fins et colorés et sont suffisamment variés pour offrir à chaque monde exploré toute sa spécificité. Plutôt que de proposer des zooms intempestifs à grand renfort de mode 7, Enix a préféré jouer avec succès la carte du raffinement en usant avec légèreté de scrollings différentiels, de déformations subtiles, d'effets de transparence, qui donnent au jeu une esthétique particulière, qui ne sera surpassée que bien plus tard par des Seiken Densetsu III ou Tales of Phantasia.


L'aspect sonore est également impressionnant et les musiques de Soul Blazer, quoique peu nombreuses, constituent de véritables chefs-d'œuvre qui accompagnent à la perfection les scènes concernées. La musique du Main Theme, plusieurs fois déclinée tout au long de la partie, reste indubitablement gravée dans la mémoire à l'instar d'un Zelda ou d'un Chocobo Theme. Rajoutez là-dessus une animation d'excellente facture bien qu'un peu rigide, une maniabilité et une ergonomie générale sans défaut et vous comprendrez que Soul Blazer a tout pour flatter les sens. D'ailleurs cette symbiose entre les différents éléments de réalisation et les finitions impeccables constituent sans contexte le point fort du jeu qui brille par son ambiance singulière à la fois onirique et mélancolique.


L'histoire aborde, elle, essentiellement le thème de la vie qui reprend ses droits sur la destruction et s'articule autour du personnage du docteur Léo : dans chacun des mondes que vous traversez et que vous recréez, vous rencontrez ses proches qui vous en apprendrons sur leur existence personnelle et sur les agissements du scientifique et de son souverain.


Côté gameplay je le disais, le concept original concède au jeu un dynamisme naturel et une ambiance éthérée qui lui sont propres. Quelques petits défauts demeurent néanmoins. Tout d'abord, le principe des ennemis à détruire et des interrupteurs à activer lui donne un aspect légèrement répétitif, heureusement compensé par la variété des graphismes. On garde cependant tout au long de l'histoire la vague impression de suivre linéairement un énorme jeu de piste qui offre en définitive peu de liberté, peu de place à d'éventuelles sous-quêtes, ou à des personnages charismatiques auxquels on pourrait s'attacher. Le scénario traite de sujets variés comme l'intervention du divin, la cupidité, la mélancolie du temps qui passe ou la réincarnation, mais de façon peu approfondie. L'aventure est également relativement facile et très courte puisqu'il faut compter entre 10 et 15 heures pour en venir à bout. Nous sommes ici bien loin de Zelda III qui à la même époque en proposait facilement une quarantaine ! Tout cela fait de Soul Blazer un jeu à la durée de vie limitée et lui octroie une légère superficialité que seules l'excellente réalisation et l'ambiance permettent d'oublier.


Conclusion


Bien que manquant un peu de profondeur, Soul Blazer reste donc un jeu simple et dynamique à l'atmosphère suave et nostalgique qui exploite à merveille le potentiel technique de la Super Famicom dès ses débuts en 1992. Sorti hélas trop tard en France, il est alors plutôt passé inaperçu, à une époque où la Super Nes n'ayant plus rien à prouver, entamait sa pente descendante tandis qu'une certaine PSX pointait le bout de son nez.


LES PLUS :

- Réalisation visuelle très soignée.
- Musiques magnifiques.
- Ambiance particulière et dynamique.

LES MOINS :

- Durée de jeu courte.
- Principe de jeu original mais trop dirigiste.


LES NOTES :

- Graphismes : 17.5/20
- Son : 17/20
- Animation : 14/20
- Maniabilité : 15/20
- Intérêt (coeff. 2) : 15/20

- Note finale : 15.58/20


Léon

Dernière modification par Léon ; 01/12/2007 à 12h21.
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