Les ninjas sur Sega Master System

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Les ninjas sont une valeur sure du jeu vidéo et aussi d'une catégorie de films épouvantables adulés par des gens qui regardent ça pour se marrer au début et finissent par aimer ça au premier degré, allant même jusqu'à faire les Cash Converters en famille le dimanche pour en trouver en K7 vidéo. Quelle belle sortie éducative pour les enfants !... Reconnaissons que ces guerriers de l'ombre ont tout pour eux et ne peuvent que susciter l'admiration. Maîtrise incroyable, as du combat à mains nues, à l'arme blanche, vitesse surhumaine, mystérieux, sans peur et sans pitié. Un véritable rêve pour adolescents et autres attardés ! Au Japon, leur berceau, on les aime aussi et on trouve tout un tas de jeux sur eux sur la plupart des machines. Gros plan sur les ninjas version Sega Master System.


THE NINJA

 

Premier jeu du genre sur SMS, il se révèle particulièrement simple dans sa forme, forme qui sera réutilisée ensuite dans Secret Commando ou Aztec Adventure pour ne citer que ceux-là et qui doit tout au célébrissime jeu Commando de Capcom.

The Ninja est on ne peut plus bateau. Une vue du dessus, on marche comme un crabe dans des décors en 2D, on lance ses shurikens, on tue ses ennemis, on collecte des parchemins qui augmentent ses capacités et l'on arrive devant le boss de fin. Hum...

 

Graphismes moches et vides...

Pluie de rochers.

 

The Ninja n'est pas facile du tout à jouer. Comme dans Secret Commando, les ennemis ont tendance à courir plus vite que vous sans parler de leurs armes qui vont au double de votre vitesse. On esquive mais c'est loin d'être suffisant. Le second niveau a un scrolling en fausse 3D, à la Zaxxon, un peu de variété mais c'est bien peu. Le reste est une suite de trucs déjà vus.

On se marre quand même devant certains détails, comme les rochers, qui sont en réalité des ninjas et qui tombent le masque quand vous vous en approchez. On pense aux premiers tomes du manga Dragon Ball, lorsque Gokû, encore gamin et brun à l'époque, se frittait à un ninja ringard. On peut également disparaître et réapparaître plus loin, comme un bon ninja... ou le vaisseau d'Asteroid !!!

 

L'attaque des sangliers mutants...

Le boss vous a explosé...

 

Un jeu primaire et qui a très mal vieilli mais qui fut l'un des tous premiers à sortir sur SMS aussi. Faut pas trop en demander.


SHINOBI

 

L'un des jeux phares de Sega. On exploite encore la licence aujourd'hui, c'est dire. Combien de pièces a-t-on glissé dans la machine, que ce soit dans une salle d'arcade ou un bistro crasseux de banlieue, pour y jouer ? Je le finissais avec 5 balles en 1988. Que de souvenirs !

La version SMS fut la première à sortir alors que le jeu d'arcade continuait de faire des ravages. Même si l'original n'avait rien d'extraordinaire côté prouesses techniques, on se doutait bien que la SMS ne pourrait pas rendre les mêmes graphismes, sons et animations. Sega tailla dans le jeu et en fit une version 8bits mais terriblement accrocheuse ! Elle contribua beaucoup à vendre des SMS à l'époque. Notez que Sega vendit à un moment un pack spécial l'incluant dans la console, preuve de sa grande qualité.

 

Un bonus stage de légende !

 Shinobi aime le pop art !

 

Que dire de ce petit bijou à part que c'est l'un des meilleurs jeux de plate-formes sur cette console ? Tout a été adapté avec brio et l'on retrouve les mêmes sensations ludiques que sur la borne d'arcade. Animations et graphismes sont au top et même la musique n'agace pas comme c'est si souvent le cas sur SMS. Bien évidemment, le bonus stage, où vous devez épingler des ninjas à coups de shurikens, est présent. Le jeu n'est pas trop dur, c'est comme tout, la mémoire et l'habitude fonctionneront beaucoup.

 

Ça se rapproche...

Le fameux Lobster. Par chance, il est moins dur à battre sur SMS que l'original en arcade...

 

Sega en a profité pour revoir certaines petites choses par rapport à l'original. Par exemple, vous ne pourrez plus déclencher à volonté vos pouvoirs. Il vous faudra les gagner pour commencer, avec le bonus stage. Puis, une fois la ou les précieuses icônes obtenues, vous aurez besoin d'un quota d'ennemis tués dans le niveau pour les utiliser. Ça se mérite bordel ! A ce propos, les trois pouvoirs de base (démultiplication, tornade et éclair) sont rejoints par une faculté de voler (très pratique pour le quatrième niveau, celui des pilotis, où les sauts se jouent au pixel près), de se rendre invisible ou d'immobiliser ses ennemis. Toujours dans les news, notez de nouvelles armes de jet, comme des couteaux ou des grenades, et de proximité (nunchaku et chaîne)

La meilleure version de Shinobi toutes machines confondues et un véritable chef-d'oeuvre de 2D. Les versions 16bits, Atari et Amiga, furent pitoyables, presque monochromes. Comme elle le fit avec R-Type ou Thunder Blade, la petite Master System pétait la gueule à plus forts qu'elle ! Yeah !

 


 

THE CYBER SHINOBI

 

Après un tel succès, la franchise Shinobi était à exploiter, ce qui permit de sortir tout et n'importe quoi. The Cyber Shinobi se veut la suite directe de Shinobi, c'est d'ailleurs marqué sur l'écran de présentation : « Shinobi part 2 ». On s'attendait donc à un résultat aussi enthousiasmant que le premier du nom. Hélas, ce ne fut pas le cas…

 

Premier boss...

Une grande variété d'ennemis...

 

Mis à part le fait que c'est un ninja que l'on dirige, il n'y a vraiment pas grand-chose à voir avec le premier Shinobi du nom. Ici, on a croisé le personnage avec de l'électronique, d'où le nom. Ça permet d'y ajouter quelques petites choses, comme un esprit et une ambiance plus métallique mais est-ce bien cela que l'on recherche avec un adepte des arts martiaux ?

Tous les graphismes ont été refaits, les sprites sont plus grands mais on sait sur SMS que c'est rarement bon signe. Encore une fois, ça se révèlera exact. Le personnage répond assez mal. Le scrolling, horriblement saccadé, n'avance qui si vous éliminez tous les adversaires à l'écran, et il arrive que certains restent bloqués de l'autre côté ou tout en haut d'une caisse… Pour les zigouiller, Shinobi met des coups de sabre mais le mouvement est mal fait, il dégaine son katana mais on a surtout l'impression qu'il n'arrive pas à le sortir complètement ou que c'est un sabre-farceur, avec un élastique dedans qui le fait se refermer tout seul…

 

Un des pouvoirs, une queue de flamme tourne tout autour de vous...

Plate-formes classique.

 

Des options viennent égayer le jeu, comme des pouvoirs, des balles ou des shurikens à lancer. Rien de bien extraordinaire dans tout ça. On est très loin de l'enthousiasme que suscitait le premier Shinobi. The Cyber Shinobi aurait pu être sympa si les programmeurs n'avaient pas voulu péter plus haut qu'ils avaient le cul. Des sprites de cette taille, sur SMS, ça n'a aucun intérêt.

Le jeu idéal pour de l'émulation, on y joue distraitement des années après en se disant qu'on a bien fait de ne pas acheter la cartouche à l'époque...

 


 

SHADOW DANCER

 

Alors là, on touche le fond. The Cyber Shinobi nous montrait que la SMS avait ses limites dans la hauteur des sprites. Shadow Dancer s'en fout et double cette taille. L'un des problèmes de la Master System fut une certaine mégalomanie des programmeurs, voulant faire de leur grenouille un bœuf. Ici, le bœuf est sur le point d'exploser, ils ont voulu faire de la SMS un Amiga !

 

Wow ! Ça c'est de l'intro pourrie !

Scène du train. Merci Dragon Ninja !

 

Shadow Dancer, c'est Shinobi en version maître-chien… L'intro du jeu, totalement ridicule, nous montre que 30 Millions D'amis sera de la partie. En effet, Shinobi a cette fois-ci décidé d'emmener Mabrouk au cours d'une de ses missions. Le toutou n'est pas un yorkshire ou un de ces clébards pour mémères, mais plutôt dans le genre chien-loup qui n'a pas bouffé depuis 3 semaines... Mais le plus drôle dans cette histoire, c'est que ce chien ne sera pas au rendez-vous sur SMS ! Ben oui, le ninja, les ennemis, le décor et le chien, ça faisait de trop, alors hop ! On a piqué le clébard. Vous ne verrez Médor que dans l'intro et les écrans de fin. Ça c'est de l'arnaque !

Le personnage ne répond pas bien et c'est surtout très difficile. Vaincre le premier boss, énorme en taille et devant lequel votre personnage s'agenouille avant de commencer le combat, relève de l'exploit tant c'est dur à cause justement de cette mauvaise maniabilité.

 

- "Je saute sur la bombe, je suis pas un pédé !"

Y'en a des ninjas dans ce jeu...

 

Il y a une volonté de nous en mettre plein la vue et ça aurait pu marcher car les graphismes sont beaux pour de la SMS, très fidèles à la version arcade, et c'est rapide. Bon, des niveaux manquent, celui de la cascade par exemple mais sans doute trop compliqué pour une 8bits. Il y a par contre le bonus stage, plutôt bien fait, avec les ninjas vous tombant dessus en hauteur. Mais c'est injouable et pour un jeu, c'est embêtant. Une réalisation comme ça, c'était bon pour les ordinateurs 16bits, et encore !  La pauvre SMS fait ce qu'elle peut mais ce n'est pas suffisant.

A voir pour se marrer et se dire que les programmeurs ne doutaient de rien.

 


 

NINJA GAIDEN

 

Encore du ninja ? Ben ouais, vous avez signé pour ça non ? Mais cette fois-ci, délaissons Shinobi et ses versions exotiques pour un jeu différent. On laisse tomber les sprites de 4m de haut pour revenir à quelque chose de plus « huit-bitien », donc petits sprites, mais jolis, détaillés et surtout ultra rapides.

 

Graphismes clairs et jolis.

Premier boss, un copain de Honda...

 

Là-dessus, y'a pas photo. Ninja Gaiden est bien plus speed que Shinobi. Déjà, il court mais aussi il grimpe. Il faut le voir s'agripper à un bout de mur pour s'élancer vers un autre. Très bonne animation donc, des pouvoirs en pagaille, de très beaux graphismes (la forêt verte en fond du premier niveau est superbe) malgré une histoire totalement débile que vous devrez quand même vous fader à l'aide d'écrans-titre. Sachez quand même que vous allez vous faire la fille de votre ennemi à la fin...

 

Ninja des villes...

Dans les profondeurs glacées...

 

Huit niveaux, comportant chacun plusieurs parties, vous attendent. Comme pour Shinobi, c'est une atmosphère et un style différents à chaque fois. Un niveau de combat pur et dur s'enchaîne avec un autre où il faudra sauter etc. Adresse et combativité seront donc de la partie et se mêlent harmonieusement. Les décors ne sont jamais les mêmes et ça, c'est vraiment bien. On progresse doucement car le jeu n'est pas si facile que ça et les bonus rares.

Un excellent jeu qui se place juste derrière Shinobi dans la catégorie des jeux de ninjas sur SMS. Ce n'est pas rien.

 


 

ALEX KIDD IN SHINOBI WORLD

 

Je vous disais plus haut que la franchise Shinobi avait permit de sortir tout et n'importe quoi, la preuve encore ici mais avec brio cette fois-ci ! Alex Kidd fut la mascotte officielle de Sega avant que Sonic ne débarque. Cinq jeux à son nom furent commercialisés sur SMS et un sur Megadrive. Même si Sonic l'a définitivement évincé dès sa sortie, ce personnage aux oreilles salement décollées garde tout de même ses fans grâce aux souvenirs qu'il évoque. En effet, l'un des packs les plus vendus de la Sega Master System incluait directement Alex Kidd in Miracle World dans la console. Ce fut donc le premier jeu de beaucoup et le premier jeu, c'est un peu comme sa première expérience sexuelle, ça ne s'oublie pas !

Donc, Sega nous ressort encore du Shinobi mais cette fois-ci en version Alex Kidd. L'humour sera au rendez-vous.

 

Situation dangeureuse...

En boule de feu, vous dévastez tout sur votre passage !

 

Passons sur le scénario on ne peut plus classique du kidnapping de votre fiancée et du fait qu'un esprit ninja vous a donné des pouvoirs pour aller la sauver. Alex s'est parfaitement adapté à sa nouvelle condition. Il saute, joue du katana et du shuriken, a des pouvoirs magiques suivant qu'il chope ou non des options mais surtout, il a une faculté étonnante. En s'accrochant à un axe quelconque (barre, poteau etc.), il prend de l'élan jusqu'à devenir une boule de feu qui s'élance droit devant elle, pulvérisant tout sur son passage, ennemis ou obstacle. Bien pratique pour atteindre les niveaux en hauteur.

 

Entre ses deux oreilles décollées, il y a un cerveau...

Face à Lobster. Un peu de beurre chaud ?...

 

Les clins d'œil sont très nombreux. On retrouve les ennemis de Shinobi mais en version SD comme on dit, petit corps et grosses têtes. Pour le niveau 3, le boss est Lobster comme dans le niveau 4 de Shinobi, sauf que là, c'est un vrai homard... Les musiques aussi sont réutilisées mais détournées et accélérées. On regrettera simplement l'absence de bonus stage avec des ninjas à dégommer à coups de shurikens. Là aussi, un travail de parodie aurait pu être fait et facilement. Cela n'est pas très grave, on s'amuse énormément et avec le sourire aux lèvres.

Un excellent divertissement, pas facile en plus, et à conseiller surtout aux fans de Shinobi sur SMS, ils en apprécieront encore plus la parodie.


SM


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Article rédigé par SM le 22/10/2006
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