Hyper Duel

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Editeur : Technosoft

Genre : Shoot Them Up horizontal

Année de sortie : 1993

Taille de la Rom : 1, 32 Mo

 

I. Dans l'ombre de Thunderforce

 

Nous sommes en 1980, date importante s'il en est, car c'est non seulement l'année de naissance de votre serviteur-rédacteur dévoué, mais aussi d'une entreprise japonaise sobrement nommée Technosoft. A la fois discrète et prolifique, la firme est à l'origine de nombreux jeux sur micro ou console 16 bits. Mais durant ces deux décennies d'existence, la société de Nagasaki  s'est surtout fait remarquer pour ses Shoot-Them-Up parfois originaux comme la série des Herzog (mélange entre shoot et jeu de stratégie) ou Elemental Master. C'est cependant l'incontournable série Thunderforce et en particulier les merveilleux épisodes 3 et 4 sur Megadrive qui imprimeront durablement la marque Technosoft dans le hall of fame vidéoludique.

Dans les salles obscures, le développeur/éditeur est beaucoup plus discret. En ce début des années 90, outre une adaptation de Thunderforce 3 en arcade, paradoxalement moins bonne que l'original sorti sur megadrive, on lui doit surtout Hyper Duel, shoot horizontal hyper-nerveux et bénéficiant d'une certaine originalité malgré sa ressemblance avec ses illustres cousins.


Des ennemis que l'on jurerait expatriés de Thunder Force IV

 

II. Seul contre tous, comme d'habitude, mais lourdement armé

 

Pour votre énième combat contre le mal venu de l'espace, Hyper Duel vous propose le choix entre trois véhicules aux caractéristiques distinctes : vitesse, type d'armement, pilotes plus ou moins sexy.

 

La blonde, le pitre et le gluant !

 


Le chevalier noir sera votre principial antagoniste, votre parfait sosie, ou presque...

 

La ou ça devient intéressant, c'est que votre arme de destruction massive peut revétir deux formes : un classique vaisseau spatial assez (voire trop) rapide qui tire droit devant lui ou un robot plus lourd mais au tir multirectionnel et orientable. Vous pourrez passez d'une forme à l'autre de manière très instinctive selon le bouton de tir utilisé : bouton 1 pour vaisseau, bouton 2 pour robot. Ces armes seront upgradables via des Items « P ». En outre, vous pourrez obtenir des modules complémentaires qui seront des versions miniatures de votre vaisseau/robot.

 

Le vaisseau

Ou le robot

   

                                                         

Cerise sur le gateau, vous bénéficiez également d'un tir secondaire surpuissant qui différera selon votre forme : déluge de rayons balayant tout l'écran en mode vaisseau, ou puissance de feu accrue en mode robot. L'utilisation de ce tir est bien entendu limitée par une barre d'énergie qui se rechargera lorsque vous ne l'utiliserez pas ou en choppant un item du type « B ».

Tout le gameplay, outre à éviter les très nombreux tirs ennemis (dont il sera possible de neutraliser certains, fait assez rare dans les shoot classiques), consistera à gérer au mieux votre armement selon les situations.

 

  La jauge de super-pouvoir est à sec. A vous de l'utiliser harmonieusement.

 

III. Action Non Stop...

 

Le jeu est très court, comptez une vingtaine de minutes générique de fin compris si vous avez la chance de le terminer en un crédit, mais il est très intense et chargé. J'exagère à peine en disant qu'on a uniquement le temps de souffler durant le warning annonçant les boss ou les interniveaux. Les ennemis, parfaitement designés dans le plus pur style « mecha » arrivent de tous les cotés et si l'on ajoute qu'en plus de cela, il nous faut gérer nos différentes formes ou notre « smart-shoot » on se retrouve très très vite débordé par l'action.

 

Là, on dirait pas mais c'est le très gros bordel

 

Les huit niveaux traversés, sans être d'une originalité folle sont relativement variés et se démarquent bien les un des autres : station spatiale, hyper-espace, ville colonisée, océan... Les décors s'enchainent de manière crédible en un unique plan-séquence, parfois dans un même niveau et la mise en scène exploite parfaitement ce qui savait se faire de mieux en effets spéciaux de l'époque : scrolling différentiels et parallaxes à foison, déformations du décor et des ennemis, zooms et effets de fausse 3D, alteration de la vitesse de défilement...et même quelques petites surprises dans le script. Bref ça en met pleins les yeux, sans ralentissement ou très peu et le tout est servi par une musique techno-metallo-progressivo-jazzy (rien que ça) dans le plus pur style Thunderforce, tantôt nerveuse, tantôt épique et qui colle parfaitement à l'action. Cependant les bruitages, en particulier les explosions sont surmixés et peuvent très vite souler tant ils se superposent un peu trop au reste de la bande-son.

 

Le niveau 2 vous propose un voyage dans l'hyper-espace, attention aux yeux !

 

Des gouttes de pluie viennent parsemer le parcours de ce niveau aquatique

 

Achevez les naufragés tandis que la base spatiale ennemie s'effondre. Pas de prisonniers l'état-major a dit...

 

IV. Mais parfois un peu fouillis

 

Ce qui passe plus haut pour un tableau idyllique est malheureusement gâché par quelques problèmes qui ternissent l'impression générale que l'on a après une partie.

Premier point noir : la maniabilité. Si les commandes sont hyper-simples à comprendre voires instinctives, dans le feu de l'action on s'emmèle très vite les pinceaux, et il n'est pas rare que l'on soit dans la mauvaise forme lorsque l'on veut utiliser le tir secondaire par exemple. A noter que je joue avec un pad Playstation et que ces problèmes sont sans doute moindre, pour ne pas dire inexistants, avec des boutons arcade.

Second point noir : une action fouillis. Eh oui, ça tape tellement de partout que parfois on ne sait plus où on en est. Et il arrive régulièrement de se faire toucher sans trop comprendre pourquoi, voire de confondre les tirs de nos petits alliés avec un tir ennemi. Dans les derniers niveaux, cela en devient même infernal et on perds vie sur vie et crédit sur crédit sans même se rendre compte que l'on se fait toucher. Même quand on anticipe l'action après plusieurs parties, il arrive encore régulièrement que l'on se fasse toucher par une balle perdue sortie de nulle part, très énervant. Paradoxalement les bosses, bien qu'impressionnants et à la puissance de feu souvent nourrie, sont plutôt simples à battre.

 

Cet excité de la gachette est plus impressionnant que réellement dangereux

 

V. Abouti mais frustrant, dommage...

 

Sur le papier, Hyper Duel avait tout pour devenir un grand hit : système de jeu original mais simple à comprendre, réalisation impeccable et action nerveuse. Mais les quelques problèmes de jouabilité viennent ternir un jeu qui avait pourtant un sacré potentiel, d'où la note plutôt « sévère ». Mais ne nous y trompons pas, Hyper Duel reste un excellent divertissement à essayer pour tous les amateurs de Shoot.

 

Télécharger la Rom

NB : Le clone "Japan set 2" est rigoureusement identique. Simplement il y a quelques années c'était la seule version jouable.

Les +    

Mise en scène parfaite

Réalisation nickel chrome

Système de jeu intéressant

Les -

Action parfois confuse

Maniabilité pas toujours évidente au pad

 

Note : 14/20

 

 

                                                             

 

                                      

                                 

 

 


 

Article rédigé par chaz le 12/08/2015