Chip'n Dale : Rescue Rangers 2

(1/1)

Chip'n Dale : Rescue Rangers 2

  • Titre : Chip'n Dale : Rescue Rangers 2
  • Genre : Aventures/plates-formes
  • Année : 1993
  • Console : NES
  • Editeur : Capcom

 

Retour des deux écureuils

C'était en 1990. Elle est déjà loin, la sortie du premier Chip'n Dale. De l'excellentissime Chip'n Dale qui aura su s'imposer dans cette jungle vidéoludique par ses énormes qualités, et aujourd'hui se targue encore d'être l'un des jeux les plus joués de la NES. Et à juste titre. Trois années plus tard, et assez parallèlement à un certain Duck Tales, Capcom nous remet le couvert en nous pondant une suite à leur phénoménal premier volet des aventures de Chip et de Dale.

La principale question que l'on est alors en droit de se poser est : est-ce que la suite sera au moins aussi bonne que le premier ? Connaissant son éditeur, Capcom, déjà ça part plutôt sur de bonnes bases. On connait déjà la maison, et puis venant de la part des mêmes qui ont travaillé sur le premier opus, on peut être confiant pour la qualité générale de la suite. Mais même lorsque le meilleur studio du monde nous livre une fois une véritable oeuvre d'art vidéoludique, sont-ils capables d'atteindre une nouvelle fois un tel niveau d'excellence, même avec les mêmes gars, sur la même console et avec la même franchise ?

Une question décidément bien cruelle qui peut avoir une réponse des plus enchanteresses, comme l'inverse, et il est de mon devoir de testeur d'élite autoproclamé de mettre les mains dans le cambouis et de m'assurer de qualité de cette suite. Fera-t-elle vraiment honneur à son illustre prédécesseur ? Étant donné l'affolante qualité du premier, on peut dire que c'est pas gagné d'avance, et que la pression qui repose sur les épaules de sa suite est énorme.

Let's go, Rescue Rangers !! Faites péter les bouchons pour sauter encore plus loin

 

Une suite attendue au tournant

1993 donc, sortie de Chip'n Dale : Rescue Rangers 2 sur NES, avec un certain Fatcat, l'ennemi historique des rangers du risque, qui réussit à s'échapper de prison. Décidément, les mesures Taubira sont loin de faire l'affaire, même les chats arrivent à se faire la malle.

Mais nos rangers ne le savent pas encore, et se la coulent douce devant leur téléviseur, lorsqu'un flash spécial vint brusquement leur couper leur épisode de cette horreur de Plus Belle la Vie, pile au moment où Marc-Antoine allait avouer son homosexualité à son chien, annonçant qu'une bombe à retardement venait d'être découverte dans un restaurant du centre-ville. Ni une ni deux, les rangers se lancent alors dans le restaurant, alors que personne ne leur a rien demandé. Mais avec une Gadget qui commençait à leur casser les couilles, autant y aller tout de suite pour avoir la paix plus vite.

Traversée des égouts Comme dans l'Arme Fatale

 

Au boulot les feignasses

Le pitch de base est ainsi posé, avec nos deux rangers qui se lancent à l'aventure un peu à l'aveuglette, poussé par leur altruisme sans limites, et débute donc sur le premier niveau. Au préalable, le joueur aura eu le choix de choisir d'incarner Chip ou Dale, mais sachant que les deux sont absolument identiques, le choix reste surtout une histoire d'humeur du moment. Le mode deux joueurs est bien entendu présent, et vous fera évoluer à deux joueurs simultanément.

On est donc dans le premier niveau du restaurant, à la recherche de cette fameuse bombe. Tout de suite, on est frappé par l'esthétique qui nous rappel indégnablement le premier Chip'n Dale. On évolue au milieu de verres, d'assiettes et de casseroles qui sont bien plus grands que vous, et on utilise chaque élément du décor comme plate-forme pour avancer dans le niveau.

On retrouve également avec plaisir cette jouabilité qui nous avait tant enchantés dans le premier opus. On se déplace rapidement, les sauts sont légers, et on prendra un rare plaisir à sauter sur tout, partout et dans tous les sens rien que pour le plaisir de... ben de sauter sur tout, partout et dans tous les sens, quoi.

Un niveau qui pique Le stage bonus

 

On s'bouge les miches les deux glandus !

On remarquera que les niveaux s'enchaineront tout seuls dans cette suite, comme d'ailleurs c'est le cas dans la plupart des jeux du genre, contrairement au premier où l'on avait un semblant de choix en se déplaçant sur une carte avec le dirigeable.

Donc on enchaine les niveaux, et l'intrigue se dévoile peu à peu, et on apprendra que c'est bien évidemment Fatcat qui est derrière tout ça, que le coup du restaurant n'était qu'une diversion, et que son véritable but est de voler la boîte du Pharaon qui contient de dangereux esprits, et qu'il compte les libérer pour régner en maître sur le monde.

Voilà, ça, c'est dit, c'est royalement pourri comme prétexte, et on se croirait presque dans le sketch des Biouman des Inconnus, et vu comme ça, Fatcat a autant de charisme qu'un ennemi lambda d'un film de Steven Seagal. Et c'est pas peu dire... Un peu dommage pour le coup, car dans le premier, Fatcat était très à l'aise dans son rôle de gros méchant, ce qui lui donnait un charisme assez particulier.

Sans blague ? La tour de l'horloge

 

Excellent mais décevant ?

Il en est de même pour les musiques, qui sont sacrément sans âme ni sans trop de personnalité il faut bien le dire. Des musiques pas mauvaises pour autant, mais aussitôt écoutées dans le niveau en cours, aussitôt oubliées. De ma propre expérience, il y aurait facilement trois pistes du premier Chip'n Dale que je pourrais vous siffloter, la comme ça, tellement je m'en souviens depuis toutes ces années, tellement les musiques du premier avaient la niaque et impliquaient le joueur dans l'action. Ici ce n'est pas du tout le cas, avec des musiques qu'on pourrait très bien retrouver dans un ascenseur, ou encore dans un rayon de fruits et légumes, avec une annonce de promotion sur les petits pois...

La difficulté n'est pas non pus au rendez-vous. Les niveaux sont certes pas mal longs, mais se parcourent tellement rapidement et facilement que ça en fait des niveaux relativement courts. De plus, ce ne sont pas les ennemis qui risqueront de vous poser problème. En gérant bien son perso entre toutes les plates-formes des niveaux, il est même possible de terminer certains niveaux en évitant tous les ennemis. D'autant plus qu'il est possible d'augmenter son capital de vie...

Ceci-dit, mention spéciale pour les boss, qui présenteront le seul et véritable challenge du jeu, et qui demanderont un placement particulier à chaque instant ainsi qu'un bon timing pour récupérer des éléments qui vous permettront de les toucher, là où dans le premier, on avait une bête boule rouge au milieu de l'écran qu'il suffisait de ramasser et de lancer.

Mais le problème, si l'on peut l'appeler ça un problème, est que Chip'n Dale est quand même très lié à Duck Tales 2, car après tout c'est les mêmes mecs derrière les deux jeux, qui est également très bon dans ses mécaniques, mais avec des musiques faites sans trop d'inspiration. Mais là où Duck Tales 2 se démarquait par ses nouveautés dans son gameplay, ainsi que dans son magasin par exemple, où on avait vraiment l'impression de jouer à une vraie suite, il n'en est malheureusement rien ici. À tel point qu'en définitive, il conviendrait de parler d'un Chip'n Dale 1.5 plutôt qu'une réelle suite, tellement l'absence de nouveautés par rapport au premier se fait sentir.

bouh... ?
BOUHHH !!!

 

Décevant mais excellent ?

Le principal traumatisme de ce jeu en fait, c'est de s'appeler Chip'n Dale. Au travers de ce nom, c'est tout un héritage de qualité qui se doit d'être honoré. Et le terrible drame de Chip'n Dale 2 n'est pas vraiment de sa faute, il aurait dû sortir avant le premier en fait. Ce dernier atteint un tel niveau qu'il était bien évident que sa suite n'avait que peu de chances de lui faire de l'ombre.

De plus, et là encore, de même que pour Duck Tales 2, Chip'n Dale fut relativement passé à la trappe lors de sa sortie en 1993, puisque la génération de consoles 16-bit venait d'être lancée sur le marché, et tout le monde s'arrachait la Super NES comme des petits pains. Du coup, il n'y avait plus trop de place dans les caddies pour les nouveautés sur la bonne vieille NES, qui après tout aura bien vécue. Pire encore pour l'Europe, puisque là où Duck Tales 2 était sorti en 93 et avait déjà été injustement boudé, Chip'n Dale lui aura vu le jour chez nous en 1994, soit un an encore après !!

Tant en 93, la Super NES était encore récente, et la NES fonctionnait encore pas mal, mais alors en 1994, son sort était scellé sur le marbre, et même si la suite avait été meilleure que le premier, elle serait quand même passée inaperçue. A ce point-là, moi je dis qu'il aurait mieux valu annuler la suite sur NES et nous faire une furieuse suite sur 16-bit, en conservant le sel du premier, à savoir son exceptionnelle jouabilité ainsi que son mode 2 joueurs, mais tout en y ajoutant son lot de nouveautés, et là à mon avis, on aurait eu un Chip'n Dale 2 d'une puissance absolument phénoménale qui aurait crevé tout les plafonds !!

Traversée du Far-West Le niveau de la mine, mmmh le niveau de la mine, l'inévitable cliché !!! (JdG épisode Taz)

 

Sauvons l'honneur

Aller va, arrêtons un peu de lui cracher dessus, à ce pauvre Chip'n Dale 2. Après tout, ce n'est pas de sa faute si son grand frère lui marche sur la gueule. Ce jeu présente quand même de grandes qualités, des graphismes magnifiques, variés et très détaillés. Sûrement l'un des jeux les plus poussés graphiquement sur la console. Il suffit d'être attentif aux multiples arrière-plans pour s'en rendre compte.

Et puis l'excellente jouabilité, elle, fait vraiment honneur au premier ! On retrouve les mêmes agréables sensations dans les déplacements et les sauts que dans le premier Chip'n Dale, sans parler du mode 2 joueurs, qui décuple vraiment l'intérêt du jeu, et qui a lui tout seul valait a l'époque l'achat du jeu.

Si on pourra, en chipotant tout en faisant une bouche en cul de poule et en prenant des faux airs de marquis, lui reprocher à cette suite de ne pas avoir réussi a atteindre l'exceptionnel niveau de qualité du premier, il n'en ressort pas moins que cette suite reste une belle petite perle du jeu d'aventures et de plates-formes, mais son lourd héritage à porter, ainsi que sa date de sortie très tardive ne lui auront pas rendu service et l'auront malheureusement privé d'un certain succès.

Et c'est parti pour un gros boss !! Et c'est parti pour un encore plus gros boss !!

 


 

Les Plus Les Moins

 + excellents graphismes

 + jouabilité

 + mode 2 joueurs toujours aussi démentiel

 + des boss intéressants

 - musiques

 - peu de challenge

 - pas autant de personnalité que le premier

 

télécharger la rom

Article rédigé par VinceGaiden le 07/01/2014