Illusion of Time

(1/1)

Nom : Illusion of Time
Editeur : Enix
Console : Super Nintendo
Année : 1993
Genre : Action RPG

Mmmmh, aucune illusion dans ce jeu et en plus ça ne parle absolument pas du temps... Pas grave, Illusion of Time est un jeu d'action-aventure très largement sous-estimé. Essayons de remédier un peu à cette injustice en lui redonnant la place qui lui revient, au moins sur Planetemu.

 

Paul, 9 ans, débute son ordalie vers l'age adulte. Bon... Ca ne l'empêchera pas de changer de forme pour kicker some ass comme on dit...
Quoi, c'est ça le monde ?...

Nous voici donc avec l'ami Paul. Il a perdu son père au cours d'une expédition il y a un peu plus d'un an et vit depuis chez ses grand-parents où la notion de danger se résume à la cuisine particulière de sa grand mère.
Cette paisible existence bascule néanmoins le jour où il reçoit une missive royale lui ordonnant de se rendre au château afin de remettre la bague Azur. Ne possédant aucune bague, il part au château pour en savoir plus mais, loin de lui expliquer, le roi s'emporte dès qu'il réalise que Paul vient les mains vides et le fait jeter au cachot...

C'est en tentant de s'en échapper qu'il rencontrera son destin. L'esprit de la planète, Gaia, lui apparaîtra et sans vraiment lui en dire beaucoup lui offrira déjà la possibilité de se métamorphoser en Chrysaor, un chevalier noir qui ne rigole pas trop. Voilà une des principales idées du jeu, les donjons sont remplis de pièges et de mécanismes nous demandant de changer de forme pour utiliser les compétences des uns et des autres. On aura trois formes possibles : Paul, Chrysaor le chevalier et Liquefia la guerrière ultime qui arrivera par contre très tard dans l'aventure.

L'ambiance d'Illusion of Time est réellement particulière. Nous avons bien un RPG qui nous offre une quête à remplir pour sauver la planète mais nous avons également un héros qui n'a pas encore dix ans à l'opposé du héros classique. Il a une vie tout à fait normale pour son âge avant que les évènements ne s'enchaînent et sa vision du monde changera au fil de son voyage. Il passera de la vision en noir et blanc de l'enfance aux nuances de gris, rencontrant l'esclavage, la famine mais également nombre de héros du quotidien œuvrant modestement pour changer les choses.

Les déplacements à l'extérieur des villes et donjons se font sur une vilaine carte en mode 7 Le premier boss
... Ah ouais. Ils se sont bien foutus de ma gueule les Bisounours

Ainsi, pour beaucoup, ce jeu est particulièrement enfantin. Et à dire vrai, ils n'ont pas entièrement tort. Mais regardons l'idée du jeu : il nous conte l'évolution d'un enfant confronté au changement de sa vision du monde. Comment ne pas narrer le jeu avec des yeux d'enfants dans ces conditions ? Cet aspect n'est d'ailleurs présent que dans la forme. Dans le fond, comme je disais plus haut, Paul va tout de même être confronté à la famine et à l'esclavage. Ce sont des thèmes qui paraissent assez adultes pour un RPG lorsque généralement les ennemis s'y bornent à être de vilains monstres très méchants...

Et puis nous sommes dans un RPG de chez Enix et nous allons très vite nous rendre compte de leur griffe : l'univers est très immersif. Le background va s'installer petit à petit. Le monde est menacé : une comète approche de la Terre et elle ne vient pas exaucer des vœux. Elle passe tous les 800 ans près de nous et d'après les écrits, les résultats ont été catastrophiques à chaque fois, la comète influençant de façon maléfique l'évolution de tout être vivant.

Bien, arrêtons un peu ce test pour nous pencher sur cette comète. Nous sommes entre personnes curieuses et intelligentes alors essayons d'approfondir un peu la chose... La lumière de la comète semble capable d'accélérer dramatiquement le processus d'évolution. On pourrait donc en conclure que la comète est très fortement radioactive déclenchant ainsi des mutations en cascades. Si cette hypothèse est la bonne, beaucoup d'individus mourraient mais les survivants formeraient une variante fortement modifiée de l'espèce. Par contre, dans le jeu on insiste à plusieurs reprises sur le fait que ces modifications sont maléfiques. Difficile à expliquer mais la solution est peut-être à chercher du côté du cinéma avec des métrages tels que "La colline a des yeux". De toute façon, tout ça est signé, c'est évidemment des tests d'une énième arme secrète américaine tout comme les crops circles ou la disparition des dinosaures...
Note : on me dit dans mon oreillette que ça peut aussi n'être qu'un scénario... Mouais, la vérité est ailleurs de toute façon.

Paul et Flora à la dérive depuis des semaines cherchent une raison de continuer A quoi servent les dessins de Nazca ?
 

Techniquement, on est pas loin du sans faute. Les graphismes sont colorés et agréables. On est en 1993 et pour l'instant les RPG se résument à Final Fantasy 5 et la comparaison purement technique entre les deux est à la limite du comique. L'animation est simplement irréprochable avec de nombreux éléments animés et pas un seul ralentissement rencontré pendant tout le jeu. La musique, elle, bien qu'agréable n'est pas inoubliable et constitue la partie technique la plus faible de l'ensemble.
Le gameplay lui est le plus intéressant grâce à quelques petites idées bien pensées. Tout d'abord les métamorphoses déjà abordées plus haut, en plus de ça, chaque avatar apprendra de nouvelles aptitudes au fil du jeu. Paul pourra faire des glissades, Chrysaor lancer des boules de feu et Liquefia traverser les sols.
Autre idée intéressante : le système d'expérience. On ne gagne pas de point pour chaque mort mais on gagne un power-up à chaque fois qu'on vide une salle de tous ses monstres. Il y en a 3 différents : vitalité, force et défense. Ainsi le levelling est totalement inexistant, ce qui est un argument de poids pour tous les joueurs de RPG qui, comme moi, sont fatigués de perdre leur temps à tuer des monstres à la chaine.
Mention spéciale pour les dialogues, d'un excellent niveau en général, qui ont en plus le bon goût d'être en français. A noter aussi la fin qui en plus d'être ouverte en n'imposant aucun jugement de valeur a un ton mélancolique agréablement original.

Les dialogues sont en général d'un excellent niveau Une fin au ton inhabituel pour un jeu définitivement particulier
Note : 13/20

Illusion of Time a été, comme je disais en intro, beaucoup sous-estimé. Alors oui, le héros très jeune rend le jeu quelque peu enfantin. Il ne nous en raconte pas moins sa double quête l'emportant à la fois vers la fin de l'enfance et la sauvegarde de la planète. Si vous accrochez un tant soit peu au concept, explorer un monde dépaysant et proche du notre au fond, à la fois magnifique et sordide, accompagnez Paul se forgeant lui-même dans une quête l'emmenant dans des dizaines de lieux chargés mystiquement au travers d'un jeu d'action RPG excellent autant techniquement que sur le gameplay...

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Les plus
Les moins

+ Technique excellente
+ Métamorphoses du héros
+ Double quête
+ Textes très bien écrits
+ AUCUN levelling nécessaire

- Extrêmement dirigiste
- Vaguement enfantin sur la forme

 

Article rédigé par Shinobi le 01/08/2007
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