Super Double Dragon

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  • Nom : Super Double Dragon
  • Editeur : Tradewest / Technos japan
    Console : Super Nintendo
  • Année : 1992
  • Nombre de joueurs: 1 à 2
  • Genre : Beat 'em all

Super Double Dragon est l'archétype même du jeu d'arcade comme on l'aime : prenez un pote , un frère  une soeur ou quelqu'un que vous séquestrez, vissez lui la manette numéro deux entre les mains (ben oui, pas la numéro 1, faut quand même lui faire comprendre qui c'est le boss ) et préparez vous pour des heures de fous rire en assouvissant cette pulsion violente qui sommeille en nous tous, ce désir profond de liberté... la liberté de taper sur des gens pour un vague motif bienfaiteur.

Enfin un moyen de combler ce manque de reconnaissance de la société qui vous méprise tant, semble ignorer votre existence, et de vos parents qui vous ont nommé Gaylord ou Berthold pour les plus malchanceux d'entre vous. Ou Soizic si vous êtes une fille.

Vous l'aurez compris, c'est l'essence même du jeu, qui est sans doute le meilleur beat'em all de la console avant même Final Fight 3 ; avancer dans les rues, hôtels, temples, forêts et aéroports mal famés d'une ville quelconque et prendre tous les délinquants qui passent pour les jeter les uns sur les autres, leur dévisser la nuque avec des coups de pieds retournés, leur décrocher la mâchoire avec des pains surpuissants.

Comme ça, à froid, direct, parce que vous êtes un killer, un vrai, qui maîtrise une large palette de coups assassins allant du middle kick, high kick , retourné, punch, uppercut au coup de pied volant "hélicoptère".

Le CO-OP: le boulet avec son ensemble jean rose, c'est le malchanceux player 2.

Je me souviens qu'à l'epoque, en 97 je crois, (oui j'étais un miséreux, moi et mon grand frère on a découvert les 16bits qu'en 96, parcequ'enfin on avait les 800 francs àclaquer dans une SNES), nous avons passé vraiment beaucoup de temps dessus, chaque soir après les cours pendant des mois.

En général on commençait par Mortal Kombat 2 pour vraiment bien s'énerver et se provoquer, et quand l'un de nous deux gagnait un peu trop souvent, l'autre se mettait à ne plus rien dire, les doigts hystériquement crispés sur la manette, à devenir rouge et à avoir des pulsions meurtrières qui lui faisaient battre une grosse veine sur la tempe. L'ambiance devenant tendue, il arrivait souvent que l'on décide de se faire un "bon èsdédé" (SuperDoubleDragon) en coop pour se reconcentrer, surtout ne pas se taper dessus en fait comme trop souvent, et finir la soirée dans une crise de larmes. (Purée, quand je pense qu'on avait 12 et 16 ans à l'époque...)

Donc on choisissait le mode, "A" quand on etait pas trop frustrés de nos journées respectives, et "B" quand on avait quand même encore un peu envie de se titiller et de chercher la baston avant d'aller bouffer. Ah, le mode "B". Le mode "B", c'etait le mode où on jouait certes en coop comme en mode "A", mais où on pouvait aussi se foutre sur la tronche en même temps. Et bien sûr, il y en avait toujours un des deux pour subrepticement glisser un kick dans le dos de l'autre "par accident" en plein milieu d'une baston générale ou nous étions entourés de ninjas, lanceurs de couteau et autres karateka avec bandana de kamikaze sur le front.

"Excuse, j'ai pas fait exprès" il me disait, sans me regarder et tout en fixant l'ecran de télé.

"Ouais pas de problème" je lui répondais, sans le regarder moi non plus, feignant de ne pas avoir noté que c'etait quand même la quatrieme fois qu'il me mettait "accidentellement" un gros coup dans la gueule en plein milieu de la mêlée sans aucune raison...

Nous poursuivions donc notre partie, arrivions à un boss, mon frère n'avait plus beaucoup de vie dans sa barre d'energie, et alors qu'il se bat seul contre le boss pendant que je repousse un type qui essaye de me hacher avec ses sabres, je me rapproche de lui et lui colle a mon tour un énorme pain dans la tête projetant son corps sans vie sur le sol, lui faisant perdre son continue, et bien sûr, son calme, le tout couvert par le râle agonisant de son perso.

Vous vous douterez bien que mon frère avait le droit de me marrave "accidentellement" dans le jeu, un sourire au coin des lèvres, mais que quand moi je le faisais "je le prenais pour un con" et que donc je méritais une mandale, des insultes, des menaces, mais pas virtuelles cette fois ci.

Il mettait sur Pause, me fixait les yeux injectés de sang , on s'insultait, et quand l'un ou l'autre finissait par sortir l'ultime menace de mort, on partait dans notre piaule sour le regard navré de notre mère, on mangeait, faisions nos devoirs, et puis plus tard les esprits assagis, nous y retournions et cette fois ci , nous étions les meilleurs frères du monde, nous avions une tâche à accomplir pour le bien de l'humanité, pour l'honneur, pour la loyauté, bref il fallait finir le jeu avant d'aller se pieuter.

Prout! oops

Return of Double Dragon: version japonaise de SDD, avec un niveau supplémentaire sur la fin mais malheureusement trop facile comparé à SDD.

Super Double Dragon n'est pas un jeu à la durée de vie quasi illimitée par hasard. C'est parce que bien que basique dans sa conception ,avec ses graphismes très "premiers jeux Super Nes" simplets voire grossiers et ses couleures criardes, il propose néanmoins un gameplay béton, une prise en main des deux héros optimale.

Comprenez par là que tout simplement, on prend du plaisir à sortir les coups de façon naturelle, à coller des mandales défoulantes et à enchaîner des combinaisons variées et toujours très simples à éxecuter.

La difficulté du jeu est elle aussi optimisée de sorte que le jeu ne soit jamais ni trop dur, ni trop facile ; les ennemis qui vous entourent vous forcent à vous déplacer pour prendre du recul et éviter leurs coups, vous devez apprécier la distance qui les sépare de vous pour placer le mouvement le plus approprié ; soit un pain, soit un kick, soit un block ou une prise que vous pourrez éventuellement ensuite faire suivre d'une projection sur les abrutis qui gravitent autour de vous (ou sur votre pote, frère, soeur ou personne que vous séquestrez en mode "B"). Tout cela s'éxecute si simplement malgré la diversité des actions possibles que très vite on ressent un véritable plaisir jouissif à calculer l'enchainement que l'on va faire subir à nos adversaires.

Tout au long des 5 niveaux que compte le jeu, vous aurez à rester concentré(es) pour perdre un minimum de vies et de continues et avoir une chance de finir le jeu.

Au même titre que certains jeux de l'epoque comme Batman NES et Gameboy, ou encore les Castevania sur NES et SNES, Super Double Dragon bénéficie d'une bande son tout bonnement excellente et très typée années 90 avec de grosses basses et des lignes mélodiques au synthé chaudes collant parfaitement à la baston et qui resteront gravées dans votre tête, notamment la musique du générique de fin du jeu.

Les bruitages des coups sont biens rendus et claquent bien, ajoutant encore de la pêche aux tartes que l'on donne et qui sont par ailleurs très bien mis en valeur par les animations fluides et travaillées de tous les personnages du jeu. Ces derniers sont relativement assez variés et bénéficient tous de leur propre style de combat.

Vous pourrez aussi saisir certaines armes (couteaux, boomerang, nunchaku, batons, rochers) voire même interragir avec certains décors (le dojo et le punching ball/sac de frappe!) mais malheureusement ces passages sont trop courts mais c'est peut être aussi ce qui les rend si jouissifs.

 

Vous l'aurez compris, Super Double Dragon est une soupe qu'on ne se lasse jamais de boire. Tous les ingrédients ont bon goût, ca coule facilement dans la gorge et en plus ça fait du bien, et je ne peux que vous recommander d'y jouer en ému avec zsnes 1.42 sur zbattle pour rencontrer d'autres gens et vous fritter dans la joie et la bonne humeur.

Le meilleur Double Dragon sur console 16 bits, et de loin.

 

 

  Note : 9/10

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Article rédigé par Trashfrog le 17/04/2006