Le Super FX

(2/3)

Les jeux utilisant le Super FX

STAR WING

Cheval de bataille et premier coup d'essai pour le Super FX, ce sera un coup de maître. Star Wing est le Star Wars de la Super Nintendo.
Fidèle à son image très familiale et enfantine à son époque, même si quelques poils au menton lui ont poussé depuis, Nintendo nous sort une batterie de personnages dignes d'un cartoon. Un renard du nom de Fox McCloud sera le héros et pour l'accompagner, on a droit à trois faire-valoir dans le plus pur style du cliché : un faux méchant (Falco Lombardi), un fayot de première (Peppy Hare) et un boulet insupportable (Slippy Toad). Avec un tel casting, Fox ne pouvait que briller...
Autant le dire de suite, ces chaperons ne servent à rien du tout dans le jeu, au contraire ! Ce sont même de sacrés pénibles. Il faut très souvent les sauver d'un ennemi les collant au cul mais eux ne viendront jamais vous aider. Ils ne sont juste là que pour montrer que le Super FX peut également diriger plusieurs vaisseaux en même temps, voilà tout.

 
 Détail de l'intro désormais culte.
 Le mega réacteur de la mega base…

Star Wing est une véritable épopée spatiale. Le classique « bien contre le mal » est de mise évidemment, ici, le méchant pas beau se nomme Andross, comme les confitures…
Trois chemins se proposent à vous pour démarrer. Chacun a sa difficulté propre et, évidemment, le plus dur sera le plus beau, à savoir le troisième. Les créatures marines de la planète Fortuna vous époustoufleront. Les secteurs X et Y, véritables chantiers de construction en 3D, restent encore dans les mémoires des anciens joueurs.

Nintendo oblige, des passages secrets sont également de la partie, comme le fameux trou noir ou le passage dans une autre dimension qui vous fera affronter des avions en papier se pliant sous vos yeux et un boss qui n'est rien d'autre… qu'une machine à sous !
Graphiquement, bien qu'en 3D pas vraiment fouillée par rapport à ce qu'on trouve maintenant (mais comment comparer…), c'est très beau. L'ajout de décors de fond en 2D et de quelques déformations graphiques rendent le visuel encore plus attrayant.
Excellentes musiques, très « héroïques » dans la forme. Tout est rapide, prenant et endiablé. Les ennemis sont énormes et l'on sera bluffé par l'attaque de la gigantesque base dans lequel votre vaisseau s'engouffrera pour détruire le réacteur central, clin d'œil à Star Wars, on ne pouvait y échapper...

 Difficulté maximale.
 Une toupie juive ?...
  
Evidemment, on peut toujours dire que ces gros blocs sont assez laids et que la précision des tirs est parfois loin d'être optimale. Certes, ce n'est pas faux, mais le plaisir du jeu était bien là et cette grande saga cosmique en 3D fut l'un des cartons de l'année 1993 en termes de ventes pour Nintendo.
On ne peut nier le fait que la curiosité fut un moteur dans ces ventes. Certains joueurs n'aimèrent pas du tout cet univers sans détail ou presque. Trop nouveau. Sous cette forme rustique, la 3D avait ses fans et ses détracteurs sur ordinateurs. En cette première moitié des années 90, ce fut la même chose sur console. Elle deviendra la norme quand elle se fera passer pour de la 2D.. en 3D !

STUNT RACE FX

Un jeu made in Nintendo, c'est la garantie d'un jeu de qualité. Ça l'a toujours été. Les Mario et autres Zelda ne peuvent pas être mauvais. Peut-être pourrait-on dire qu'on en préfère certains plus que d'autres, oui, mais un jeu sortant des écuries Nintendo, c'est toujours l'assurance du plaisir. C'est ce que tous les joueurs croyaient avant l'arrivée de Stunt Race FX (Wild Trax au Japon) en 1994.
Larguant l'espace et les renards malicieux, Nintendo se décida à utiliser son Super FX pour autre chose, une course de voitures amusantes, avec de gros yeux, près de 15 ans avant Cars.

Piste? Virage? Barrière de sécurité? Le ciel?
Aucune idée...

  Un jeu qui aurait pu être sympa pourtant...

En démo, on n'aurait pas soupçonné le massacre, ça roulait rapidement et semblait très sympa. Mais une fois le pad en main, il était évident qu'il y avait un sérieux problème. C'est totalement injouable ! Ça répond mal, en retard ou pas du tout ! On passe son temps à se manger les virages. On ne comprend rien à ce qui se passe. Vous pouvez vous retrouver à rouler dans l'autre sens du circuit sans vous en rendre compte. Les bords surélevés des virages semblent souvent plats, croyant à une piste, vous foncez dessus et bing !

Le plus dingue est de voir que les programmeurs ont autorisé le jeu à deux en même temps, en séparant (et réduisant !) l'écran. Alors là, c'est le comble ! On a toujours cet énorme problème de maniabilité évidemment mais en plus, c'est saccadé et d'une lenteur exaspérante. Ben oui, deux machins en 3D à gérer en même temps, ça fait beaucoup mais il est vraiment curieux de voir que les programmeurs ne s'en sont pas aperçus sur le coup. Cahier des charges à respecter ?

 A deux, ça ne va pas être possible...
 La voiture prend l'eau, comme le jeu...

Stunt Racer FX est un massacre total. L'émulation permet aujourd'hui de jouer, ou du moins de tester, ce jeu sans bourse délier et avec un sourire sur la face devant un tel fiasco, même si les joueurs de l'époque, qui avaient claqué 500 balles dans cette cartouche, ne devaient pas rire eux... Une très mauvaise publicité pour Nintendo et son Super FX.

VORTEX

Vortex, qui devait s'appeler Transformers au début, devait être la digne suite de Star Wing. Un jeu spatial. Et ça démarrait bien. L'intro nous montre une sorte de démo de ce que le Super FX peut faire avec ce gros cube qui s'emboite. Puis vient la découverte de ce que sera votre véhicule, un robot dans le style Golgoth ou cosplayers portant une armure faite à partir d'un baril de lessive... Qui n'a jamais rêvé de piloter un engin pareil lorsqu'il était gosse ?

 De la 3D digne d'un Atari ST là…
 Faites le tour, faites le tour…

Mais une fois lancé, le jeu se révèle de suite décevant. Les décors sont vides et fades, encore plus dans les phases se passant dans l'espace. L'Atari ST aurait parfaitement pu faire mieux.
On se retrouve à tirer sans arrêt sur quasiment les mêmes ennemis. Ce n'est pas vraiment rapide en plus. Les transformations de votre robot, en jet ou tank, n'apportent rien. Le saut également sur 180° est inutile, voire même ridicule quand on voit la machine en elle-même. Un engin de plusieurs tonnes ne peut pas jouer les Mario. Bref ! C'est nul et c'est là que la vérité nous saute aux yeux : Star Wing était bien mieux réalisé que Vortex et surtout, plus jouable.

 En version jet face à un boss… 
 Optimus Prime ?...

On ne sait pas trop quoi faire dans Vortex, rien n'est bien passionnant. Le seul bon point, et même carrément vingt bons points roses d'un seul coup permettant d'avoir une image, vient des musiques. Très claires, rythmées, bien jouées, un vrai moment de bonheur. Dommage qu'elles accompagnent un jeu si minable.
Ici, ce n'est pas le Super FX qui a échoué, mais les concepteurs de Vortex. Ils ont oublié d'y insuffler une âme en pensant que seule la 3D à l'écran suffirait. Mais non.

DIRT RACER

Sorti en 1995, Dirt Racer, conçu par la société anglaise Elite, que tous les vieux possesseurs d'ordinateurs 8 et 16bits européens connaissent très bien, se veut dans le même trip que Stunt Race FX, à savoir une course de bagnoles. Pari à haut risque après le fiasco que fût ce dernier.

 Ça patine…Monte là-dessus, tu verras Montmartre…

Elite a bien noté les bourdes de Nintendo sur Stunt Race FX et en a tenu compte pour la réalisation de leur jeu. Ça démarre plutôt bien d'ailleurs. Les voitures proposées sont belles et détaillées. Elles ne semblent pas du tout faire « tas de polygones ». De gros progrès ont été faits dans l'aspect des graphismes en 3D ici.

Le son est très correct mais, comme de bien entendu, c'est l'animation qui pêche. Ce n'est pas vraiment rapide ni même maniable. Le sol en damier n'aide pas à se faire une idée précise sur les virages à prendre, surtout qu'ils arrivent vite. Avec un peu d'entraînement, on peut y jouer certes mais sans grande passion. Le jeu à deux en même temps est présent lui aussi et, même si ça avance sans ralentissements particuliers, ça n'apporte rien de plus. On s'amuse un peu, oui, mais on ne se relève pas la nuit pour y rejouer, ça c'est clair.

Jouable à deux en même tempsLe design des voitures est agréable.
   
Un jeu pas déplaisant graphiquement, nettement mieux réalisé que Stunt Race FX, mais ce n'était pas dur. Une course de voitures doit impérativement être rapide pour plaire. Là, ça ronronne trop et ce n'est pas passez maniable.
À noter que la rom de ce jeu est injouable sur émulateur Zsnesw (freeze à répétition) mais tourne sans problème sur Snes9x.

DIRT TRAX FX

Après les voitures, voici les motos cross. Rappelez-vous d'Enduro Racer ou de Road Rash, des jeux de moto assez virils et hauts en sensations fortes. Dirt Trax FX, c'est un peu ça mais en 3D.

Gueules toutes en 3D. Moches mais finalement bien fichues pour de la Super Nintendo. 
 Vrooooommm…

Au menu, lors du choix de votre pilote, on s'aperçoit que les visages des personnages sont entièrement en 3D. Pas de sprites ici, ce qui est plutôt pas mal, même s'ils sont d'une laideur repoussante, ressemblant à des punks tout droit sortis d'un jeu de baston des années 80 style Vigilante ou Double Dragon.

Une fois le jeu lancé, on continue de constater que les petites boîtes, comme Elite plus haut, ou Sculpture Software ici, maîtrisent le Super FX mieux que Nintendo lui-même. Des progrès ont encore été réalisés, dans l'ajout de détails, de couleurs etc.
Pour le jeu en lui-même, on se retrouve un peu dans la même situation que Dirt Racer. C'est jouable mais ce n'est pas génial. Votre moto semble ne pas rouler mais glisser sur la piste. Les circuits sont assez courts, on se retrouve vite à tourner en rond au sens propre comme au figuré…
L'animation est bonne, la maniabilité aussi, bien qu'ayant un peu trop d'inertie, le son est passable. Sans la 3D, qui faisait de ce jeu une curiosité, personne ne se serait soucié de cette cartouche !

 Dans un tunnel.
Jouable à deux. La flèche est d'un grand secours pour savoir où on est…

Là aussi, Dirt Trax FX est jouable à deux en même temps. Une flèche vous indiquera votre position sur l'écran splitté et c'est une chance car de nombreux concurrents ont eu la mauvaise idée de s'habiller de la même couleur que vous ce matin… Pour les différencier, il faut compter sur un léger détail de couleur sur la moto ou autre. Pas vraiment le temps en pleine course.

Un tout petit jeu, très correctement réalisé pourtant, mais qui ne mise que sur son aspect 3D comme pour Vortex ou Dirt Racer. Ça ne suffit pas pour en faire un bon jeu car, passé l'étonnement et la surprise de la nouveauté, on s'ennuie fermement.
De la même manière que pour Dirt Racer, cette rom plante totalement sur Zsnesw, qui, décidemment, n'est pas très doué avec les jeux en 3D, mais fonctionne pleinement, avec quelques légers bugs graphiques tout de même, sur Snes9x.