Air Gallet

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Ecran titre
  • Nom : Air Gallet
  • Editeur : Banpresto/Gazelle
  • Console : Arcade
  • Année : 1996
  • Genre : Shoot bâtard
Si les années 80 furent des années fastes pour les shoots horizontaux, avec l'apparition de classiques comme Darius ou R-Type, la décennie suivante fut sans aucun doute celle des shoots verticaux. Toaplan fut un acteur important du genre depuis la fin des années 80 (souvenez-vous, Twin Cobra, gnifique !), avant de fermer ses portes en 1993. Mais dans le domaine des jeux video comme ailleurs, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme comme dirait Lavoisier, et les programmeurs de Toaplan ne tardèrent pas à monter ou rejoindre d'autres studios. Parmi ceux-ci on retrouve les célèbres Raizing et Cave, ainsi que Gazelle, qui a créé Air Gallet, en association avec Banpresto. Entre parenthèses, Gazelle est aussi responsable d'un beat'em all avec Sailor Moon (tout à fait potable soit dit en passant).

Le premier boss est une navette spatiale, dont le décollage est particulièrement impressionnant.
 Un peu de répit. N'oubliez pas de détruire les bâtiments pour récolter des bonus.

Air Gallet est un shoot vertical de facture classique, qui nous place dans un contexte semi-réaliste. Comprenez par là qu'il n'y aura pas de monstres ni de voyages dans l'espace, mais seulement des appareils classiques (hélicos, tanks), et seuls les boss sortent un peu de l'ordinaire. D'ailleurs l'intro pseudo-animée à la Top Gun, plutôt réussie, met assez bien dans l'ambiance. Le scénario étant comme d'habitude aux abonnés absents, on peut supposer qu'un dictateur plutôt mégalo a décidé de conquérir le monde ou quelque chose comme ça. De toute façon on s'en fiche, l'essentiel est de transformer les ennemis en tas de tôles incandescents.

Pour cela, vous disposez d'un arsenal assez peu conséquent, jugez plutôt :

Le Tir Principal : vous disposez de quatres armes,
qui se différencient au niveau de leur puissance et leur portée
Fire : large étendue, puissance moyenne
Missile : étendue moyenne, plutôt puissant
Search : Un tir multidirectionnel ridiculement faible.
Laser : très puissant
mais étroit
    La Smart Bomb : vous n'en possédez aucune au début du jeu, il faut les ramasser
  
Bleue : une grosse explosion bien puissante. Mais elle vous protège très peu des tirs ennemis
Verte : un genre de bombe à fragmentation. Elle est peu puissante mais très couvrante

Premier constat : cela peut sembler hallucinant pour un shoot de 1996, mais il n'y a pas d'arme secondaire ! On se croirait revenu au temps du bon vieux Raiden. Deuxième constat, mais il faut jouer pour s'en rendre compte : votre tir est super faible. C'est bien simple, même le menu fretin résiste un peu, même en puissance max (sauf si vous avez le laser). Si vous avez le malheur d'avoir récupéré le tir Search, vous pouvez numéroter vos abattis car la plupart des ennemis auront traversé l'écran sans que vous ne puissiez les abattre. Autre anachronisme : lorsque vous vous faites tuer, votre arsenal repart de zéro. Rien, nada, peau de balle. On n'avait pas vu ça depuis, quoi...Raiden encore ?
On est donc en terrain connu : Air Gallet s'annonce comme un shoot vertical classique.


Oui, mais... si votre armement fait assez old school, ce n'est pas le cas des ennemis : ils sont très rapides, en tout cas bien plus que le fer à repasser qui vous sert de vaisseau, et plutôt vicieux : leur technique préférée est de vous foncer dessus à deux ou trois et de tirer à bout portant. Faute d'une vitesse suffisante, on se fait donc tirer comme un lapin. L'alternative ? Eviter les ennemis plutôt que de les traquer. Pas très fun et assez frustrant : les premières parties sont un calvaire, on passe son temps à mourir sans rien voir venir et on balance le pad de rage.

Attaquer un porte-avions surarmé avec un tir aussi minable, c'est vraiment du suicide.
Le dernier boss est superbe. Les plus attentifs d'entre vous auront remarqué que je viens de mourir. Encore.

Et puis non, ce serait trop dommage. Le jeu est trop beau, l'animation trop soignée (avec moult zooms et parallaxes), pour abandonner. Même l'ambiance sonore est excellente, malgré des musiques quelconques : les explosions et les nombreuses voix digits devaient sûrement attirer du peuple en salle, on se croirait dans Top Gun. Bref, on persévère. On apprend à ne pas foncer aveuglément sur les power-up (assez nombreux de toute façon), à slalomer entre les ennemis...et à se faire lamentablement exploser par les boss. Parce que là, rien n'y fait, leurs tirs sont vraiment trop rapides. Et le jeu passe de "pénible" à "pas mal".

Mais juste pas mal, pas plus. Car en fait le problème c'est qu'il est un peu le cul entre deux chaises, quelquepart entre le shoot old-school et le manic. On sent que les programmeurs ont voulu suivre la mode du moment mais n'ont pas appréhendé les exigences du gameplay propres aux manic shooters, d'où ce jeu un peu bâtard.

C'est dommage, car sans ce déséquilibre dans le gameplay, et malgré un background très classique, Air Gallet avait tout pour devenir un grand jeu. Or il s'avère être juste correct, et encore, avec de la persévérance. Dommage.


Note : 13/20
Article rédigé par Shenron le 25/11/2006