Michael Jackson's Moonwalker

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Ecran titre


            Nom :
Michael Jackson's Moonwalker
            Editeur :
Sega
            Console :
Megadrive / Master System
            Année :
1990
            Genre :
Plateforme

Avant de parler du jeu Moonwalker, il me semble opportun d'évoquer le film duquel il est tiré. Réalisé en 1988 par Jerry Kramer et Jim Blashfield (ne cherchez pas, il n'ont quasiment fait que ça), Michael Jackson's : Moonwalker est un film hybride, à mi-chemin entre le clip et le long métrage. Tout à la gloire de son interprète principal, il incarne à merveille le culte de la personnalité qu'a provoqué le chanteur dans la deuxième moitié des années 80. Car si maintenant Bambi a toujours de très nombreux fans, sa popularité est sans commune mesure avec celle de l'époque. A ce sujet je tiens à rappeler aux plus jeunes d'entre vous que Michael Jackson n'a pas toujours ressemblé au fils caché de E.T. et ****** (insérez le nom de votre prof de maths ici), qu'il a un jour possédé un véritable visage et que, de surcroit, chacune de ses chansons était un classique instantané.




Moonwalker, donc, est un mélange de clips et d'extraits de concerts avec de vrais morceaux de cinéma dedans, dans lesquels l'artiste, pourvu de pouvoirs extraordinaires, doit délivrer des enfants (déjà !) des mains de l'infâme Mister Big (interprété par Joe Pesci, cherchez l'erreur). Il doit donc affronter ses sbires, et chaque "affrontement" est prétexte à chanter et danser.
Evidemment le scénario ne casse pas trois pattes à un canard, mais il faut bien avouer que, pour peu que l'on aime l'artiste et qu'on soit assez bien disposé, ce film se laisse regarder et propose de sympathiques chorégraphies. En tout cas il m'a laissé un bon souvenir (ce qui ne veut pas dire grand chose étant donné que j'avais 9 ans et que depuis j'ai réussi à regarder Spiceworld en entier sans dormir/vomir/me suicider).

Normalement c'est le moment où, ami lecteur,  tu commences à te demander à quel moment je vais daigner commencer à parler du jeu, on est sur un site de jeux video après tout et si tu voulais lire des critiques écrites par des gens qui ne connaissent rien au cinéma tu achèterais les Inrocks bordel de merde. Et moi de te répondre, espèce de malpoli, que si j'ai pas envie de parler du jeu et ben j'en parlerai pas, et que même si je veux je peux pondre trois pages sur la fermentation du lait de yack en Mongolie que personne n'aurait rien à y redire (mouahahah).

Tous les coups de Michael sont des pas de danse.
 Tudieu, ces aigrefins vêtus de vestes de cuir ont une attitude peu avenante.

Enfin bref. Moonwalker, le jeu, est logiquement basé sur le scénario du film, et vous incarnez Michael qui doit délivrer tout plein de petites n'enfants enlevés par les hommes de main de Mr.Big. Mais avant de délivrer les enfants, il faudra les retrouver, car les vilains pas beaux les ont cachés un peu partout dans le décor : buissons, coffres de voitures, égouts et j'en passe. Evidemment votre mission ne sera pas une promenade de santé puisque les niveaux sont infestés par les vilains en question. Et là attention, on entre dans le temple des clichés, où les mafieux portent des costumes italiens et des panamas, où les loubards portent des blousons noirs et claquent des doigts en mâchant du chewing gum, et où les zombies avancent les bras tendus et ont des vêtements en lambeaux. Et n'oublions pas les femmes de petite vertu dont vous devrez repousser les assiduités, afin d'aller retrouver des petites filles...

La version Master System
L'adaptation sur la 8 Bits de Sega est une petite réussite, aussi bien techniquement qu'au niveau du gameplay. La graphismes et l'animation sont réussis, la musique se tient et la jouabilité est bonne. De plus la difficulté est plus importante que sur MD, car les enfants ne redonnent pas d'énergie et les ennemis sont plus agressifs.

Pour venir à bout de ces adversaires, vous pouvez soit bêtement leur taper dessus, soit, et c'est bien plus groovy, utiliser vos super-pouvoirs. Car oui, Michael Jackson a des super pouvoirs ; il peut tourner sur lui-même super vite (waow), lancer son chapeau (dingue), et surtout, grâce à son charisme inimitable, entraîner tous ses adversaires dans une chorégraphie qui va les épuiser (mais pas Michael, parce que Michael c'est le roi de la pop). Mais attention, toutes ces actions entament votre barre de vie, et vous ne pourrez déclencher la Wonderful Michael Dancing Attack (le nom est de moi) qu'avec votre barre remplie au moins aux deux tiers. Et si vous ratez votre coup, vous serez bien dans la mouise pour terminer le niveau. Heureusement que chaque enfant retrouvé vous redonne de la vie.

Ces passages chorégraphiés font tout le sel du jeu.
 Et beh, ça ne se bouscule pas au portillon...

Bon, j'ai l'air de me moquer mais en fait tout ceci rend plutôt bien. L'animation de Michael est très bonne, on reconnait sans mal sa démarche caractéristique et chaque action est prétexte à un petit pas de danse très bien retranscrit. De plus, les phases de danse "collective", avec une chanson propre à chaque niveau, sont fun et très sympa à voir. Par contre, il semble que toute l'attention des programmeurs se soit portée sur l'animation, car les décors sont assez pauvres en détails comme en couleurs. L'ambiance est assurée par les thèmes musicaux, qui sont évidememment des chansons de Michael Jackson, et même la jouabilité est correcte, même si on loue les programmeurs de ne pas avoir inséré des phases de pure plateforme.

Quand je vous dis qu'on nage en plein cliché...
Il faut avouer que l'animation est soignée.

En fait, Moonwalker serait un bon jeu s'il n'était pas totalement dénué du moindre intérêt. Evidemment ce que je viens de dire ressemble énormément à une lapalissade, mais c'est pourtant vrai, car si la technique tient la route, pour le reste... Franchement, rechercher des petites morveuses en tapant sur des ennemis mollassons comme tout n'est déjà pas bien palpitant, mais si je vous dis qu'en plus le jeu est d'une facilité déconcertante, même en mode Hard (à l'exception du dernier stage qui est au contraire assez horripilant) et que la probabilité que vous y reveniez une fois terminé est égale à celle que le blanchiment de la peau de la star soit 100% naturel... Enfin, si le pad ne vous tombe pas des mains avant, tant le jeu est pauvre dans son concept.

Reste de chouettes graphismes, de bonne musiques et un indéniable capital sympathie. Assurément pas assez pour justifier l'achat à l'époque, mais suffisant pour se laisser tenter à une petite partie, histoire de se redonner l'envie d'écouter "Thriller". Et là vous en aurez pour votre argent.

Note : 11/20
Article rédigé par Shenron le 31/03/2006