Actraiser 2

(1/1)

Nom :
Actraiser 2
Editeur :
Enix
Développeur :
Quintet
Console :
Super Nintendo
Année :
1993
Genre :
Plate-formes

Roms :
Jeu
Langue :
US
 
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Etre un dieu n'est pas si simple. Déjà, il faut se balader à moitié à poil puisque de toute façon c'est impossible de mettre les petits hauts de chez Zara, ces ignobles oppresseurs de minorité. Doit-on sentir notre différence jusque dans l'habillement sous prétexte qu'on a une paire d'ailes ? Mais en plus de cette terrible question de société, il faut aussi régulièrement se cogner des démons..

Et eux, c'est pas trop le genre à militer pour pouvoir porter des débardeurs Zara.

 

Intro

Comme tout mathématicien suffisamment érudit pourrait vous l'affirmer : Actraiser 2 est la suite d'Actraiser 1. Ce premier opus était sorti en Décembre 90, débarquant sur une Super Famicom toute jeune, et avait rencontré un succès considérable avec son mélange des genres : mi-plateforme, mi-gestion.

Lorsque l'heure de sa suite est arrivée, un dilemme délicat s'est posé : devait-on conserver le système ou repartir sur une nouvelle base ? Car s'il était à la fois original et efficace, Actraiser avait également des défauts surtout dûs à ce double genre. La partie action était relativement molle tandis que la "gestion" était extrêmement rudimentaire. L'explication n'est pas difficile à deviner : si on veut développer deux aspects aussi opposés en un jeu sans exploser les délais et donc le budget, il faut rogner. Le tact avait été de mise et le jeu était brillant malgré ses faiblesses mais ça laissait un doute pour la suite. Le choix était simple, ou reprendre la formule ou se spécialiser sur un des deux aspects pour l'approfondir... C'est ce qui a été fait pour cet Actraiser 2, totalement débarassé de la partie gestion.

Cette absence a valu nombre de critiques à Actraiser 2 et peu importe votre degré d'amour pour la plate-forme : si vous avez gouté au premier, vous allez forcément regretter ce manque. La gestion était simpliste mais elle était malgré tout divertissante et absolument parfaite pour casser la monotonie du jeu de plateforme enchainant les niveaux.

L'intro donne le ton : Tanzra se fait plier en quelques secondes par les nouvelles capacités de notre pote en slibard métallique
L'ange messager vous explique les divers problèmes à régler, certains plus motivants que d'autres.. Ici, vous avez remis au boulot une ville de feignasses...
Histoire / Univers

Tout jeu d'action est en général une allégorie de la lutte entre bien et mal, entre les frères débiles de Double Dragon, les Schwarzy-like de Contra ou une panoplie complète de soldats dans les commando et autres, il n'y a pas besoin de chercher bien loin pour s'en rendre compte. Bien sûr, on pourrait longuement disserter sur le fait que tenter de combattre le feu par le feu ne témoigne pas en général d'une profonde intelligence mais qu'importe...

Oui qu'importe, car un Rambo passant à tabac du Khmer rouge semble bien pire qu'anecdotique face à l'affrontement conté dans Actraiser : il s'agit ici ni plus ni moins que du combat entre un dieu et son alter-ego maléfique, ici nommé Tanzra (il s'appelle carrément "Satan" dans la version japonaise). Et les choses ne démarrent pas très bien...
En lançant ses troupes menées par ses huit meilleurs démons, il a bien calmé notre pote. Malgré toutes ses heures d'entrainement et de musculation l'ayant amené à un poids d'environ 300 kg, celui-ci fut contraint de se retirer dans son palais céleste pour guérir de ses blessures. Incapable de l'atteindre, Tanzra ne se démonta pas et profita de sa victoire pour asseoir son autorité sur le monde et c'est dans une terre ravagée par les guerres, famines et épidémies que le premier opus débute.

Mais tout ceci va changer : quelques siècles se sont écoulés depuis cette cuisante défaite et notre héros, tel un Rambo très très lent, s'est enfin guéri tout seul. Il faudra donc délivrer petit à petit chaque région de l'emprise du démon pour raviver la foi des habitants et ainsi regagner petit à petit en puissance avant d'aller fesser Tanzra.


Bon, ces bases étant posées, passons au scénario d'Actraiser 2, ça va pas être long. Les huit généraux de Tanzra ont récupéré son corps mutilé après l'affrontement et l'ont ramené dans le monde souterrain pour invoquer son esprit. C'est ça le drame avec les dieux et les démons, ils ont une fâcheuse tendance à ressusciter tout le temps, on pourrait d'ailleurs en élaborer un théorème mettant en équivalence cette faculté avec le manque d'inspiration des scénaristes, le tout inversement proportionnel au nombre de secondes passées devant la feuille blanche.

Comme dans Actraiser 1, à chaque début de niveau vous vous incarnez dans une statue à votre effigie érigée par vos adorateurs locaux.
Pourquoi votre avatar est dix fois moins vulnérable que dans le 1 ? La réponse tient presque toute entière dans ce petit bout de métal
Gameplay

Le drame a déjà été évoqué : la partie "gestion" dégage au profit d'une orientation plateforme bien plus poussée. On y gagne plusieurs choses, une gestion de la magie nettement améliorée, des coups couvrant quasiment tous les angles, un bouclier, des ailes... Pas moyen d'y couper, il faut reconnaitre que les choses ont été bien faites. Probablement conscients que l'abandon de la gestion lancerait un tollé général, les développeurs ont mis toutes les chances de leur coté en peaufinant l'aspect plateforme.

Commençons par le plus court, les ailes permettront de voler quelques instants en faisant un double saut. Outre les quelques mètres supplémentaires souvent salvateurs à ajouter à la distance de saut, on notera aussi une puissante attaque en piquée si on appuie vers le bas ou la possibilité de planer encore un peu en appuyant vers le haut.
Le bouclier donne juste l'impression d'être là pour le style au début mais en avançant dans le jeu on se rend de plus en plus compte de son efficacité, parfois trop grande ! Il permet d'arrêter quasiment tous les projectiles possibles, pour ça il suffit de s'arrêter de bouger, notre avatar se met en position de défense et le bouclier fait son boulot. On peut aussi le passer au dessus de sa tête en appuyant vers le haut ou protéger ses jambes en se baissant... Même Tanzra n'échappe pas à cet implacable bouclier et devient honteusement facile à tuer dès qu'on réalise qu'on peut bloquer son attaque d'énergie...

Enfin la magie est astucieusement liée aux différents coups. On peut frapper vers le haut, le bas en sautant, en piqué pendant qu'on plane etc. Pour la magie, il suffit de laisser Y appuyé pour charger jusqu'à ce que notre avatar rougeoie, ensuite la magie dépend du coup qu'on utilise. Un coup normal déclenche un feu nourri, vers le haut et c'est des boules de feu, etc. Bouclier, phoenix, énergie, électricité, les magies sont nombreuses et toutes utiles à un moment ou un autre contre un boss ou une zone un peu délicate.

Ces nouveautés apportent une richesse et un style certains à la façon de jouer et tout ceci aurait pu être très nerveux... C'est malheureusement la critique la plus virulente qu'on peut formuler : La version japonaise est déjà relativement lente mais l'européenne est vraiment pénible avec le passage au 50Hz. Si vous utilisez Zsnes, décochez l'option "Auto frame rate" dans le menu config/Speed, ça le repassera automatiquement en 60Hz et vous évitera d'avoir à jouer avec la version japonaise pour avoir la bonne vitesse.

Les niveaux sont très variés et le plus surprenant : ils sont tous très réussis d'un point de vue artistique.
Le champ de la mort. Ses soldats, ses flammes, ses ruines et ses dinosaures punks apprivoisés
Technique

Alors là, on a du gros morceau. Actraiser 2 fait partie des plus beaux jeux de plateformes de la console aux côtés de poids lourds tels les Donkey Kong Country ou Yoshi's Island. Les sprites sont très beaux, ils ont en plus un charisme certain y compris les plus petits démons ennemis. L'animation est elle aussi inattaquable, aucune saccade, pas de ralentissement une fois qu'on s'est fait au rythme un peu trainant, des mouvements bien décomposés, des effets spéciaux de déformation psychédéliques...
Actraiser 2 avait attiré tous les yeux à l'époque par son esthétique et il faut reconnaitre le coup de maitre : encore aujourd'hui il garde toute sa virtuosité de ce côté là !

En ce qui concerne la musique, passer derrière Actraiser 1 avait de quoi intimider et pourtant, on a de nouveau droit à une bande son extrêmement efficace. Enfin le gameplay, on l'a vu, est très fourni et ne souffre que d'une lenteur relative. Défaut assez visible puisqu'il n'y en a pas vraiment d'autre mais somme toute secondaire : on s'y fait rapidement, c'est juste dommage. Avec la vitesse d'un Megaman par exemple, on aurait eu droit à un jeu extrêmement nerveux au vu du nombre de coups et de situations.
Prenez quand même garde à la difficulté cependant, là non plus on est pas au niveau d'un Megaman X mais tout de même.

Les boss ne sont pas en reste tel ce dragon veillant sur un chateau litteralement rempli d'or soutiré à la population
Ou la dame de glace pas spécialement frileuse semble-t-il. (ici en version japonaise, la version européenne a légèrement élargi la bande d'énergie pour en cacher un peu plus)
Réglage

Je remet le réglage ici pour que même ceux qui survolent juste le test puissent l'avoir au cas où : Actraiser 2 comme nombre de jeux a souffert du passage au 50hz, à l'époque si on voulait la vitesse normale, il fallait prendre les cartouches import mais avec les émulateurs, il y a plus simple. Avec Zsnes, il suffit d'aller dans Config/Speed puis de décocher l'option "Auto Frame Rate" pour repasser en 60Hz même avec une rom européenne.

Votre attaque contre le repaire de Tanzra a disloqué le palais céleste et a massacré la totalité de vos anges... Ca déconne plus du tout
Et voici le Tanzra cuvée 1993... Bien plus impressionnant que celui du premier épisode, il n'est en fait qu'une formalité face à notre nouveau bouclier...
Note : 15/20

Actraiser 2 a cristallisé énormément de reproches à sa sortie en faisant le choix de se débarrasser de la partie "gestion" du premier. La sanction était inévitable : il a été plus ou moins boudé et cette suppression a souvent été perçue comme une solution de facilité. Pourtant, en se penchant dessus, on se rend compte qu'il ne s'agissait que d'un point de vue différent. Actraiser 1 était un bon jeu mais seulement parce qu'il était original. Sa partie plateforme était moyenne et sa partie gestion vraiment trop limitée, seul le mix des deux faisant prendre la sauce. Un second épisode tablant lui aussi sur l'originalité pour se démarquer tout en reprenant la même recette a du sembler un brin ironique aux développeurs...

Pour étayer leur choix, ils n'ont pourtant pas fait les choses à moitié : les graphismes et l'animation font un impressionnant pas en avant, le gameplay également. Seule la musique ne progresse pas énormément mais c'est seulement parce qu'elle était déjà magnifique...

Bref, l'émulation est là pour ça, si la réaction à chaud vous a fait rater ce petit bijou à l'époque, n'hésitez pas à lui redonner une chance : vous ne le regretterez très certainement pas !


Les plus
Les moins

- Graphismes magnifiques
- Musiques du même niveau
- Gestion de la magie
- Le bouclier !

- Lent (ne jouez pas en 50hz !)
- Plus de partie "gestion"
- le bouclier un peu trop efficace quand même...

 
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Article rédigé par Shinobi le 10/09/2009