Lunar : The Silver Star

(1/2)

Lunar the Silver Star : l'original

Ecran titre




        Nom :
Lunar : The Silver Star
        Editeur :
Game Arts
        Console :
Mega-CD
        Année : 1992
        Genre :
RPG
        Conversions :
PSX, Saturn, GBA





Le problème lorsqu'un nouveau support arrive, c'est que les développeurs ont tendance à n'utiliser que les nouvelles possibilités qu'il offre, jusqu'à en oublier de faire de vrais bons jeux. C'est pour ça que l'ère des 32Bits a été celle de la 3D à outrance, alors même que parfois notre bonne vieille 2D aurait été plus appropriée. Et ce fut encore plus le cas à l'arrivée du support CD, et en particulier de celui de Sega, j'ai nommé (enfin pas moi, mais les gars du marketing de chez Sega) le Mega-CD.

En effet, devant une telle capacité de stockage, certains éditeurs se sont dit : "Chouette, maintenant on peut caser plus de choses, on va s'éclater". Ce qui a donné soit :
  • D'horribles films ou dessins animés interactifs, moches comme tout et inintéressants au possible (souvent)
  • Des conversions de jeux existants ou des jeux classiques mais avec des musiques en qualité CD ou des séquences animées (parfois)
  • Des jeux qui exploitent pleinement le support et proposent des innovations techniques (rarement, exemple : Silpheed).
LSS appartient à la deuxième catégorie, et l'introduction donne assez bien le ton : composée de jolies ilustrations à peu près animées, elle est plutôt réussie, nonobstant une chanson effroyable indigne des pires soirées karaoké.

Alors lui c'est Alex, le héros (ne vous inquiétez pas
il finit par enlever son bonnet).

Et ça ce n'est pas Goldorak dans une soirée SM, c'est le méchant de l'histoire.

Vous incarnez Alex, un jeune intermittent du spectacle qui tente de prendre d'assaut le palais des festivals et....euh non, excusez-moi, c'est son bonnet péruvien qui m'a distraite. Alex donc, est un tout jeune homme qui vit dans un petit village avec ses parents, et Luna, une jeune fille qu'ils ont adoptée. Et comme il n'y a pas grand chose à faire à Burg, Alex passe le plus clair de son temps sur la stèle de Dyne, le dernier Dragonmaster, et à répéter une chanson avec Luna pour la fête du village. C'est dire s'il s'emmerde. Heureusement, Magus, son meilleur ami qui est aussi vénal qu'il est jouflu, lui propose d'aller dans la tanière du Dragon Blanc pour aller chercher un fameux diamant qui leur apporterait la richesse. L'occasion est trop belle de sortir de la routine, et nos trois héros - non sans avoir demandé la permission à leur parents - partent en quête de ce diamant. Ils ne se doutent pas que ce n'est que le début d'une grande aventure, et qu'un destin bien plus grand les attend....

Comme tout RPG qui se respecte vous allez donc alterner déplacements sur la carte du monde,phases de repos et de développement scénaristique dans les villages et explorations de donjons. Les combats ont lieu de façon aléatoires (un poil trop fréquents à mon goût) et fonctionnent au tour par tour. La gestion de ceux-ci est intéressante puisque vous avez le choix entre diriger réellement vos troupes ou bien laisser l'IA le faire, en utilisant ou pas des sorts et des objets. Vous pouvez donc vous débarrasser de cette corvée pour ne vous en occuper que lors des combats contre les boss.

Luna, sous son aspect angélique,
cache un sacré caractère...

La campagne est parsemée de bornes
qui permettent de se régénérer.


Parlons rapidement de l'aspect technique, qui est bien-mais-pas-top : graphiquement, hormis le chara-design très réussi, rien ne distingue le jeu du tout-venant du genre : les magies sont peu impressionnantes, les sprites tout petits et surtout le jeu est très terne. Alors d'accord, cela s'accorde à la relative noirceur du scénario (j'y reviendrai), mais on sent que la palette de couleurs de la MD a ses limites.
Support CD oblige, les musiques sont de qualité. Malheureusement, si les thèmes sont relativement nombreux ils se ressemblent un peu tous, et, s'ils sont agréables, ne sont pas vraiment inoubliables. Je ne vous parle même pas des dialogues, qui sont, et bien...non j'ai dit que je n'en parlerai pas, alors je vais juste vous laisser vous faire votre propre idée avec ce petit aperçu. Petite réserve cependant : je n'ai essayé que la version PAL, peut être que le doublage (et surtout l'horrible chanson d'intro) est meilleur en version jap.

Mais nous savons tous que l'aspect technique est secondaire dans un RPG. Parlons plutôt du grand point fort du jeu : votre petite troupe.  Seuls Alex, le héros et Nall, son animal de compagnie en sont les membres permanents ; au fil de l'aventure, d'autres personnages vous rejoindront ou vous quitteront pour différentes raisons. Malgré tout, une "main team" finira par se dessiner. Les persos sont des plus classiques : un magicien, une grosse brute, une prêtresse... on reste en terrain connu. On parvient à s'attacher malgré tout à eux grâce à l'excellent chara-design d'une part, et à leur personnalité d'autre part. Car bien que l'on ne s'éloigne guère des sentiers battus, tous possèdent, en plus d'un caractère bien trempé, un sens de l'humour certain, qui les rend tous extrêment attachants.  Entre la susceptibilité de Nall, la jalousie de Luna ou la perpétuelle guéguerre entre Jessica et Kyle, il y a de quoi faire, d'autant que tous ont un rôle important dans l'aventure. Cette exquise palette de personnages est sans conteste LE gros point fort de Lunar.


 Les principaux membres de votre équipe.
La tanière du Dragon Blanc. Le moins que l'on puisse dire est que le décor est sobre.

Cette bonne humeur communicative est l'un des éléments qui, malgré l'aspect ultra-classsique du soft, le rendent accrocheur. Ca, et un scénario qui, s'il est franchement cousu de fil blanc (et l'intro ultra-spoileuse n'aide pas vraiment), prend intelligemment son temps : Alex n'est pas tout de suite propulsé dans son rôle de sauveur du monde, loin de là. L'histoire ne prend un tour vraiment sérieux (et même, de façon surprenante, assez sombre) qu'assez tardivement, et certaines rencontres ou évènements anodins ne prennent tout le sens que plus tard dans l'aventure.Cette évolution tranquille des personnages facilite l'identification, et vous n'aurez aucun mal à vous trouver un chouchou dans l'équipe.

Parlons maintenant du fond. Un constat s'impose : le jeu est assez facile. Les combats ne sont pour la plupart qu'une formalité, et c'est leur enchaînement, plus que l'IA des ennemis, qui vous posera des problèmes. Ils sont en effet très (trop) nombreux, et vous aurez vite tendance à les fuir plutôt que de vous les coltiner. D'ailleurs le manque de challenge est tel qu'il est tout à fait possible de finir le jeu sans jamais acheter une seule potion de soin, vos sorts de guérison suffisant amplement.

Un combat classique. Peu de magies sont plus impressionnantes que celle-ci.
Dans la catégorie "qui aime bien châtie bien", Jessica assure pas mal.

Justement, parlons en, des objets et des sorts ; au fil de l'aventure vous en découvrirez beaucoup, mais en utiliserez sûrement assez peu. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il est impossible de savoir à quoi ils servent. Et oui, cela peut sembler incroyable mais à aucun moment il n'est possible de savoir à quoi sert un objet, ou quel effet a un sort et combien de points de magie il coûte. Et c'est là qu'on loue les saintes personnes qui ont pris la peine de rédiger des faqs. Et du coup, comme on a peur de gâcher, on utilise peu d'objets (et de magies), et l'inventaire se remplit, se remplit...jusqu'à être plein. Et là, vous trouvez un nouvel objet, et c'est le drame : quel autre sacrifier pour le garder ? En vaut-il la peine ?
De plus, pour utiliser un objet durant un combat, il ne suffit pas qu'il soit dans votre inventaire commun, nooooon ce serait trop facile. Il faut que votre personnage en soit équipé. Et come il est impossible d'équiper un objet en cours de combat, la pénurie guette en permanence.
Vraiment, Lunar est vraiment un jeu épuisant psychologiquement.

Donc au final, que vaut vraiment Lunar ? Personnellement, étant complètement novice en la matière, et donc en le prenant uniquement pour ce qu'il est, et non pas en le comparant à la concurrence, j'ai vraiment accroché, et passé un très bon moment, malgré le gros défaut cité juste au-dessus. Sûrement grâce à l'esprit qui se dégage du jeu, et en particulier de votre petite troupe qui, je me répète, fait tout le charle de l'histoire. Cela dit un joueur chevronné ne lui pardonnera pas ses faiblesses. Ou alors jouera aux autres versions.

Note : 14/20
2001-2024 Planet Emulation