Rush'n Attack

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Rush'n Attack

Titre : Rush'n Attack

Année : 1987

Genre : Action

Console : NES

Editeur : Konami

 

 

Une lame affûtée

La Guerre Froide, une sale période, ouais. Entre la course a l'armement (ou la course à lequel allait avoir la plus grosse... bombe) et propagandes dans tout les sens, n'empêche y avait grave de quoi flipper !! En tout cas, qu'on ait frôlé le désastre nucléaire mondial ou pas, cela n'a pas empêché les diverses industries du loisirs et divertissements de s'en inspirer comme des cochons en proposant un sacré paquet de films par exemple, montrant sous différents aspects les tensions et enjeux qui pouvaient régner à l'époque.

Faut dire que d'un côté, c'était une sacrée mine d'or, cette Guerre Froide, entre des tas de bombes toutes plus grosses les uns que les autres, un incessant jeu de cache-cache entre services de renseignements, et vraies-fausses déclarations de guerre, y avait vraiment de quoi alimenter des tas de films et de jeux pour un paquet d'années.

Et Konami ne déroge pas à la règle. S'inspirant de la menace grandissante que représentait la Russie et son arsenal nucléaire pour le monde occidental, Konami va alors nous proposer de répandre la démocratie made-in USA dans cet obscur et démoniaque pays qu'est la Russie. Mesdemoiselles, Mesdames et Messieurs, main sur le coeur je vous prie, et c'est partit pour Communist-Land pour les Rush'n Attack !!

Au moins, l'ordre est clair Les canons russes braqués sur les cibles prioritaires des USA : le McDo et le KFC en ligne de mire !!

 

Deux lames affûtées

Pour le point culture, il faut savoir que Rush'n Attack ne vint pas au monde en l'état. Il faut d'abord tourner les yeux du côté de l'arcade, comme d'habitude, pour découvrir en 1985 un certain Green Beret, qui proposait au joueur d'incarner un commando des fameux Bérets Verts, et armé uniquement d'un couteau, de traverser cette contrée hostile qu'étais la Russie pour libérer des otages. Ce fût un franc succès, car dans cet océan de jeux d'action où les gros bras se trimbalaient très souvent des gros guns, le fait de ne faire jouer le joueur que au corps-à-corps (du moins pour l'essentiel de la partie car il y avait bien des armes en munitions limitées à récupérer) fut une surprise.

Deux ans plus tard, donc en 1987, et après déjà moultes adaptations sur consoles de salon, c'est au tour de la NES d'accueillir son adaptation. Dans le fond, la formule reste la même. Dans la forme, y a quand même des différences qui mine de rien, vont creuser un certain écart entre les deux versions.

Même jeu donc, oui et non. L'arcade a la solide réputation d'avoir toujours les meilleures version des jeux lorsque plus tard ils sont adaptatés sur consoles, eh bien ce n'est pas toujours le cas. Surtout que dans le cas présent, on parle d'1/ un jeu Konami, de 2/ de 1987, et de 3/ une adaptation sur NES. Et comme on le sait tous, Konami fut l'un des acteurs majeurs de la console, et en 1987, la firme japonaise nous avait déjà régalés de sacrés belles perles. Partant d'un succès confirmé d'arcade, il ne restait plus qu'à rester fidèle en leur habituel talent pour nous concocter une adaptation aux petits oignons.

Des tourelles !! Descendez un peu de vos perchoirs, qu'on rigole !! Des soldats volants avec un jet-pack. Qu'ils en profitent, ils ne voleront plus longtemps...

 

La distance, c'est pour les tapettes

Rush'n Attack est un jeu d'action dans la plus pure tradition du genre où l'ont dirige notre petit soldat en vue classique de côté, que l'ont peut qualifier de "Die'n Retry", un peu à la façon Contra et de son style bien à lui,  le "Run'n Gun", qui veut qu'au moindre touché, c'est une vie de perdue, et le joueur recommence le niveau du début. Le problème, c'est que déjà... là où dans ce genre de jeu, y a justement un gun, à la place on va avoir un couteau. Sans pousser le bouchon jusqu'à appeler donc ce jeu un  "Run'n Cut", bien qu'après tout ce soit un peu le cas, on va rester dans le Die'n Retry, genre dans lequel il rentre si bien. Touché, t'es mort, si t'es pas content, c'est pareil.

L'histoire en revanche sera légèrement différente. Dans l'original sur arcade, il s'agissait de délivrer des otages. Sur NES il n'en est rien. Sur NES, on en a rien à foutre, des otages, en revanche il s'agira d'aller détruire l'arme secrète des Russes : leur bombe atomique. Rien que ça. Et au couteau s'il vous plait !!

En effet, la particularité du jeu est d'imposer au joueur une arme de base que de premier abord on pourra trouver curieux : le couteau. Il est quand même rare de jouer à un jeu de guerre avec un couteau comme arme principale, là où d'habitude, c'est un gun gros comme ça *écarte les mains le plus possible* qu'on donne au joueur pour lui permettre de dézinguer le moindre moche d'en face dès l'apparition de son orteil à l'écran.

Le joueur va donc devoir s'adapter a ce style de jeu quasi-exclusivement au corps-à-corps, là où il serait plutôt habitué à de la distance, et où le couteau est bien souvent une sorte d'attaque spéciale lorsque l'ennemi arrive par miracle devant lui et lui permet de s'en débarasser d'un coup de schlass' bien placé. Orignale est donc l'idée de nous envoyer au front avec... la bite et le couteau, c'est le cas de le dire et on pourrait presque croire que l'expression fut inventée par un fan du jeu.

les bergers-allemands : taillez-les, ou faites-vous croquer les grenadiers : bien à l'aise dans leurs magnifiques karts avec des ailes

 

Couteau d'cuisine, couteau d'salle à manger !!

Mais ils ont pensé à tout, chez Konami. Car si en tant que soldat allié victime de la crise économique, vous partez certes au combat avec un couteau, mais aussi avec les yeux pour pleurer !! Parce que dans le camp d'en face, par contre, y a encore assez de sous pour acheter des armes ! Bon ok, là où faut pas non plus trop déconner, c'est que tous les soldats n'en sont pas équipés, car la plupart se contenteront de courir en traversant l'écran sans même vous voir.

D'autres, plus énergiques mais tout aussi pauvres, disons que pour eux le budget est passé dans des cours d'arts-martiaux avec Boris Norris (le Chuck local), vous donneront un coup de pied sauté lorsqu'ils arriveront sur vous. Faites donc de même, sautez-lui dessus et coupez-le en deux. Sinon, il est aussi possible de tout simplement l'évité et continuant son chemin, le paure bougre vous sautera alors par-dessus, et vous en resterez là !

De toutes façons, tout les différents soldats sont identifiés par des codes couleurs (rouge pour les sauteurs, jaune pour les tireurs...), donc du premier coup d'oeil, vous identifierez facilement qui fais quoi. Attention, car une erreur de diagnostic pourra rapidement vous être fatal !

D'autres encore seront donc armés et n'hésiterons pas à s'en servir contre vous, telle la pourriture démocratique que vous êtes. Diverses armes seront utilisées contre vous, comme les classiques pistolets et mitraillettes, ou d'autres plus vicieux qui vous tireront carrément au mortier. Sachez donc observer l'écran et éviter les tirs de tout ces malodorants communistes !!

C'est Boris Norris lui-même qui m'a appris ce coup !! en haut ou en bas, vous ne serez jamais tranquille !!

 

Le corps-à-corps, ça, c'est pour les VRAIS !!

Mais les armes, ce n'est pas non plus que pour les ennemis, car sur votre parcours, vous rencontrerez des ennemis bonus qui à leur mort, vous feront un petit cadeau, il s'agira soit d'une arme, soit d'une étoile d'une dizaine de secondes d'invincibilité. Comme armes, vous pourrez trouver un pistolet que vous pourrez vous servir une quinzaine de secondes (une petite musique se déclenchera pour l'occasion pour vous le rappeler), 3 grenades, ou encore un lance-roquettes, qui ne vous autorisera que 3 tirs. Donc sachez utiliser correctement ces munitions, car dans un monde où la plupart des soldats n'ont même pas de quoi se payer une pétoire, je vous raconte même pas le prix des roquettes et des grenades !!

Vous croiserez aussi sur votre route plusieurs champs de mines. Ce sont des obstacles que vous ne pouvez malheureusement ramasser, mais vous pouvez en revanche facilement les détruire avec une grenade ou un tir de roquette. Là encore, observez bien les ennemis aux alentours, car il ne sera pas anodain de se retrouver piégé entre un sauteur, un tireur et une mine.

Il est à noter que dans l'original sur arcade, l'arme que l'on ramassait le plus fréquemment était un lance-flammes, qui aura totalement disparu dans cette version NES. C'est que eh oh... faudrait pas trop nous faciliter la tâche non plus !!

Un peu de tir ne fera pas de mal à personne... en tout cas pas à moi ! Une bonne roquette pour dégager la route

 

- Excusez-moi vous auriez l'heure ?

- Non, par contre, j'ai un couteau !! *schlasssss*

- *eurgh...*

D'un point de vue technique, la console a prouvé qu'elle peut mieux faire. Elle aura aussi fait pire, mais dans le cas présent, aucune prouesse technique n'est vraiment réalisée. Les décors, si ils ne sont pas spécialement bluffants, restent néanmoins suffisament détaillés et variés pour créer une réelle immersion. Variés, car chaque niveau aura vraiment sa propre identité, et fera que le joueur aura une vraie impression de progression, en traversant des bases militaires, des docks portuaires avec des sous-marins en fond, des pistes d'attérissage, pour finir en beauté dans la base secrète des Russes où est assemblé l'arme atomique, avec de magnifiques Migs, les avions de chasse soviétique, en arrière-plan, le tout faisant évoluer le joueur sur 5 niveaux pas franchement très longs en eux-même, mais qui ne manqueront pas de donner du fil à retordre au joueur.

Le joueur sera relativement libre d'avancer selon son envie, grâce a système de progression par étages, qui veut que durant toute la partie, le joueur trouvera bon nombre d'échelles qui lui permettront d'accéder a l'étage du dessus, le laissant ainsi libre de progresser à sa guise, ou de ne pas louper des ennemis bonus, si toutefois il l'aura repéré avant.

Musicalement parlant, c'est une belle réussite. Les thèmes sont plein d'entrain, et accompagnent agréablement le joueur durant toute l'aventure en lui versant de la chantilly dans les oreilles. Les quelques jingles de l'original arcade sont non seulement repris en fleurant bon l'excellence-même, mais en plus, là où sur arcade, il faut le dire, ça manquait cruellement d'ambiance musicale, sur NES, tout les niveaux sont merveilleusement bien meublés, ne laissant en aucune manière la place a l'ennui. Du très bon boulot pour de très bonnes pistes musicales !

Mais le petit détail qui fait toujours son petit effet, c'est que ce soit sur Green Beret ou Rush'n Attack, chaque fin de niveau est conclu par une reprise de l'hymne d'un pays -accessoirement membre de l'OTAN- (on reconnaitra facilement les hymnes de la France et des Etats-Unis) pour faire comprendre que la démocratie occidentale prend le pas sur la barbarie communiste.

Attention les mines !! Satanés parachutistes à tirer dans tout les sens !!

 

Deux coups de couteau pour le prix d'un

Rush'n Attack est un titre relativement connu comme étant d'une difficulté reconnue. La faute principalement a l'absence totale d'énergie, donc comme dis plus haut, touché-t'es-mourut. En même temps, c'est très réaliste comme système !! Parce que c'est quoi ces jeux de guerre où on se prend des tas de balles et où on continue d'avancer ? Quand on se fait tirer dessus, on meurs, point. De même que quand un soldat normal vous marche sur les pieds, on meurs aussi. Dans d'atroces souffrances.

Donc oui, ce titre représente un certain challenge, et les game over risquent de s'enchainer a une vitesse folle jusqu'à ce que le joueur ne finisse par connaître par coeur les cartes, savoir qu'à tel endroit un tireur va arriver, l'emplacement des mines et des ennemis bonus, etc etc etc... et ce n'est que lorsque vous serez devenus le rusher ultime que vous pourrez espérer traverser les niveaux de Rush'n Attack dans un état de sereineté buddhiste. Car c'est pas les crises de nerfs qui vont manquer, je vous le dis !! Entre les sauteurs qui font qu'en voulant en finir un peu vite, on finit par attérir sur une mine, ou encore en se baissant pour éviter un tir et qu'on se relève sur un sauteur qu'on avait pas vu... j'peux vous dire que les niveaux, vous allez les recommencer un paquet de fois !!

Petite note de fin sur le mode 2 joueurs. Le fameux mode 2 joueurs, qui dans bien des cas, révèle le vrai potentiel d'un jeu. Ici, si ce n'est pas foncièrement le cas, dans le sens où seul, le jeu est déjà bien assez amusant, et donne constamment envie au joueur de continuer, disons simplement qu'à 2, toutes ces sentations se retrouvent doublées. Le concept notamment des étages dans les niveaux prend au passage tout son sens, dans la mesure où chaque joueur va traverser le niveau chacun sur son étage, et ainsi se répartir parfaitement les ennemis et la zone de jeu, sans se marcher sur les rangers en s'insultant parce que l'un a voler des ennemis, ou une arme a l'autre. Testé et approuvé...

 heureusement que ces avions restent au sol !!  Le monde libre compte sur vous pour le sauver à coups de roquettes !!

 

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Les Plus Les Moins

+ sensations arcade a la maison

+ musiques

+ ambiance générale

+ mode 2 joueurs

+ difficulté croissante

- relativement court

- difficulté parfois frustrante

- boss de fin ridicule...

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Article rédigé par VinceGaiden le 24/10/2013
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