La saga des 19xx de Capcom

(1/1)
  Titre : 1942
Editeur : Capcom
Support : Arcade
Année : 1984
Genre: Shoot'em up vertical
Joueurs : 1-2 (alternés)
 

Sorti en Décembre 1984, 1942 est un des tous premiers jeux de Capcom, et déjà leur deuxième shoot'em up, après Vulgus. L'action prend place durant la Seconde Guerre Mondiale, et vous met aux commandes d'un P38 dont le but est d'atteindre Tokyo et, dans le même temps, de réduire à néant les forces japonaises.

1942 n'est pas seulement un des premiers jeux de Capcom, il est également un des premiers shoots à scrolling vertical. En effet, vous aurez à traverser plusieurs lieux, de Midway à Okinawa, avant d'atteindre Tokyo. Cela dit n'espérez pas grand chose du point de vue de la variété de décors ; ils seront constitués à 80% de mers, et de 20% de forêts qu'on devine tropicale tant elles sont vertes et toufues.

Les petits navions sur le côté sont des alliés malheureusement peu fidèles. Le bilan de vos exploits est réalisé à la fin de chaque stage.

Pour vous débarasser des chasseurs ennemis, vous ne disposez que d'un tir de base et de la possibilité de faire un looping (en nombre limité) pour se tirer des situations compliquées. Cela dit, des bonus permettront également de vous faciliter la vie. De temps en temps, une escadrille d'avions vermillon apparaîtront ; il faudra tous les descendre pour faire apparaître ces bonus (les POW) qui ont plusieurs fonctions selon leur couleur : upgrade du tir, mais aussi renfort de deux avions qui volent à vos côtés, looping supplémentaire, etc. Les avions ennemis se distinguent par leur taille, couleur, leur comportement plus ou moins agressif, et le nombre de points qu'ils rapportent.

Les niveaux sont assez courts, et se concluent toujours de la même manière : vous rejoignez votre porte-avions, et le décompte des ennemis abattus est réalisé. Au delà de 90% de chasseurs détruits, vous aurez un bonus. Certains stages vous opposeront également à un boss, qui n'est qu'un avion bien plus gros et dangereux que tous les autres.

 Un boss plutôt impressionnant.  Terre !!! Terre !!!

Signe de l'époque, le jeu est très difficile, et ce pour plusieurs raisons. La première est que lorsque vous mourrez, vous ne "respawnez" pas au même endroit, mais à un check point, qui n'est heureusement jamais très loin, et vous aurez perdu vos bonus éventuels. De plus, si vous perdez toutes vos vies (qui ne sont qu'au nombre de deux au début), c'est le Game Over. Il est certes possible de recommencer au dernier stage traversé, mais quand est habitué aux shoots modernes, ça fait tout drôle, et ça casse pas mal le rythme. Ensuite, on est vite envahi pas les ennemis, car certains types de chasseurs sont extrêmement agressifs, et vous pourchassent tout en vous tirant dessus. Certaines situations demanderont pas mal d'essais avant d'être traversées sans coup férir, et la monotonie des décors a un effet hypnotique qui fait pas mal perdre en concentration. Heureusement on a vite fait de regagner une vie grâce au score (dès 20 000 points, ce qui arrive très vite).

Evidemment, 1942 a pas mal vieilli, mais il reste malgré tout attrayant, et on a vite envie de jouer à la chasse au high score. Dommage que la difficulté soit si élevée et les effets sonores, si désagréables. Mais si vous avez envie d'un bon challenge old-school comme il faut, alors c'est le jeu qu'il vous faut, et vous en baverez pour arriver à la fin des 32 niveaux que comporte le jeu !

Petite remarque : tous les 19xx (à part le XX) possèdent des artworks, qui agrémentent le jeu. Je vous conseille donc de les télécharger et de les activer, on s'y croirait !


  Titre : 1943 - The Battle of Midway
Editeur : Capcom
Support : Arcade
Année : 1987
Genre: Shoot'em up vertical
Joueurs : 1-2 (alternés)

Il faudra 3 années pour que 1942 ait une suite, logiquement appelée 1943. L'action se situe toujours durant la seconde guerre mondiale du côté américain, et cette fois-ci l'objectif n'est plus Tokyo, mais le mythique porte-avions Yamato, que les amateurs d'animé connaissent bien.

Le moins que l'on puisse dire est que les années ont profité à la saga : 1943 est bien plus élaboré que son ancêtre, que ce soit au niveau des graphismes, de l'aspect sonore (il y a enfin de vrais thèmes, même s'ils sont peu nombreux) ou de la jouabilité.

Plusieurs armes sont désormais à votre disposition :
  • Le tir de base
  • Un tir frontal très puissant
  • Un 3-Way moyennement puissant
  • Un tir au fusil à pompe (?), très étendu mais à la puissance de feu ridicule.
 
Les porte-avions et autres sous-marins géants font leur apparition.  Pas chiche pour la patrouille de France d'en faire autant ?

Ces armes s'obtiennent en tirant sur les bonus "POW", toujours laissés par les avions rouges, jusqu'à ce que l'arme désirée apparaisse. Pour augmenter leur puissance de feu, il faut en récupérer deux consécutivement, mais attention, ces armes sont limitées dans le temps, et il faut donc les récolter à intervalle régulier pour les conserver.
Votre avion dispose également d'une smart bomb qui change selon votre altitude ; en effet, les niveaux se divisent en une phase aérienne, dans laquelle vous abattez le tout venant, et une où vous vous attaquez à votre objectif, alternativement un bombardier ou (nouveauté), un ou plusieurs gros porte-avions. Si vous échouez à abattre votre cible, alors vous recommencerez le niveau. Le looping est également toujours présent.

Une barre fait son apparition en bas de l'écran. Elle sert à la fois de barre d'énergie, de réserve de smart bomb et de jauge de fuel. En effet, un seul tir ne suffit plus à vous abattre. Chaque impact avec un tir ou un avion ennemi vous ôtera un peu de vie, l'utilisation d'une smart bombe tapera également dedans, et même si vous ne faites rien, elle baissera de toutes façons. Heureusement il est possible d'en regagner en récupérant des bonus POW, et elle est allongée et partiellement remplie au début de chaque niveau.

Vos navions latéraux n'en ont plus pour très longtemps...  Les écrans de débriefing ont plus de classe...

La présence de cette jauge de vie peut faire penser que le jeu est plus simple, et la disparition du système de check point également. Grave erreur ! D'une part, dorénavant vous ne possédez plus qu'une seule et unique vie par continue. D'autre part, si les 3 premiers niveaux sont assez simples, ça se complique assez rapidement, et ce jusqu'à un niveau démoniaque. Les phases aériennes sont très, très corsées, et les combats contre les boss sont tout simplement impossibles tant les ennemis et projectiles sont nombreux et rapides. Imaginez un peu un Manic Shooter dont les boules ne se déplacent pas selon des patterns bien définis, mais filent dans toutes les directions. Cette difficulté excessive ôte tout plaisir de jeu, et on finit par se contenter de bourriner en enquillant les crédits.

S'il a grandement fait évoluer la série dans beaucoup de domaines, 1943, passés les premiers niveaux, s'avère finalement très frustrant, tant il semble impossible de progresser sans user de continues, et le manque de variété de situations et des ennemis n'y incite de toute façon pas vraiment. Certes le jeu est bien moins austère que son prédécesseur, mais il reste encore du boulot pour trouver le bon équilibre au niveau du gameplay !


  Titre : 1943  Kai - Midway Kaisen
Editeur : Capcom
Support : Arcade
Année : 1987
Genre: Shoot'em up vertical
Joueurs : 1-2 (alternés)


1943 Kai n'est pas un nouvel épisode, mais une version alternative de 1943 sortie uniquement au Japon. Le jeu reste le même sur le fond, mais il y a quelques différences notables. L'aspect technique, tout d'abord, a été retravaillés. Les graphismes sont un peu plus fins, et les couleurs ont changé. Même le sprite de votre avion est différent. Les musiques sont également inédites.

 
Un coucher de soleil pas super romantique...  Allez, tenez-vous par les ailes et dansez la ronde de l'amour !

Mais surtout, la difficulté, déjà très importante dans 1943, a été revue à la hausse. Si le jeu, bien que très difficile, était jouable jusqu'au niveau 10 environ (pour un joueur moyen s'entend), ici ça commence à devenir à peu près n'importe quoi dès le niveau 6, en tous cas quand on affronte les boss ; avec le 3-Way, dans les phases aériennes, on arrive à peu près à s'en tirer, mais dès qu'on s'attaque à un porte-avions, ce n'est même plus la peine. A réserver aux masochistes.


  Titre : 1941 - Counter Attack
Editeur : Capcom
Support : Arcade (CPS1)
Année : 1990
Genre: Shoot'em up vachement vertical
Joueurs : 1-2 (simultanés)

1941 est le premier épisode de la période moderne de la saga, c'est à dire qu'on peut encore être emballé par la technique en y jouant aujourd'hui. Cela dit il n'apporte pas beaucoup de modifications : on ne change pas une équipe qui gagne. Le contexte reste le même, le principe de base itou, mais heureusement, le jeu a bénéficié des avancées technlogiques de l'époque : les décors sont bien plus variés et possèdent un effet de relief absent jusque lors : en plus des habituels océans et jungles tropicales, on a maintenant l'occasion de survoler des montagnes et des cascades, des villes, des bases, des campagnes... les ennemis ont également gagné en variété car en plus des sempiternels avions et porte-avions, des chars et des tourelles viennent désormais vous chercher des noises.

 Le saut qualitatif au niveau des graphismes est flagrant.  Un petit complexe d'infériorité ?

Si l'essentiel du gameplay a été conservé, quelques éléments ont quand même changé : finie, la distinction entre les phases aériennes et maritimes, qui n'ont plus lieu d'être, et finie avec elle les différents types de smart bombes. Fini également le looping évasif : maintenant les deux ont été regroupés en une smart bombe qui détruit tout à l'écran tout en vous faisant faire une cabriole. Finie également la barre de vie/fuel/bombes : place à des points de vie (qui augmentent quand même quand vous prenez de l'avancement), à l'essence illimitée et au compteur séparé pour les bombinettes.

 Les passages en ville sont plutôt grisants car très dynamiques.  Next !

La grosse nouveauté réside dans l'apparition d'un tir chargeable : en maintenant le bouton de tir appuyé, une jauge de puissance se remplit. Relâchez, et vous décocherez une salve importante de tirs qui dégommera n'importe quel ennemi, boss excepté.
Les différentes armes sont toujours au nombre de trois, en plus du tir de base qui ne vous servira quasiment jamais :
  • Le minigun, moyennement étendu et puissant
  • Le laser, puissant mais qui part tout droit
  • Les missiles, qui ratissent large mais sont un peu faiblards.
En plus des deux navions qui peuvent vous soutenir, il faut noter l'apparition du "fantôme", qui permet à votre appareil de laisser derrière lui deux clones, ce qui permet d'étendre le champ de tir.

 Vous avez gagné : les tanks que vous avez embêtés sont aller chercher leur grand frère !  Là ça ne se voit pas trop, mais je fais un looping.

Le jeu est bien plus axé sur le fun que sur la performance. Le jeu est bien plus simple, grâce une plus grande vivacité de l'appareil et une hit box plus réduite, les niveaux sont moins nombreux mais extrêmement bien rythmés, avec quelques morceaux de bravoure, en particulier les slaloms dans les villes, et les boss commencent à être originaux, énormes et pas bien avares de boulettes ! Les musiques, bien pêchues et aux compositions excellentes, contribuent largement à l'ambiance de destruction massive du soft.

Plus tape à l'oeil, plus attractif et plus accessible, 1941 est sans aucun doute l'un des épisodes les plus amusants de la série. Son plus grand atout est certainement sa variété, et j'ai eu un mal fou à trier les captures d'écran pour cet article. Mais ce n'est pas fini...



  Titre : 19XX - The War Against Destiny
Editeur : Capcom
Support : Arcade (CPS2)
Année : 1996
Genre: Shoot'em up toujours aussi vertical
Joueurs : 1-2 (simultanés)

Capcom semble avoir fait le tour du thème de la Seconde Guerre Mondiale, et comme son nom l'indique, l'époque de 19XX n'est pas fixée, bien qu'on puisse aisément le placer dans un futur proche. Et ça change pas mal de choses. D'abord, les ennemis sont plus variés et plus futuristes, en particulier les boss, gigantesques machines de guerre flottantes, volantes ou roulantes qui se transforment au fur et à mesure que vous leur tirez dessus. L'atmosphère a également changé, mais j'y reviendrai plus tard.

Je vous explique : des chars d'assaut sont largués par parachutes le long de cette chute d'eau. Et ouais.  Pas toujours facile le boulot d'Etabli.

Le jeu propose maintenant de choisir entre trois vaisseaux : le Lightning qui est équilibré, le Sinden, rapide mais peu puissant, et le Mosquito, qui est à l'extrême opposé. Chacun d'eux possède une arme de prédilection. Par exemple, pour le Mosquito il s'agit du 3-Way, et donc c'est ce bonus qui apparaitra en premier quand vous aurez abattu les avions rouges. Le système du tir chargeable a été conservé et amélioré : maintenant, lorsqu'il atteint un adversaire, il le "locke", et même en vous en éloignant une partie de vos tirs continuera à le toucher.
Autre petite nouveauté : les smart bombes peuvent aussi être chargées jusqu'à 3 niveaux de puissance.

Evidemment l'évolution graphique est flagrante, je vous laisse jeter un oeil aux screens pour vous en convaincre. J'ajoute juste que dorénavant les sous-marins coulent vraiment, et ça fait bien plaisir. Mais ce n'est pas tout. On sent une forme de mélancolie dans les décors, l'atmosphère est un peu crépusculaire, et cette impression est renforcée par les musiques, bien moins punchy que dans 1941. Certes, on a toujours des mélodies très typées selon le niveau traversé, et même plus qu'avant (avec par exemple des rythmes tribaux dans le niveau de la jungle), mais l'ambiance est indéniablement moins "waouh, la guerre c'est fun". D'ailleurs un des passages du jeu fait clairement peur lorsqu'on ignore qu'il est complètement scénarisé...

 Mince, tu m'as coulé mon porte-avions !  Putain, c'est beau une ville la nuit.

Niveau gameplay, après un 1941 qui restait dans la gamme des shoots classique tout en balançant quand même pas mal de boulettes, 19XX a choisi son camp : c'est un manic, camarade !! Un manic un peu léger en dehors des boss certes, mais on a clairement affaire à des patterns bien défnis, des boulettes et lasers roses qui se distinguent bien du reste, et un niveau d'adrénaline à peu près constant, une fois le premier stage d'échauffement passé. Les accros du scoring trouveront un nouveau système de collecte de médailles, tandis que l'avancement permet de gagner des vies supplémentaires.
La difficulté, relativement peu présente dans 1941, a été quant à elle légèrement revue à la hausse, avec des derniers stages assez infernaux.

 
 Cheba ! Poum ! Tchac ! Wizzzzzzzz  Exemple de lock : les tirs verts ne lâcheront pas la cible bleue avant un bout de temps.

La série officielle des 19xx made in Capcom se termine donc en beauté, et force est de constater qu'elle en aura offert pour tous les goûts : shoot ultra classique car précurseur et bien difficile, accessible et axé sur le fun ou petit manic doté d'une ambiance particulière...tout le monde trouvera son préféré. Personnellement, j'ai une petite tendresse pour 1941, mais c'est à vous de juger !

Article rédigé par Shenron le 24/06/2008