INDIANA JONES ET LA DERNIERE CROISADE

(1/1)

 

 

Nom : Indiana Jones et La Dernière Croisade

Machine : Atari ST/Amiga

Editeur : LucasFilm

Année : 1989

Genre : Aventure familiale

 

Et si je vous fredonnais un air, sauriez-vous le reconnaître ? Hmmm ? Les ravages de la Nouvelle Star Academy sont terribles de nos jours mais essayons tout de même :

♫ TIN-TIN-TIN-TIIIIIIIIIIIIN TIN-TIN-TIIIIIIIIN TIN-TIN-TIN-TIIIIIIIIIIIIN TIN-TIN-TIN-TIN-TIN… ♫

Vous avez reconnu ? Et oui, cet air est désormais connu de tous, c'est bien le thème d'Indiana Jones. Ceux qui avaient répondu « Le Pont De La Rivière Kwaï » sont priés de sauter par la fenêtre...

 

 

La fameuse scène du musée.

 

Indiana Jones. Une légende des années 80. Trois films, trois cartons au niveau mondial et largement mérités. Action, aventure, intrigue, recherche d'objets sacrés comme on a tous voulu le faire étant gamin, et énormément d'humour. Un cocktail détonnant qui sauva Harrison Ford du goulag Star Wars dans lequel tant d'acteurs sont encore prisonniers à l'heure actuelle. Alors que Spielberg n'arrive plus à pondre un seul bon film depuis plus de dix ans, le voilà qu'il songe à nous ressortir une suite de l'ami Indiana avant 2010. Il serait temps, le dernier date de 1989 et Han Solo commence à ne pas être très frais, même s'il ne fait pas son âge.

 

Sur le bouclier, la carte complète.

 

En 1989, le troisième Indiana Jones sortait : La Dernière Croisade. Après l'arche d'alliance et les pierres sacrées indiennes, on revenait à cette bonne vieille mythologie chrétienne si riche en histoires abracadabrantesques. Passons sur les détails pour se concentrer sur l'intrigue : Indy doit retrouver le Saint Graal, la coupe du Christ censée donner la vie éternelle à quiconque boira dedans, et par la même occasion, son père parti avant lui dans le même but. Notons que papa Jones était joué par l'immense Sean Connery, rôle qui lui permettait de casser un peu son personnage d'agent secret qui lui collera à la peau toute sa vie.

 

Fosse septique bouchée ?  Appellez Indy !...

 

Quand on a entre les mains une licence aussi fameuse et juteuse que celle d'Indy, on peut sortir tout et n'importe quoi, ça se vendra. Mais attention non plus à ne pas trop sortir de daubes infâmes, cela pourrait ternir le produit. Après avoir regardé la solvabilité des acheteurs de licences, LucasFilms vérifiaient le résultat final, de la même manière que Di$ney le fait depuis des lustres. Et bien souvent, ils les produisent eux-mêmes, on est jamais si bien servi que par soi-même ! La preuve avec ce jeu d'aventure reprenant entièrement le film et réalisé par la boîte de George Lucas : LucasFilm Games. Notons que deux jeux sur ce film sortit au même moment, celui-ci et un « arcade game » produit par US Gold et plutôt raté.

 

Le problème dans Indy est que Spielberg a rendu les nazis presque sympathiques...

 

Laissons tomber les programmeurs aux bras cassés de US Gold pour nous concentrer sur le jeu d'aventure des usines LucasFilm. Il fut produit et réalisé par les mêmes personnes qui pondirent quelques années plus tôt le jeu mythique Maniac Mansion. On ne change pas une équipe qui gagne et ils reprirent leur moteur de jeu, le fameux SCUMM, pour Indy. A savoir un écran, un personnage principal, un décor et des actions à faire en cliquant sur des mots-clés. « ramasser papier », « aller tunnel », « ouvrir porte », « tabasser sale gamine »…

 

Bonne question papa...

 

Le jeu se révèle de suite très vaste et une sensation de liberté vous étreint. On fait ce qu'on veut. On remarquera les nouveautés, comme par exemple de devoir choisir une phrase dans un choix de plusieurs afin de répondre à quelqu'un. Attention, cela peut influer sur le résultat ! Et impossible de passer sous silence les phases d'action du jeu, comme l'entraînement de boxe au début, les bastons avec les gardes nazis ou le pilotage du biplan.

 

Indy sans son fouet, c'est comme Sarkozy sans ses talonnettes...

 

Les graphismes sont très jolis. C'est fou ce qu'on peut faire avec seulement 16 couleurs quand on a un peu de talent ! Côté animation, il y a eu du progrès depuis Maniac Mansion. Même si ce dernier était très bon, on notait quelques petites choses comme le scrolling qui était légèrement saccadé ou les personnages qui possédait peu de mouvements (ils grimpaient aux échelles sans les bras !) Avec Indy, on se lâche et on assiste de véritables petits dessins animés. Lors de la scène où il casse une dalle dans la bibliothèque à Venise, il regarde à droite et à gauche, sort de sa poche le piquet en métal (grande poche…), et commence son travail de démolition. Notons également les finalités des gags comme le chapeau qui reste en l'air quelques secondes lorsque Indiana Jones tombe. Tout cela est très bien animé, décomposé avec soin et irrésistible. Indy est fidèle à lui-même, un peu empoté sur les bords, ne réfléchissant pas vraiment aux conséquences de ce qu'il va faire. Un maladroit habile. Le son est comme pour toutes les autres productions de LucasFilm : hyper limité ! Ne vous attendez pas à des prouesses là-dessus, c'est digne d'un 8bits, et encore. Les musiques vous accompagnant parfois, comme celle du labyrinthe des catacombes, peuvent parfois être assez pénibles car répétitives et très basiques. D'autant plus qu'elles étaient inutiles. Mais qu'importe, la richesse du jeu est telle qu'on ne le remarque même pas.

 

Scène de baston.

 

Contrairement aux autres aventures de LucasFilm, réputées pour leur difficulté monstrueuse, Indiana Jones peut être terminé sans avoir besoin de la solution. Il faudra se creuser la cervelle tout de même car certaines énigmes sont particulièrement tordues et faire de nombreux essais mais c'est jouable. Le fait d'avoir vu le film peut aider évidemment mais ne croyez pas que connaître par cœur vous permettra de finir le jeu en une heure, loin de là ! Les programmeurs ont ajouté pas mal de choses inédites. On pestera beaucoup devant l'épreuve musicale des crânes, où il faut reproduire une mélodie à partir d'une série de notes de musique. Si vous avez séché vous cours de musique au collège, vous pourriez bien vous arrêter ici. La partie du château sera la plus longue et la plus difficile. Remarquez que, lorsque vous aurez retrouvé Henry, le père d'Indy, vous évoluerez en binôme. On retrouve là une des facettes de Maniac Mansion, avec deux personnages à utiliser suivant la situation.

 

Henry se rend utile.

 

L'ambiance est à l'humour et les références aux deux premiers Indiana Jones sont nombreuses. On remarquera par exemple, dans le carnet d'Indy qui servira de protection au jeu au début, les deux numéros de téléphone biffés de Willie et Marion, les héroïnes des deux premiers films. Le mauvais goût de Maniac Mansion est ici absent mais on note du comique de répétition (Indy puis Marcus tout trempés) et de l'absurde, comme lorsque Indy vous regarde après quelque chose d'inattendu ou de vraiment stupide. Lorsqu'il se rhabille en Indy, on entend le thème phare en quelques notes et Indy se demande ce qu'est-ce cette musique… Si vous sonnez un soldat allemand, des swastikas tourneront autour de sa tête au lieu d'étoiles.

 

L'épreuve des crânes musicaux. Mieux vaut connaître le solfège...

 

Comme pour les jeux d'aventures précédents de LucasFilm, tout a été traduit en français mais on notera quand même des coquilles, en particulier sur les accents. Dans le côté négatif, on pourra citer le fait que le jeu tienne sur six disquettes et donc que les changements de disques seront très fréquents. Mais c'était le prix à payer pour un jeu aussi long et formidable alors ne nous plaignons pas de trop quand même.

 

Le pénible labyrinthe dans le Zeppelin...

 

Indiana Jones Et La Dernière Croisade est une véritable réussite à tous les points de vue, on en a vraiment pour son argent. Evidemment, le faire avec la solution sous les yeux est tentant mais c'est aussi se priver d'un tas de gags, de situations et de pièces à visiter que seul le hasard peut offrir. Quasiment vingt ans après, ce jeu d'aventure n'a pas pris une ride et est toujours aussi jouissif à jouer. Superbe !

 

Note : 18/20

 

SM


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Article rédigé par SM le 10/04/2007
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