Actraiser

(1/1)
Titre : Actraiser
Console : SNES
Année : 1990 (Jp) 1993 (Eu)
Genre : Action/simulation de construction
Editeur : Enix

 
Qu'il est bon d'être Dieu...

Alors que la Super Nes est encore toute fraîche dans nos salons, elle en est au stade où elle apprend à maîtriser ses propres caractéristiques. Cela n'est pas pour nous déplaire ! L'action/plateformes 2D est son principal dada, et chaque nouveau jeu du genre pondu par la 16 bits devient une découverte vidéoludique. Sauver le monde était déjà notre pain quotidien sur 8 bits, mais Actraiser nous offrira une liberté de mouvement et d'action exploitée avec brio...

Enix, déjà réputé pour sa saga Dragon Quest, a prouveé sa valeur de créateur d'émotions sur le petit écran. Arrive alors dans les rayons, une mystérieuse boîte bleue sur fond d'éclair : Actraiser est désormais prêt à nous livrer tout ses secrets. Annoncé comme une valeur sûre du jeu d'action, une curieuse rumeur court à son sujet. Après avoir sauvé le monde, il va falloir le reconstruire...

Oui, c'est moi.. Maître Vince. Hahaha comment j'me la pète !

Une forêt pas très accueillante...


 
Oui, j'ai fait un B.E.P. option Dieu, pas vous ?

Vous y incarnez... Dieu. Rien que ça. Réveillé d'un profond sommeil, un curieux petit ange, qui se révèlera être votre plus précieux allié dans cette aventure, vous explique le chaos qui règne sur le monde. Tanzra, un cruel démon, a asservi tout les pays, semant désespoir et désolation derrière lui. Les gens, désemparés, prient. C'est vous qu'ils prient. Vous vous devez d'intervenir pour protéger ces gens, il faut qu'ils aient de nouveau foi en vous. De votre palais, le Sky Palace, vous devrez parcourir le monde entier afin d'y éliminer la vermine libérée par Tanzra.

L'histoire, bien que classique, vous laisse deviner que vos pouvoirs de dieu ont étés bloqués par la magie noire de Tanzra. Il va donc falloir retrouver vos forces perdues. Mais avant, vous prenez connaissance du monde, grâce à la possibilité de vous déplacer sur la carte à bord du Sky Palace, un peu comme s’il s'agissait de votre vaisseau. Différentes régions s'offrent alors à vous, chacune ayant leurs propres caractéristiques géographiques. Votre Sky Palace survole actuellement une vaste plaine, dénommée Fillmore. Intrigué, vous demandez conseil à l'ange, qui vous explique que c'est par là qu'il va falloir débuter votre aventure. Décidé à mettre un terme aux agissements des monstres, c'est ainsi que commence le premier niveau...
 

Pas de repos pour les seigneurs ! Au suivant !

Mais que je suis beau en statue...


 

Est-ce que comme je suis Dieu, j'ai droit a une réduc' au McDo ?

Le niveau sur la carte du monde est représenté par un cercle de pierres. L'animation pour s'y rendre est de toute beauté, utilisant le mode-7 à gogo ! Un effet de zoom tournoyant mixé avec une mystérieuse mélodie annonçant le début des hostilités, à tel point qu'on en aurait presque l'impression que le cercle de pierres nous aspire droit dans le jeu. Comme introduction dans l'ambiance, on ne pouvait rêver mieux.

Dés les premières secondes, c'est l'extase. La musique nous scotche la manette aux mains. Une petite boule de lumière, descendant tout droit du Sky Palace, vient donner vie à une statue, représentant un guerrier divin. Il s'agit de votre représentation physique dans le monde blessé des vivants. Armé de votre épée sacrée, les premiers monstres vous font déjà face. Evoluant dans une vaste forêt, on est frappé par l'animation du héros. Que ce soit dans les déplacements ou les coups de lame, avec des poses de combat particulièrement charismatiques.

Ben voyons ! Toujours quand je suis aux toilettes...

Y a toujours un Merlin machin qui traîne dans le coin

 

Pffff !! Même pas, y m'ont fait payer mon McBacon au prix fort, ces raclures ! La prochaine fois j'les sauverai pas, na !

Une première impression donc qui fait naître une petite flamme dans nos petits neuils émerveillés, alors que la musique ne cesse de nous faire progresser dans le niveau par son exceptionnel entrain, où chaque bonne note aura sa place. Arrive alors le 1er boss...

Maintenant que vous avez pacifié le coin, il va falloir le reconstruire. C'est là que la découverte de la phase de gestion commence. Vous vous retrouvez en vue aérienne, face à un temple humain entouré de routes. Votre ange vous rejoint et vous félicite pour votre succès. Il est à vos ordres pour la reconstruction, et prêt à défendre vos gens contre les monstres qui rôdent encore dans les parages. Des monstres alors que j'ai terminé le niveau ? Voilà qui me cache encore des choses... D'arc et de flèches, éliminez ces monstres volants émergeant d'antres maudits qui tenteront de capturer vos gens, pénalisant ainsi l'expansion de la cité.

Ah bah ça serait une bonne chose, ouais ! Si seulement ça pouvait être pareil pour notre monde a nous....

Shiryu ?!! Bon sang qu'est-ce que t'a encore fumé ?? Juré j'ai pas touché a ta Shunrei !!

 

Mais mouarf.. chuis Dieu et j'dépasse à peine le smic !! Heureusement que je sauve pas le monde pour le fric ! Que même le camion a pizzas y fait plus que moi !!!

L'interface change alors de celle du Sky Palace. Vous vous rendez compte que vous pouvez diriger les directions des routes, donnant aux gens les endroits où ils pourront construire leurs maisons. Mais aussi le pouvoir de contrôler les éléments, vous donnant possibilité d'influer sur votre environnement. Des gadgets plutôt utiles dont vous apprendrez à utiliser à leur juste valeur selon le problème rencontré, vos gens sauront vous remercier.

Rapidement, les premières cabanes voient le jour, faisant grimper le niveau de population. Tandis que vous observez la ville qui s'agrandit, vos gens se civiliseront peu à peu jusqu'à pouvoir éliminer les antres maudits des monstres qui les menacent, à condition que vous les y emmeniez.

Chaque pays est unique, jouant sur ses particularités géographiques, et il sera utile de manipuler vos pouvoirs avec précaution si l'on veut aider nos braves gens à retrouver une vie saine, sous l'œil bienveillant de l'ange.

Bon sang c'est pas moi qui fallait appeler pour ce niveau... mais SG-1 !!

On est quand même content quand on a cet écran en face de soi

 

Avec tout le mal que j'me donne, le premier qui jette un papier par terre il aura affaire à moi !!

Mais Actraiser, ce n'est pas seulement un savant mélange de deux styles de jeu complètement différents. C'est aussi un immense savoir faire d'Enix, qui une fois de plus vient lécher le lobe de l'oreille du joueur, qui se laisse séduire et en redemande, et se surprend de passion pour l'évolution du monde qu'il aura lui-même à sauver.

Quand je parle de passion lors des phases de construction, je ne parle pas uniquement de déplacer une bande de pixels pour construire des abris-bus ! Mais on finit par se sentir impliqué par leur bien-être, et cela crée un réel plaisir que de voir ces petites villes se développer avec notre aide, pour se transformer en capitales autonomes, grâce aux efforts du joueur.

De même il existe une certaine proximité entre les pays qui participera grandement à l'affection du joueur pour ses gens, comme des petites choses toutes bêtes, comme amener  un objet d'un pays pour l'offrir à un autre, et ainsi l'aider à surmonter une difficulté, ou l'aider à progresser dans son niveau de civilisation, devient presque une affaire de famille entre le joueur et son peuple. Là repose un énorme intérêt de cet excellent titre.

Petite surprise lorsque vous croyez avoir fini le jeu : retapez-vous tous les boss ! Et avec le sourire...

Il en as pas l'air, mais il est très docile ! Jetez-lui une pelote de laine et vous verrez bien !

 

En bref :

- les graphismes : Si le niveau graphique des différents niveaux d'action est plutôt réussi, avec un certain souci du détail et une recherche du décor en profondeur, on ne peut pas en dire autant de celui de la phase de reconstruction, qui se limite à parcourir un terrain vert. Une lacune qui saura se faire pardonner avec le développement des villes plutôt intéressant.

- bande son : Les musiques de ce jeu placent la barre très haut. Tant celles des niveaux d'action sont pour la plupart différentes, et se joignent avec succès au style de niveau qu'elles accompagnent, tant la musique de la phase de construction, certes toujours la même et répétitive, a le mérite de ne pas irriter l'oreille. Pari gagné !

- durée de vie : Si les niveaux ne sont pas particulièrement longs à terminer, la durée de vie énorme de ce jeu dépend énormément des phases de construction, où l'exploitation maximale d'un pays demande un certain temps, et où le niveau de construction de la population influe sur le chiffre. Ca peut paraître bête comme ça, mais regarder des pixels blancs construire des maisons peut tenir en haleine plus longtemps qu'on ne le croit. Les plus téméraires prendront le temps de voir leurs cités se développer au maximum de leur capacité. Sans parler bien sûr des secrets que renferme chaque pays qu'il va falloir découvrir.

- maniabilité : Le héros est dans l'ensemble agréable à diriger. Les phases de plateformes ne seront donc pas spécialement casse-tête à franchir. Les mouvements de l'ange restent simplistes : haut, bas, gauche, droite, tirer, ce qui ma foi suffit à la tâche.

- au final : 16/20
Actraiser s'est imposé comme étant un incontournable de la console, d'une part en ayant réussi le difficile pari de mélanger deux genres complètement différents tout en restant du début à la fin dans le même contexte scénaristique, et d'autre part en nous servant de magnifiques phases de combats, avec des boss très variés et une difficulté croissante. Bravo Enix !!

Réagir sur le forum

Article rédigé par VinceGaiden le 26/07/2009
2001-2024 Planet Emulation