The Revenge of Shinobi

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Ecran titre
  • Nom : The Revenge of Shinobi
  • Editeur : Sega
  • Console : Megadrive
  • Année : 1989
  • Genre : Action
La vie de ninja n'est pas tous les jours facile. Non seulement ils passent leur journée à se balader en sautant d'arbre en arbre en essayant d'éviter les piqûres d'insecte et de s'enfoncer des échardes dans les doigts, à tuer de pauvres hères qui ne lui ont rien fait, et surtout à porter un pyjama d'autant plus ridicule que leur rang est élevé, ce qui est un comble, ils doivent en plus sauver leur fiancée qui, cette cruche, passe son temps à se faire kidnapper. Et oui, car en plus, quand vous êtes un ninja super doué, il y a de fortes chances pour que vous ayez droit à un jeu video qui vous met en scène, et alors dur d'échapper au cliché de la demoiselle en détresse.

Et évidemment, au lieu de sortir un jeu de course, un shoot ou même un RPG, les développeurs ne trouvent rien de mieux que vous balancer dans un jeu d'action. Comme si un ninja n'était pas fichu de faire autre chose que de lancer des shurikens et faire des cabrioles. Mais vous savez, messieurs les développeurs, les ninjas aussi ont des talents cachés, les ninjas aussi peuvent faire du snowboard, de la cuisine ou de la peinture sur soie. Les ninjas aussi ont un cœur, bordel !


Du monde en haut, du monde en bas,
à vous de choisir.

 C'est moi ou il fait un peu chaud, ici ?

Comme dans le premier épisode, l'action prend donc la forme d'un jeu d'action classique en vue latérale sur un seul plan, avec en général la possibilité de grimper à un étage supérieur. L'arsenal de Musashi est constitué de ses fidèles shurikens, dont on peut paramétrer le nombre de départ dans, d'une épée,  et de ses pieds. Il peut également ramper, sauter et possède un double saut qui permet non seulement d'atteindre les plateformes haut-perchées, mais aussi de faire le ménage devant lui en balançant huit shurikens d'un coup. A cela s'ajoute une magie, en nombre très limité (une, voire deux par stage), à choisir parmi quatre dans le menu pause. Je vous laisse le soin de découvrir leur usage par vous-même.

Le jeu est sorti en 1989, ce qui en fait un des tout premiers de la Megadrive, et cela se voit. Certains décors sont minimalistes, les ennemis sont peu nombreux et l'animation est bien raide. Cela dit le jeu a gardé beaucoup de cachet, grâce à son écran-titre, ses grands sprites, ses stages variés et ses tons bien choisis, quoiqu'on puisse reprocher à l'ensemble d'être un peu terne. D'ailleurs certains niveaux sont très réussis, comme celui des chutes d'eau ou encore celui où, de nuit, vous parcourez un immeuble illuminé uniquement par les néons avoisinants. Sans oublier bien sûr les superbes musiques de Yuzo Koshiro, qui contribuent parfaitement à plonger le joueur dans l'ambiance.



Une arme à feu contre des shurikens ? Ce n'est pas juste, le soldat est seul !
Godzilla n'est pas le seul ennemi à Copyright du jeu...

Mais après quelques parties on comprend que cette sobriété, n'est pas dûe uniquement à la connaissance encore limitée du support, mais qu'elle est entièrement au service du gameplay. Les shurikens ennemis, qui sont orange vif, se détachent parfaitement des décors plus sombres. Les décors n'ont qu'un seul niveau de profondeur, il n'y a donc pas 12 parallaxes pour dévier l'attention du joueur. Bon, ce n'est peut être pas fait tout à fait exprès, mais quand même, ça aide.

Car en effet, toute votre attention sera requise pour venir au bout du jeu : après un premier stage qui sert à se familiariser avec les commandes, ça se complique assez rapidement. Les ennemis deviennent plus nombreux, mais aussi plus mobiles et mieux placés. Certains sont plus coriaces que d'autres, comme ces militaires qui, planqués derrières des caisses, vous lancent des grenades, mais les ninjas de base restent majoritaires et suffisent à vous pourrir la vie. Il faut donc être agile et précis pour rester en vie. Précis, car si la jouabilité est rigide, elle est néanmoins excellente une fois le double saut -difficilement- maîtrisé, et vous ne pourrez vous en prendre qu'à vous-même en cas d'échec.



Un vrai ninja ne connaît pas la galanterie, tuez-la !
Ce labyrinthe vous fera vous arracher les cheveux...

D'ailleurs la difficulté n'est pas franchement progressive : des niveaux plutôt simples et d'autres vraiment ardus s'enchaînent sans véritable logique, si ce n'est peut être celle de ne pas décourager le joueur : le jeu est très difficile, mais la possibilité de modifier le niveau de difficulté et le nombre de vies et de shurikens permet d'adapter cette difficulté à son propre niveau. Et si les premières parties sont un peu décourageantes, on prend vite les bons réflexes et la progression n'en est que plus rapide. Sans oublier que les excellentes musiques et la variété des niveaux rencontrés incite sans cesse le joueur à aller plus loin.

Doté d'un gameplay solide et d'une très bonne durée de vie, The Revenge of Shinobi est donc sans conteste un must de la Megadrive et du genre en général, qui a très bien vieilli. L'archétype du jeu très exigeant, mais qui donne beaucoup en retour, avec en plus une petite touche de folie inattendue. Si vous ne l'avez pas encore essayé, puissiez vous être maudit et condamné à porter le même costume que Musashi pour les siècles des siècles !!!



Article rédigé par Shenron le 07/05/2008